A. C. Migné-Auxances : 1D2, Registre des délibérations du Conseil municipal (1863-1886).
- Séance du 4 septembre 1873 : Avis du Conseil municipal sur l´établissement d´une station de chemin de fer de Poitiers à Bressuire (aux Lourdines). Présentation de plans, coupes et élévations des bâtiments affectés à cet usage.
A. C. Migné-Auxances : 1D3, Registre des délibérations du Conseil municipal (1886-1906).
- Séance du 3 avril 1897 : Plaintes relatives à l´absence d´abri de voyageurs et d´une halle de marchandises à la gare de Migné-les-Lourdines. Voeu émis au préfet en faveur de cette construction.
- Séance du 13 août 1899, du 17 octobre 1900, du 29 novembre 1908 et du 16 novembre 1913 : Renouvellement de la demande d´abri de voyageurs et d´une halle de marchandises à la gare de Migné-les-Lourdines.
A. C. Migné-Auxances : 1D4, Registre des délibérations du Conseil municipal (1906-1936).
- Séance du 1er décembre 1935 : La fermeture des carrières Civet Pommier aux Lourdines met en chômage 9 ouvriers (..) et propose de faire extraire des cailloux pour l´entretien des chemins vicinaux, dans une carrière de la commune.
A. C. Migné-Auxances : 1D6, Registre des délibérations du Conseil municipal (1952-1963).
- Séance du 25 mars 1859 : Arrêté du maire limitant l´exploitation par Joseph Morin de la carrière située aux Roches du Puy, pour des raisons de dangerosité.
A. C. Migné-Auxances : 1D8, Registre des délibérations du Conseil municipal (1973-1980).
- Séance du 3 septembre 1974 : Ligne de chemin de fer Poitiers-Arçay, suppression du passage à niveau n°2 des Lourdines.
A. C. Migné-Auxances, Revue de presse. Nouvelle République, le 6 mars 1990 : Vente des Lourdines.
A. C. Migné-Auxances. Bulletin municipal. Décembre 1999. L´entrée de la carrière de Bel Air et certaines entrées des carrières des Lourdines sont condamnées pour des raisons de sécurité. Création de l´association des Compagnons des Lourdines.
Ardouin-Dumazet. Voyage en France : Berry et Poitou oriental. 26e série. Paris : Berger-Levrault, 1901. p. 258-260.
"Les carrières de Chauvigny, Lavoux et Tercé appartiennent à la grande maison Civet, Crouet, Gautier, Pommier qui possède de si nombreuses carrières sur tout le territoire de la France, notamment à Saint-Maximin, près de Creil, et à Lérouville. Cette puissante entreprise a groupé les principales exploitations du Poitou, qui comprennent notamment au nord-ouest de Poitiers les belles carrières de Château-Gaillard, près de Migné, et de Bonillet, non loin de Chasseneuil. Le pierre fournie par ces dernières est par excellence, une roche monumentale, se prêtant à merveille à la sculpture ; l´Hôtel de Ville de Paris, la mairie du 10e arrondissement, le gigantesque Palais de justice de Bruxelles, plusieurs monuments en Allemagne, ont été édifiés au moyen de ces pierres de Bonillet ; Château-Gaillard a fourni les matériaux du pavillon de Flore aux Tuileries et du lycée de Poitiers, et les colonnes du péristyle du Palais de justice de Paris.
Sauf à Château-Gaillard, où des galeries souterraines pénètrent dans la masse de 5 à 7 mètres d´épaisseur, l´exploitation a lieu par carrière à ciel ouvert. Le nombre de travailleurs est considérable : 150 à Chauvigny, 50 ou 60 à Lavoux, une centaine à Château-Gaillard, pour citer seulement les principaux centres. Les quantités extraites ne sont pas en proportion du nombre des ouvriers. Chauvigny fournit environ 5000 m3, Lavoux 6000 m3, Tercé 5000 m3, Château-Gaillard 12000 m3, Bonillet, dont la pierre est objet de luxe, 400 m3 seulement.
Ces pierres s´exportent fort loin : Rouen et Bordeaux, pour la France, sont de grands acheteurs ; tout l´ouest, d´ailleurs, est tributaire du Poitou. Alger et les grandes villes de la colonie, Genève, l´Angleterre, un peu l´Amérique, la Belgique, sont des clients fidèles. Les ports de l´Ouest : Tonnay-Charente, La Rochelle, Bordeaux sont des centres d´expédition.
La main-d´oeuvre est relativement abondante par suite du phylloxéra qui, en détruisant les vignes, a obligé les travailleurs à s´employer dans les carrières (...)".
Le patrimoine des communes de la Vienne. Paris : Flohic. Rennes : Oberthur Graphique, 2002, p. 768-769.
Carrière des Lourdines (entrée).
"Le vallon des Lourdines, lieu de carrière depuis l´Antiquité, est situé au nord de Poitiers. Ce bassin de pierres calcaires s´étend du Puy-Lonchard jusqu´à Bonillet. Son flanc nord est percé en de nombreux points par de profondes carrières souterraines, dont celle des Belles Roches, où sont encore exploités cinq bancs constitués d´un calcaire crayeux très homogène, mais de dureté assez faible. C´est dans cette carrière qu´ont été trouvés les « fossiles de Lourdines » : têtes de crocodiliens, ammonites, fougères arborescentes, datés par les paléontologues de 160 millions d´années".
Carrière de la Pierre Levée des Lourdines, époque gallo-romaine, Lourdines :
"A l´entrée de la carrière du même nom, une pierre monolithique pointe vers le ciel. De forme trapézoïdale, elle a suscité plusieurs interprétations fantaisistes. Pour certains ce serait un mégalithe dressé par des hommes, pour d´autres, une météorite fiché dans le sol. Par contre, c´est dans ce cirque naturel qu´aurait commencé l´extraction de la pierre à l´époque gallo-romaine. D´abord à ciel ouvert, l´exploitation a évolué vers une extraction en galeries souterraines".
L´État met ses entrailles aux enchères. La Nouvelle République. 16/03/1990.
"Deux kilomètres de couloirs desservant 272 salles souterraines, le tout chauffé et ventilé, avec portes blindées et trente cheminées d´aération et une centrale de climatisation : l´État vend ses entrailles au plus offrant, le 23 mars, à la préfecture de la Vienne. (...) Jusqu´à l´année dernière [1989], l´armée de terre occupait les lieux et s´en servait comme d´un gigantesque magasin pour pièces de rechange de véhicules en tout genre".
Oslet, Gustave. "Cours de construction et leur emploi". Encyclopédie théorique et pratique des connaissances civiles et militaires. Paris : E. Lainé et Cie, s.d. p. 364.
"Banc royal dur des Lourdines, dit de Château-Gaillard.
(...) On exploite en cavage une masse de 5 à 6 mètres de puissance appartenant au terrain jurassique, étage callovien ; elle forme six bancs, dont les trois premiers, pour la construction, ont de 0,65 m à 0,85 m d´épaisseur ; le quatrième dit banc royal, pour la sculpture, à 1,10 m et le cinquième banc, coquillier, à 0,55m. Les couches sont uniformes et sont fissurées verticalement à des distances de 15 à 25 mètres. Les blocs extraits ont pour hauteur d´assise celle du banc diminuée de 0,04 m et des longueurs et largeurs à volonté.
Nature et qualité Calcaire tendre ou demi-dur, d´une belle nuance blanche, à grain très-fin et homogène. Le banc coquillier est le plus dur des cinq bancs ; il est employé particulièrement dans les voûtes de passage, voûtes d´arête et nervures ; le banc royal est d´une beauté remarquable et convient surtout pour la statuaire et l´ornement ; les 2e et 5e bancs sont aussi très beaux. Résiste bien aux influences extérieures lorsqu´il est employé à une certaine hauteur au-dessus du sol (...).
Débouchés et emplois. La pierre de Lourdines est employée généralement en élévation au-dessus du rez-de-chaussée. On peut observer ses emplois à Paris : au palais des Tuileries, galerie du bord de l´eau, cage du grand escalier et voûte des grands guichets de l´entrée de la place du Carrousel ; à l´hôtel Cail, boulevard Malesherbes ; aux hôtels de M. de Soubeyran, rue Rovigo, et de Mme de Rothschild, rue Lafayette ; aux hôtels de le place du Théâtre-Français ; à la maison de la Belle Jardinière, près du pont Neuf, etc".
Sire, Marie-Reine. Les Tours Mirandes (Vendeuvre-du-Poitou). Pays chauvinois, Le, novembre 1997, p. 42-44.
" (...) Les principales exploitations de ce dépôt calcaire jurassique de l´étage callovien se trouvent à 2 km à l´est de cette route. (...) sa densité varie de 1 870 à 2 099 kg/m3 et que sa résistance à l´écrasement est comprise entre 87 et 298 kg/cm². Quand à sa porosité, elle se situe dans une moyenne commune pour ce type de roche, soit entre 22,5% et 29,1% de vide (...). Bien qu´il existe d´autres pierres aptes à la sculpture, notamment celle de Tercé, Chauvigny et surtout Bonillet sur la commune de Chasseneuil, à une dizaine de km de Vendeuvre, c´est le calcaire de Migné qui a été choisi par les romains. Ceci peut paraître d´autant plus surprenant que ces derniers semblent avoir exploité la pierre à Bonillet sur le chantier d´extraction où l´on extrait la qualité nommée Tervoux par les exploitants modernes car, en 1925, les carriers ont découvert une monnaie romaine dans des anciens déchets de ce lieu pourtant assez proche de Migné. Les qualités techniques de ces autres roches étant au moins égales sinon supérieures, c´est dans un autre domaine qu´il faut chercher la justification du choix des romains (...). De toutes les pierres fines de la région issues de l´étage callovien, l´un des bancs de calcaire extraits à Migné est vraiment considéré par les professionnels comme le plus blanc, son choix pourrait donc être d´origine esthétique. Les carrières de Migné ont été exploitées d´abord à ciel ouvert puis en galeries souterraines en commençant par les flancs de coteau. Etant les premiers, les romains les ont probablement exploités de cette manière là, c´est-à-dire à ciel ouvert. Parmi les 6 microfaciès, étagés sur environ 6 mètres de hauteur exploitable, le banc dit « marbrier » ou « royal », haut de 1, 75 mètre, plus blanc et plus fins que ses voisins, semble choisi de préférence aux autres par ces premiers carriers. Toutefois, les vestiges lapidaires des Tours Mirandes révèlent aussi l´utilisation ponctuelle de certaines autres variétés, en particulier la qualité « choix ». Aucune découverte de vestiges antiques n´a été consignée par les exploitants modernes et actuels de ces carrières. Mais cette absence n´est pas rédhibitoire en matière d´ancienneté car il est vrai que ces carriers ont été certainement précédés par des exploitants antérieurs, comme semble déjà l´attester le toponyme Lourdines actuellement porté par la principale des 3 carrières de cet affleurement. Ce toponyme, à travers diverses altérations phonétiques et orthographiques, rappelle le vocabulaire technique des carrières antiques dont la racine doit être cherchée dans le mot latin lapis et ses dérivés. Malgré l´activité de nombreuses générations de carriers, il est possible que sous les déblais encombrant les abords des entrées souterraines des carrières actuelles de Migné, subsistent encore des lambeaux de fronts romains. L´absence de fronts antiques visibles identifiés et datés sûrement dans les carrières de Migné limite considérablement les informations dans ce domaine. Si l´on se fie aux techniques traditionnelles encore en usage dans ces exploitations durant la première moitié du 20e siècle, on reconnaît l´extraction à la lance. Mais on sait que l´emploi de cette dernière apparaît seulement au milieu du 19e siècle et qu´il est spécifique de l´exploitation souterraine. Lors d´une visite récente des abords de l´entrée la plus vaste de ces carrières, j´ai pu identifier, à ciel ouvert, des fronts portant des traces de sillons qui attestent sûrement un usage ancien d´une variété de pic d´extraction. Malheureusement ces fronts ne sont pas datés et l´altération des traces est telle qu´elle interdit toute proposition chronologique ».en commençant par les flancs de coteau. Etant les premiers, les romains les ont probablement exploités de cette manière là, c´est-à-dire à ciel ouvert. Parmi les 6 microfaciès, étagés sur environ 6 mètres de hauteur exploitable, le banc dit « marbrier » ou « royal », haut de 1, 75 mètre, plus blanc et plus fins que ses voisins, semble choisi de préférence aux autres par ces premiers carriers. Toutefois, les vestiges lapidaires des Tours Mirandes révèlent aussi l´utilisation ponctuelle de certaines autres variétés, en particulier la qualité « choix ». Aucune découverte de vestiges antiques n´a été consignée par les exploitants modernes et actuels de ces carrières. Mais cette absence n´est pas rédhibitoire en matière d´ancienneté car il est vrai que ces carriers ont été certainement précédés par des exploitants antérieurs, comme semble déjà l´attester le toponyme Lourdines actuellement porté par la principale des 3 carrières de cet affleurement. Ce toponyme, à travers diverses altérations phonétiques et orthographiques, rappelle le vocabulaire technique des carrières antiques dont la racine doit être cherchée dans le mot latin lapis et ses dérivés. Malgré l´activité de nombreuses générations de carriers, il est possible que sous les déblais encombrant les abords des entrées souterraines des carrières actuelles de Migné, subsistent encore des lambeaux de fronts romains. L´absence de fronts antiques visibles identifiés et datés sûrement dans les carrières de Migné limite considérablement les informations dans ce domaine. Si l´on se fie aux techniques traditionnelles encore en usage dans ces exploitations durant la première moitié du 20e siècle, on reconnaît l´extraction à la lance. Mais on sait que l´emploi de cette dernière apparaît seulement au milieu du 19e siècle et qu´il est spécifique de l´exploitation souterraine. Lors d´une visite récente des abords de l´entrée la plus vaste de ces carrières, j´ai pu identifier, à ciel ouvert, des fronts portant des traces de sillons qui attestent sûrement un usage ancien d´une variété de pic d´extraction. Malheureusement ces fronts ne sont pas datés et l´altération des traces est telle qu´elle interdit toute proposition chronologique".
Informations fournies par l'association, Les Compagnons des Lourdines :
Jusqu'en 1965, l'extraction du calcaire, dit "étanfiche", se faisait à la lance, barre d'acier de 2 à 2, 50 de long pour 3 ou 4 cm. de diamètre. L'ouvrier, piquant dans le joint géologique, réalisait des pointillés de 1, 20 m. de profondeur tout autour du bloc. A l'aide de coins enfoncés à la masse, l'ouvrier faisait décoller le bloc de la paroi. Pour les bans inférieurs, le pic ou pioche de carrier servait à réaliser des saignées. Découpé au "godeland", sorte de scie manoeuvrée par deux hommes, le bloc équarri était chargé sur un "fardier", grosse charrette aux structures de bois renforcées. La densité étant de 2, les blocs de 2m30 en moyenne pesaient 4 tonnes et plus, le transport nécessitait 8 à 10 chevaux.