Halle, actuellement pharmacie

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Jean-de-Liversay

Sous l'Ancien Régime, une halle seigneuriale se trouve déjà au centre du bourg. Elle appartient alors aux barons de Nuaillé et seigneurs de Ferrières, c'est-à-dire au 18e siècle la famille Le Mastin de Nuaillé. L'ingénieur Claude Masse mentionne la halle dans un de ses mémoires en 1714, précisant qu'elle est "fort peu de chose". Un plan terrier de la baronnie de Courçon et Nuaillé en 1783 montre le bâtiment, alors non pas accolé à l'église mais situé plus à l'est, le long des maisons, là où passe maintenant la rue Saint-Jean. A la veille de la Révolution, Alexandre Roger François du Pouget, marquis de Nadaillac, fils de Marie Anne Françoise Félicité Le Mastin, est propriétaire de la halle de Saint-Jean-de-Liversay. Emigré en Angleterre sous la Révolution, où il meurt, ses biens sont saisis par la Nation. La halle est semble-t-il en très mauvais état et inutilisable. La municipalité reprend alors à son compte le bâtiment, reconstruit et déplacé en 1802. C'est ce petit édifice qui apparaît sur le plan cadastral de 1811. Il est désormais accolé à l'église dont il est séparé par une étroite ruelle. Le cadastre précise que la halle est "commune à tous les habitants indigents de Saint-Jean".

En 1813, les enfants et la veuve du marquis de Nadaillac, Thérèse Rancher de la Ferrière, désormais duchesse de Péruse Descars, réclament à la municipalité de Saint-Jean-de-Livsersay la restitution de la halle qui appartenait à leur père et mari avant la Révolution. Déboutés, ils réitèrent leur demande en 1818 et obtiennent cette fois gain de cause, même si la halle en question n'existe plus. Pour pouvoir conserver la nouvelle halle, la municipalité rachète dès 1819 aux héritiers Nadaillac l'emplacement et les matériaux provenant de la démolition de l'ancienne halle.

Le 25 juillet 1866, François-Victor Vallet, architecte à Niort, présente le projet de reconstruction de la halle. Il prévoit d'utiliser la pierre de taille de Benet ou de Niort et les moellons du pays. Les travaux sont adjugés le 24 février 1867 à Frédéric Boutet, menuisier à Saint-Jean-de-Liversay. L'opération se déroule alors qu'un contentieux oppose depuis 1861 la municipalité et la paroisse au sujet de la ruelle qui séparait la halle de l'église et que la paroisse a fait couvrir pour l'incorporer à l'église et à sa sacristie.

Après la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment perd son rôle commercial. En 1957-1958, la municipalité envisage de le transformer en bureau de poste et en confie le projet à Jean Osten, architecte à La Rochelle. Mais l'idée en est rejetée par l'Etat, et le bureau de poste s'installe finalement en 1959 dans l'ancienne école des garçons. Un temps utilisé par les pompiers, puis vendu par la commune, le bâtiment abrite désormais une pharmacie.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1867, daté par source

Auteurs Auteur : Vallet François-Victor, architecte (attribution par source)

L'ancienne halle est située au centre du bourg, au bord d'un carrefour, et en arrière de l'église. De plan rectangulaire, elle est couverte d'un haut toit en ardoise, à croupes, orné d'épis de faîtage en zinc. Les différentes élévations sont scandées par des pilastres qui déterminent à chaque fois trois travées et qui se terminent par des consoles ornées de glyphes. Celles-ci soutiennent les débordements du toit. Sur la façade principale, à l'est, la travée centrale est percée d'une grande porte en plein cintre, avec sommiers saillants, arc mouluré et clé, linteau à clé saillante et à claveaux réguliers. Des disques en ornent les écoinçons. Les travées latérales, aujourd'hui fermées, l'étaient à l'origine partiellement, en partie supérieure, à l'aide de bardeaux de bois, tout comme les travées des élévations latérales du bâtiment.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Jean-de-Liversay , 23 rue Saint-Jean

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Bourg

Cadastre: 1811 B 929, 2019 OB 25

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