Maison de maître

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Blaye

La maison est située à un angle de rue, sur l'une des principales entrées de la ville sous l'Ancien Régime. Cette demeure, considérée par l'abbé Bellemer comme l'une des plus anciennes du vieux Blaye, pourrait dater du 16e siècle. Elle était réputée pour avoir servi "de logement à Vauban et son architecte, pendant la construction de la citadelle en 1688". Le plan-relief du début du 18e siècle montre cette grande demeure avec tour d'escalier hors-œuvre donnant sur l'actuelle rue Roland.

Le corps de bâtiment de dépendance sur cour, avec ses fenêtres en arc segmentaire, est datable du milieu du 18e siècle, et constituait peut-être à l'origine un entrepôt agricole. Ce bâtiment, connu par la suite comme écurie, forme l'une des deux ailes de dépendances qui figurent en vis-à-vis sur le plan cadastral de 1832, face au portail d'entrée à la cour inscrit dans un retrait concave. Le plan montre aussi que la façade sur cour est alors précédée d'un degré, et qu'un escalier symétrique permettait d'accéder depuis la cour, en terrasse, au jardin en contrebas, délimité par le ruisseau du Saugeron. Selon la matrice, la demeure, son jardin ainsi qu'un second jardin entouré par une dérivation du Saugeron, appartiennent à cette époque aux frères Arnaud, propriétaires terriens à Saint-Genès-de-Blaye.

Les bâtiments situés à l'angle des deux rues, formant saillie, apparaissent frappés d'alignement sur un plan de 1848. La maison Arnaud est louée pour être affectée à la brigade de gendarmerie de la ville à partir de 1850. Un projet de modifications importantes et un réaménagement général des locaux de la gendarmerie est, semble-t-il, réalisé dans les années 1870 : le registre des augmentations et diminutions de la matrice cadastrale indique pour cette parcelle une démolition en 1877 et une construction nouvelle, l'année suivante, pour Camille Arnaud (propriétaire du Château Pérenne à Saint-Genès). L'aile sud a probablement été détruite lors de ces travaux. Selon l'abbé Bellemer, la façade aurait été refaite en 1882 ; le nouvel alignement du corps de logis date vraisemblablement de ce chantier.

Le corps pavillonnaire sur la rue de l'Hôpital est visible sur des cartes postales du tournant du 20e siècle : en pierre de taille non enduit, il comporte alors une fontaine publique adossée. Après le déménagement de la gendarmerie dans les années 1930, la façade sur le rue Roland a été remaniée dans la seconde moitié du 20e siècle par l'aménagement d'une baie de commerce, le rez-de-chaussée étant destiné à accueillir la graineterie D. Vias.

Périodes

Principale : 16e siècle (incertitude)

Principale : milieu 18e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

La maison est implantée sur une parcelle d'angle. Elle est formée d'un corps de logis rectangulaire en retrait de la rue de l'Hôpital, et d'un corps de bâtiment de dépendance perpendiculaire, donnant sur une cour fermée par un mur. Un jardin descend vers le ruisseau du Saugeron en contrebas.

Le corps de logis est séparé de la rue de l'Hôpital par une courette fermée par une grille délimitant l'angle de la parcelle. Un corps pavillonnaire, en pierre de taille enduite, rachète l'alignement avec les autres maisons de la rue. Cette élévation est irrégulière, avec une porte rectangulaire et une baie en anse de panier au rez-de-chaussée. L'élévation latérale, sur la rue Roland, comprend un local commercial au rez-de-chaussée et un couronnement par un fronton-pignon. La façade principale, côté cour, est en revanche régulière : en pierre de taille, elle comporte un avant-corps central de deux travées avec bossage continu au rez-de-chaussée, bandeau et corniche. La toiture à longs pans est couverte de tuiles creuses. Un bâtiment en retour forme un corps pavillonnaire couvert d'ardoises.

Le bâtiment de dépendance, correspondant à une ancienne écurie, est en moellon enduit. Le rez-de-chaussée est percé d'une large porte en plein-cintre et par un portail. La trace d'une fenêtre rectangulaire, murée, est visible. A l'étage, une série de six fenêtres en arc segmentaire, dont une murée, sont régulièrement espacées. La corniche est moulurée.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

    Revêtement : bossage

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Étages

1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

Escaliers

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Blaye , 18 rue de l' Hôpital

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1832 B2 768, 769 (768 : parcelle de jardin.), 2018 AV 81

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