Présentation de la commune d'Anglade

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Le territoire de la commune est fréquenté depuis la préhistoire, et particulièrement à l'époque néolithique, comme l´attestent de nombreuses découvertes de mobilier lithique. Un site tumulaire sur la colline de Cabut (détruit), témoigne d'une occupation fixée dès la protohistoire sur les croupes bordant l'estuaire. Au nord, à l´intérieur des marais de la Vergne, plusieurs sites de l'âge du fer sont à mettre en relation avec l'exploitation du sel. Les premiers habitats pérennes repérés à Anglade datent cependant de l'époque gallo-romaine, correspondant à des sites de villas ou à des bâtiments ruraux sur les hauteurs. Des substructions d'équipements portuaires semblent enfin avoir été identifiés sur un ancien chenal de l'estuaire, aujourd'hui dans les marais, à proximité du lieu-dit la Patte-d'Oie. La structuration du territoire est méconnue pour la période du haut Moyen Âge, mais la dédicace de la paroisse à Saint-Martin peut constituer un indice d'une implantation précoce pour l'église. L'édifice est en tout cas datable, pour ses parties les plus anciennes, du 12e siècle, connue sous l'Ancien Régime comme dépendance de l'abbaye Saint-Romain de Blaye. Deux sites fortifiés médiévaux ont également été identifiés au nord de la commune, à la limite de la zone de marais.

A la fin du 17e siècle, l'entreprise d'assèchement des marais de Braud et Saint-Ciers, engagée à l'initiative du duc de Saint-Simon, permet la mise en culture et la valorisation des terres basses du nord et de l'ouest du territoire. La carte de Masse, levée en 1723-1724, indique, outre l'implantation du bâti, la localisation des Marais de la Vergne, au nord de la paroisse, et des Petits Marais de Blaye, au sud-ouest. La carte de Belleyme, dressée entre 1761 et 1774, figure aussi les unités d´exploitation aux noms caractéristiques. Ces deux cartes montrent le maillage du système hydraulique dans les zones basses et la présence des moulins à vent sur les points hauts. Sur le plan cadastral de 1828, en dehors du chef-lieu, la commune est composée de plusieurs hameaux agricoles entourés de vignes, dont les plus importants sont : Aurioux, Berdot, Cabut, Guillonnet, Lary, La Lande, Le Bouilh, Le Pin, Petit Guilhem et Vrillant. Mis à part les marais où se concentre l'élevage, l'activité principale tout au long du 19e siècle est orientée vers la viticulture. Quelques anciens domaines, tel le château Guillonnet, sont renforcés dans la seconde moitié du 19e siècle, alors que sont construites plusieurs demeures à la tête de vignobles. Cependant, l'activité reste marquée au 20e siècle par une petite propriété paysanne. La statistique des vins récoltés en 1940 permet de dénombrer 268 exploitants en vin rouge et 270 en vin blanc (appellations Bordeaux et Blayais). La cave coopérative, créée après-guerre, a permis de fédérer ces petits producteurs ; elle est désormais rattachée à la cave des Vignerons de Tutiac à Marcillac.

L'optimum démographique est atteint dans la commune lors du recensement de 1861, avec une population culminant à 1350 personnes, avant de décroître en dents de scie jusqu'à nos jours, où elle s'élève à 953 habitants au recensement de 2015.

L'inventaire du patrimoine de la commune a donné lieu à la réalisation de 201 dossiers documentaires. Parmi les éléments étudiés, 36 ont été sélectionnés pour leur intérêt historique et/ou architectural et 159 ont été repérés. Des dossiers de synthèse ont également été réalisés sur des familles d'édifices : les châteaux et les demeures, les maisons et les fermes, les chais et les cuviers, les moulins et les puits.

La commune d'Anglade, située à onze kilomètres au nord de Blaye, est limitrophe de Braud-et-Saint-Louis au nord, d'Etauliers à l'est, de Saint-Androny au sud-ouest et d'Eyrans au sud. La commune n'a donc pas une façade directe sur l'estuaire. D'une superficie de 13 km², elle est composée de deux unités : les marais à l´ouest et au nord, où les altitudes sont comprises entre 1 et 4 mètres, et les terres à l´est et au sud, constituées de croupes argilo-calcaire ou sablo-graveleuses, d'un sous-sol varié et argileux, graveleux et calcaire, culminant à une trentaine de mètres. La superficie viticole couvre aujourd'hui 386 hectares. Les marais sont bordés par le canal des Portes Romaines, le canal Saint-Georges et le canal de Ceinture. Les terres sont bordées par les ruisseaux de Longaye au sud, de Moulinade à l'est et de la Barrière au nord. Les voies de communication les plus importantes sont la départementale 135, en bordure des zones de marais, joignant Blaye à Saint-Ciers-sur-Gironde au nord par Saint-Androny, et la départementale 254, partant du bourg d'Anglade et allant jusqu'à Etauliers à l'intérieur des terres. Les écarts les plus importants, hameaux agricoles et viticoles regroupements quelques dizaines de logis et de bâtiments rustiques, sont : Berdot, le Bouil, Cabut, Guillonnet, la Lande, Vrillant et Pallard.

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