Présentation de la ville de Pau

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Pau est bâtie au Moyen Âge grâce aux avantages naturels qui lui offre sa géographie : le franchissement du Gave en rapport avec des voies de communication qui traversent le territoire depuis la Proto-histoire, une topographie escarpée propice à la défense. Le pouvoir vicomtal béarnais, qui émerge entre le 10e et le 12e siècle, favorise une occupation permanente, de type castelnau, et son développement. Le constat sous le règne de Gaston Fébus rend compte de la présence d'un petit village, qui devient ville au siècle suivant avec l'implantation de la capitale béarnaise, puis navarraise à Pau. Les guerres de Religion et leurs conséquences ont un impact certain sur la province et son chef-lieu, rattachés à la France en 1620. La ville prend alors un statut plus important et abrite de nombreuses institutions, religieuses, politiques, éducatives, ... La période post-révolutionnaire confirme ce statut, la ville maintenant sa position stratégique par l'obtention de la présence des administrations nouvellement créées.

La vogue climatique et touristique des 19e et 20e siècles relance une phase d'expansion, d'étalement urbain lié à de nouveaux modes de vie demandeurs d'espace. Les équipements créés dans la deuxième moitié du 20e siècle, notamment durant les années "Labarrère" et dans les parties nord de la ville, confortent cette tendance.

cf. Texte libre - Les étapes du développement palois

La conscience patrimoniale

Si le château est protégé dès 1840 et présent sur la première liste des Monuments historiques, la conscience patrimoniale paloise est relativement récente. La démolition de nombreuses villas dans les années 1970 et 80 conduit la municipalité à se doter d'outils de protection adaptée, une zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager ZPPAUP étant approuvée en 2007.

La ville compte aujourd'hui 14 monuments protégés au titre des Monuments historiques, comme la maison Bernadotte ou l'église Saint-Martin. Plusieurs protections de sites ont également été mises en place (allées de Morlaàs, place de Gramont et ses abords ou Horizons palois...).

Les quartiers historiques sont protégés par un site patrimonial remarquable avec deux échelles de gestion : une Aire de valorisation de l'architecture et du patrimoine (AVAP, opposable depuis mars 2019 et remplaçant la ZPPAUP), un secteur sauvegardé avec plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) dont le périmètre a été établi en 2016 (plan en cours d'étude et de création). Le Plan Local d'Urbanisme intercommunal, effectif depuis mars 2019, comporte un volet patrimonial.

La ville de Pau couvre aujourd'hui 3100 hectares environ. Elle compte aujourd'hui plus de 77000 habitants. Elle est limitrophe, au nord, de Buros et Montardon, à l'est d'Idron et Bizanos, au sud de Gelos et Jurançon, à l'ouest de Billère et Lons. Elle est le centre de l'actuelle communauté d'agglomération Pau-Béarn-Pyrénées regroupant 31 communes et plus de 240000 habitants.

Le site originel est celui d'un éperon barré de près de 30 mètres de haut surplombant un gué naturel sur le Gave de Pau, sur un chemin liant le piémont pyrénéen au sud et les plaines de pâturage au nord, entre autres celles du Pont-Long. L'occupation pérenne de l'éperon et sa fortification n'interviennent que relativement tard, sous la forme d'un donjon surveillant le débouché des coteaux méridionaux, le passage sur le fleuve et les plaines environnantes. Les berges du Gave ont vraisemblablement offert de tous temps des matériaux pour la construction et la vie quotidienne. Les forêts de Lousse et du Larron ainsi que le Pont-Long ont composé les principaux communaux, aux ressources (bois, glandée, ...) exploitées, enviées et disputées par les communautés locales et environnantes.

Le castelnau, bourg aggloméré au château, a connu un développement vers l'est, la partie occidentale du domaine seigneurial demeurant réservée à l'usage des seigneurs. Cette extension a nécessité une adaptation à la topographie accidentée du site, avec notamment le franchissement de la Bié Cabe, (ou vieille rue) première rue tortueuse du bourg, et du Hédas, affluent du Gave parallèle à son cours au nord ayant entaillé un profond ravin. De nombreux ouvrages d'art permettent un accès aux terres vierges à défricher, vers le nord notamment. La ville est ainsi constituée autour du château et le long de deux axes parallèles à la ligne de crête, d'environ 1 km de long, qui concentrent d'une part les institutions au fur et à mesure de leur création, d'autre part l'habitat, plutôt dense. Le reste du territoire communal abrite quelques fermes dispersées et souvent isolées, comme le montre le plan cadastral de 1812.

Les périodes postérieures voient se poursuivre l'occupation des terres au-delà du centre historique, sur un mode plus lâche, témoin notamment d'un art de vivre et d'habiter propre au phénomène de villégiature (villas en leur parcs entre autres). Le territoire communal est agrandi au cours du 19e siècle, avec l'annexion de parcelles détachées des communes de Jurançon, Gelos, Lons et Billère. Deux grands ensembles sont construits au nord du territoire, sous la forme de barres et de tours, intégrant l'environnement arboré du site. Les réaménagements contemporains signent la diminution progressive du réseau hydrographique secondaire, en ville comme dans la périphérie (Hédas, La Herrère, l'Ousse des Bois...). Quelques exploitations agricoles subsistent encore au nord de de la ville.

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