Eglise Saint-Bernard

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Contré

L'église Saint-Bernard de Contré, de style roman, a été édifiée au 12e siècle. Elle a porté au moins deux vocables, comme l'atteste un document de 1752 qui indique qu'elle est alors dédiée à saint Mesme. La partie orientale de l'église a été surélevée pour accueillir un chemin de ronde, vraisemblablement au 15e siècle, pendant la guerre de Cent Ans. Le chevet a quelque peu pris l'apparence d'une tour défensive depuis ces modifications. La nef était couverte d'une voûte en berceau de pierre, qui s'est en partie effondrée au 15e siècle et a été remplacée par une charpente. L'édification à la hâte de contreforts contre le chevet a permis de préserver la voûte du choeur et le cul-de-four de l'abside.

L'église était à l'origine précédée d'un clocher-porche carré, mais il ne reste de la tour, détruite à une époque indéterminée, que la base des colonnes contreforts qui l'ornaient. Elle a été remplacée par un simple clocher-mur. La cloche porte l'inscription : « Ie apartiens à Charles du Boys escuier sieur de Ferriere 1605 ». L'imbrication des bâtiments du logis autour de l'église laisse penser à une volonté des d'en faire une sorte de chapelle seigneuriale : un écrit du curé Renaudeau de 1850 évoque une tribune dans l'église communiquant autrefois avec les appartements seigneuriaux. Un ancien portail en plein cintre situé sur le côté ouest et qui communiquait avec le logis de Contré a été condamné sur délibération du conseil municipal en 1793.

L'église est classée Monument Historique en 1913. L'année suivante, l'architecte Albert Ballu propose un devis pour la consolidation des maçonneries. En 1927, une partie du mur sud au-dessus du portail d'effondre. Les travaux de restitution du pan de mur et de la corniche, ainsi que de réfection de la charpente et de la couverture de la nef sont réalisés en 1930 (architectes : Georges Naud et L. Prieur ; entrepreneur : Pierre Moreau).

Périodes

Principale : 12e siècle, 15e siècle

Secondaire : 1ère moitié 20e siècle

L'église possède un massif carré au-dessus duquel s'élevait le clocher, une nef unique de deux travées, ainsi qu'une travée de choeur se terminant à l'est par une abside hémisphérique. Le choeur et l'abside ont été surélevés par l'adjonction d'un chemin de ronde en léger surplomb, dont l'appareillage en moellon équarri se distingue de celui du reste de l'église, en pierre de taille. Les murs sont flanqués de contreforts plats peu saillants, à l'exception de la partie orientale du mur sud et de l'abside dont les contreforts sont épais et coiffés de chaperons. L'un d'eux est orné d'un cadran solaire. Le portail ouest ayant été bouché, l'unique accès à l'église se trouve au sud, par un perron de trois marches et un portail roman ouvert dans la deuxième travée de la nef. Il présente deux colonnes avec chapiteaux sculptés de chaque côté de la porte, et trois voussures ornées de marguerites, de palmes, d'animaux, de monstres. Le bandeau d'archivolte est orné d'animaux courant les uns après les autres, peut-être une scène de chasse. Aussi bien côté sud que côté nord, on constate que la corniche du choeur est plus basse que celle de la nef. Le choeur n'est légèrement plus haut que la nef que depuis sa surélévation lors de la fortification de l'édifice. Côté sud, l'église est éclairée de trois baies percées à des niveaux différents (celles de la nef sont plus hautes que celle du choeur), flanquées de colonnettes à chapiteaux sculptés et à bandeau d'archivolte à pointes de diamant. L'abside est percée de trois baies similaires, ainsi que le mur nord du choeur. Le mur nord de la nef est en revanche éclairé par deux étroites baies dont une très haute. Les corniches sont supportées par des modillons, dont certains sont figurés. L'ancien porche quadrangulaire présente les traces d'ouvertures murées, ainsi que les trompes sur lesquelles s'appuyait autrefois la coupole du clocher. La porte reliant aujourd'hui le porche à la nef est percée dans un ancien portail en arc brisé muré, à deux voussures nues, placé entre deux contreforts qui soutenaient la masse du clocher. Les travées sont rythmées par les faisceaux de colonnes sur dosseret qui portaient ou portent toujours les arcs doubleaux de la voûte. Ces colonnes présentent des chapiteaux sculptés. Dans l'église, près du clocher, se trouve la pierre tombale de Martial Mathieu, sieur de Moubeau, mort en 1751. Les vitraux du choeur représentent saint Bernard, saint Pierre et saint Hubert. Les deux premiers sont datables du 19e siècle. Le troisième porte la date 2007, il a été réalisé dans le même style que les deux autres.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Contré , place de l' Eglise

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1834 A2 645, 2016 A 219

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