Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Plusieurs constructions figurent à cet emplacement sur les plans cadastraux de 1812 et 1867. Beaucoup sont démolies dans les années 1870 pour l'aménagement de la place, mais d'autres demeurent le long de la rue de l'Eglise et auprès de la rue de la Mairie. En 1913, la municipalité engage une réflexion autour de la construction d'une halle couverte. Le 13 juin, le maire reçoit une lettre de Pierre Corbineau, architecte à La Rochelle. Celui-ci commence par rappeler que, dans les années 1880, alors associé à Ernest Massiou, il a déjà oeuvré à La Ronde pour les travaux à l'église et aux écoles. Il explique qu'il vient de construire le marché couvert de Saint-Palais-sur-Mer et que, sur recommandation du maire de cette ville, il propose ses services à La Ronde. Proposition semble-t-il sans suites... Le 27 février 1914, le conseil municipal décide d'acheter les bâtiments qui se trouvent au sud-ouest de la place, le long de la rue de la Mairie, appartenant à Hilaire Pillot, marchand de vins, époux de Georgette Duverger. Il s'agit d'une maison parallèle à la rue, d'une cour à l'arrière et d'un hangar ou chai perpendiculaire à la maison, dans l'angle sud-est de la place. Un plan des lieux est établi le 23 avril 1914 et la vente est conclue le 4 juin. Mais la guerre éclate quelques semaines plus tard, reportant le projet de construction de la halle.

En 1919, en attendant de pouvoir relancer le projet, la municipalité prend en location un bâtiment appartenant à Louis Julien, réparateur de machines agricoles. Parallèlement, elle fait appel à M. Guilloteau, architecte à Courçon, pour concevoir le futur marché couvert dont il livre les plans et devis le 25 juillet 1922. Le bâtiment, qui prendra la place de l'ancien chai Pillot en en réutilisant une partie des murs (notamment à l'est), servira à la fois de halle et de salle des fêtes. Il fera 21,5 mètres de long sur 11,7 de large, pour une superficie de 251 mètres carrés. On utilisera le sable de Margot (Saint-Cyr-du-Doret), les moellons du pays, la chaux de Marans, la pierre de taille de Sainte-Même-les-Carrières pour les chaînages et ouvertures, celle de Crazanne pour le soubassement qui comprendra aussi des briques des usines Polokowski de Roumazières (Charente), sans oublier du sapin rouge du Nord ou de France pour la charpente, et enfin de la tôle ondulée pour la couverture. Le projet, d'un coût de 32000 francs, est approuvé par le conseil municipal le 14 septembre 1922. Les travaux sont adjugés le 15 avril 1923 à Arsène Roux, entrepreneur à L'Ile-d'Elle (Vendée). Le nouveau marché couvert est inauguré en 1924 (la date est inscrite sur le fronton de la grande porte ouest). Un décompte des travaux est présenté le 13 février 1925, et les tarifs de location de la salle des fêtes sont approuvés le 2 août suivant, après installation complète de l'éclairage électrique.

Le marché couvert est utilisé jusqu'à la fin des années 1960, tant pour les marchés que pour les activités culturelles et sportives. Le 16 avril 1938 par exemple, le conseil municipal autorise le Club olympique rondelais, société sportive locale, à y installer les accessoires nécessaires aux exercices de ses adhérents, tels que anneaux, barre-fixe, corde à grimper, etc. Après guerre, le bâtiment est de plus en vétuste, alors que les activités commerciales déclinent. Le marché couvert, désaffecté en tant qu'espace commercial, est transformé en salle des fêtes à la fin des années 1960. Une annexe, contenant une entrée et une cuisine, est construite en 1981. Le bâtiment dans son ensemble est rénové en 1985. A noter qu'en 1971, une sirène d'alerte pour les pompiers a été placée à son sommet.

Après sa fermeture en 2008 pour raisons de sécurité, il est décidé de le démolir pour le remplacer par un bâtiment identique, regroupant notamment la mairie et l'agence postale. Le projet, conçu par l'architecte Eric Fraire, de Saint-Sauveur-d'Aunis, est approuvé par le conseil municipal du 23 mai 2017, et les travaux commencent en septembre. L'ancienne halle est démolie en novembre, y compris la grande porte que l'on pensait remployer mais qui s'avère en trop mauvais état ; seul est conservé et restauré le fronton qui la surmonte. On réutilise aussi les murs de moellons est et sud, ainsi que le bâtiment accolé à l'est, réhabilité. L'architecture du nouveau bâtiment rappelle en grande partie celle de l'ancien. Le 29 novembre 2018, la sirène retrouve sa place sur le toit. Le 5 mars 2019, le conseil municipal tient sa première séance dans la nouvelle mairie.