Maison
France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion
Historique
Il ne reste de cette demeure que le mur nord qui formait l'enceinte de la ville. Elle devait former une longue unité étirée qui pourrait correspondre à la parcelle cad. 3 figurée sur le cadastre de 1810. Accolée à la maison dite "Palais Cardinal", elle présente de nombreuses similitudes avec cette dernière ; ce qui situe sa construction entre la fin du 12e siècle et le début du 13e siècle. Contrairement à ce qu'avaient pu écrire Jouannet en 1823, il ne s'agit pas ici d'une partie du "Palais" mais bien d'un autre bâtiment, la limite avec ce dernier étant nettement visible. Ce front nord devait à l'origine présenter une grande unité architecturale avec d'autres constructions tout aussi monumentales que le "Palais Cardinal".
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : limite 12e siècle 13e siècle |
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Description
Bien qu'il n'en subsiste que la façade nord formant enceinte, cette maison devait certainement présenter à l'origine un plan barlong, d'axe nord-sud. Prolongeant vers l'est la façade du "Palais Cardinal", elle en reprend le même parti architectural mais il s'agit bien d'un second bâtiment comme l'atteste nettement le collage visible depuis l'intérieur. Côté extérieur, la limite se situe au droit du large pilastre où la rupture d'assises ainsi qu'un mince chainage d'attente sont bien perceptibles et semblent indiquer l'antériorité du "Palais Cardinal". La limite orientale de la maison pourrait correspondre au petit décrochement qui précède les deux fentes de jour de l'unité 449-3, ce qui lui donnerait une largeur d'une dizaine de mètres. Cette unité devait former une parcelle lanièrée très étirée puisque si cette maison s'étendait jusqu'à l'impasse Cardinal, sa profondeur avoisinait alors les 25 m.
Cette façade a subi d'importants travaux de reconstruction en 1970-1971. Excepté le tiers occidental accolé au "Palais Cardinal" qui n'a été que peu concerné, les deux autres tiers ont été presque entièrement remontés ; il n'en restait jusque-là que les trois premières assises. Contrairement à la façade voisine 449-3, ces travaux n'ont ici pas énormément modifié le bâti roman d'origine.
La façade conserve la trace de deux niveaux séparés par un cordon d'appui régnant, sous les fenêtres de l'étage. Au rez-de-chaussée, les dessins de Drouyn ne montrent que la fente ouest dont le sommet avait disparu. Une carte postale antérieure aux rénovations fait apparaître dans le haut de cette même fente une pierre échancrée pour épouser la courbe de l'extrados de l'arc qui couvrait cette fente. Enfin, les clichés d'Estève (antérieurs à 1932) présentent les deux fentes rénovées à l'identique de celles voisines du "Palais Cardinal" (refaites en même temps). Ces fentes de jour, très ébrasées, ont toutes deux 90 cm de large contre 80 cm pour celles du "Palais Cardinal". A l'étage, au-dessus du cordon d'appui régnant, englobant également le pilastre, subsiste le montant droit d'une fenêtre. La parenté stylistique avec le "Palais Cardinal" suggère la présence de deux baies géminées ; ce que conforte le témoignage de Jouannet qui, en 1823, attribuait faussement six fenêtres au "Palais Cardinal" , associant à ce dernier l'unité voisine. Les baies étaient placées en retrait, comme sur la façade voisine, et les angles des piédroits étaient moulurés.
La face intérieure ne conserve que les premiers mètres de l'étage. Le collage avec le mur du "Palais Cardinal" y est très nettement apparent. Il n'y a ici aucune trace d'arrachement ce qui indique que le mur de refend était juste plaqué contre la façade et non lié à cette dernière. Cette maison parait fonctionner en "miroir" du "Palais Cardinal". Dans l'angle nord-ouest prend ainsi place une étroite porte ouvrant sur une cabine de latrines ménagée dans l'épaisseur de l'enceinte suivie de l'embrasure de la baie géminée implantée très haut dans la pièce. Comme le bâtiment voisin, la latrines est logée dans la façade mais ici, aucun pilastre ne vient en augmenter l'épaisseur. Une récente rénovation de la porte a malheureusement fait disparaitre une partie du collage avec le bâtiment voisin mais les photos d'avant restauration le présentent clairement. A la suite des latrines, le mur s'arrête aujourd'hui à hauteur de l'assise mince située au niveau de l'appui des baies ; cette assise recoupe les piédroits de la petite porte des latrines et vient butter contraire l'assise équivalente sur le "Palais Cardinal", avec un décalage de 5 cm (décalage que l'on retrouve sur le bandeau régnant côté extérieur). Au niveau du sol de l'actuelle cour, dépasse le sommet de l'arrière-voussure de la fente de jour percée au rez-de-chaussée. Ce sont là les seuls éléments conservés. La photo, réalisée lors du dégagement des vestiges préalable à la rénovation de l'enceinte (en 1970), montre qu'il ne restait plus rien du parement interne de ce mur sur la moitié nord de cette unité.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA33010283 |
Dossier réalisé par |
Souny David
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Saint-Emilion (commune) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2012 |
Copyrights |
(c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Maison, Dossier réalisé par Souny David, (c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/f30ddd3f-2109-4762-9e38-8d649ebf4996 |
Titre courant |
Maison |
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Dénomination |
maison |
Statut |
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Protection |
Site, secteur ou zone de protection : secteur sauvegardé |
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , impasse Cardinal
Milieu d'implantation: en ville
Lieu-dit/quartier: Ville haute
Cadastre: 1845 C 263, 264, 265, 2010 AP 448, 449 ([2])