Auberge et maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Thonac

Le site est certainement bien antérieur au XIXe siècle. Toutefois, la première mention d'une occupation remonte seulement à 1813, c'est-à-dire à l'époque du cadastre ancien de la commune : à cette date, la petite maison bâtie à cet endroit appartient à un certain Delport, qui réside à Saint-Léon-sur-Vézère. Celle-ci est mitoyenne de plusieurs maisons, d'une cour et d'une petite voie publique. Grâce à la matrice cadastrale, à des archives privées et à des plans conservés aux Archives départementales de la Dordogne (12 O 645), on peut restituer assez précisément ce qui est advenu par la suite.

En 1825, Delport vend la maison à Pierre Delbos, qui en est propriétaire jusqu'en 1842 ou 1848. La maison passe ensuite par héritage à un descendant, peut-être Marcellin Delbos qui possède d'autres biens à Thonac à cette époque, et qui décède peu avant le début de l'année 1874. C'est certainement lui qui acquiert des parcelles limitrophes et fait bâtir la grande maison actuelle : elle est déjà en place en 1863, date du plan du bourg de Thonac levé par Deguerey que confirme l'extrait du plan du bourg par Requal de 1878.

La maison, qui fait sans doute déjà office d'auberge, comprend un grand corps de logis sur rue, avec un petit corps en retour d'équerre sur l'arrière (à l'ouest de la cour), un escalier droit en pierre, extérieur (un balet), leur donnant accès depuis la cour. Celle-ci, située sur l'arrière, était accessible au sud depuis la place de l'église par un portail à piliers (en place) et au nord depuis la rue par un étroit passage qui fut rapidement condamné (il l'est déjà sur le plan de 1863) par la construction d'annexes au grand corps de logis. Elle comprend également une grange et une écurie, à l'est.

Le 24 janvier 1874 a lieu le partage des biens de Delbos entre ses deux enfants, Bernard et Marie, mariée en 1866 à Jean Andrieux mais alors déjà veuve de celui-ci. L'aîné, Bernard Delbos, hérite de la propriété mais ne la conserve que quatre ans : le 14 avril 1878, devant Me Adenis, notaire à Montignac, Bernard la vend à sa sœur Marie pour la somme de 4 500 francs. Mariée en 1878 en secondes noces à Raymond Roque, de Plazac (à l'Escoffie), Marie Delbos a fait de la maison une auberge. Le 30 décembre 1884, le couple, qui possède par ailleurs un autre grand ensemble de bâtiment mitoyen, revend la maison à un parent, Marcellin II Delbos, lui aussi aubergiste à Thonac, devant maître Miquel, notaire à Montignac, pour la somme de 4 250 francs.

Après le décès de Marcellin Delbos en 1895, sa veuve Pétronille Matussière et leurs filles vendent en juin 1898, devant Me Daurios, notaire à Montignac, le grand corps de logis de la maison et sa cour à Antoine et Pierre Vallette, père et fils, le premier charron, le deuxième mécanicien (déjà propriétaires d'une autre maison du bourg de Thonac), pour la somme de 2 000 francs. La famille Delbos se réserve toutefois le reste de la propriété : le petit corps de logis sur l'arrière, où la veuve réside, et les dépendances. Le contrat de cette vente décrit pour la première fois le grand corps de logis. Il s'agit :

"D'une maison avec cour sur le derrière située au bourg de Thonac, composée d'un rez-de-chaussée avec cuisine et deux petites chambres, d'un premier étage composée de deux chambres et d'un grenier correspondant ayant sa façade sur la route de Montignac à Saint-Léon-sur-Vézère, donnant sur derrière sur une petite ruelle aboutissant à l'église et tenant à la maison des époux Roque d'un côté et les dames venderesses de l'autre, avec explications que la maison actuellement vendue est séparée de la maison restant aux dames venderesses par un mur qui demeurera mitoyen dans toute sa hauteur et sa largeur."

Périodes

Principale : milieu 19e siècle

De plan en U autour d'une cour située sur l'arrière (au sud), la maison comprend un grand corps de logis sur rue et deux ailes étroites en retour d'équerre sur l'arrière. Un escalier droit en pierre donne accès au premier étage du grand corps de logis depuis la cour. Celle-ci est ouverte au sud depuis la place de l'église par un portail à piliers.

De plan rectangulaire orienté grossièrement est-ouest, le grand corps de logis présente une façade principale sur rue (nord) en pierre de taille percée de manière irrégulière par trois travées de fenêtres ; une porte à chambranle lisse donne accès au rez-de-chaussée. Il comprend un rez-de-chaussée et un premier étage ; le haut comble n'est pas habitable. Son toit, à longs pans, est couvert de quelques rangs de lauzes en partie basse et de tuiles plates mécaniques pour le reste.

Le petit corps de logis en retour d'équerre sur l'arrière est plus hétérogène : une partie, couverte par un toit à longs pans et croupe, est construite en moellons pour les murs et en pierre de taille pour les parties vives (angles, cadres des fenêtres et des portes) ; une autre est en parpaings de ciment enduits et couverte par un toit en appentis à très faible pente.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile mécanique, calcaire en couverture
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Thonac

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: bourg

Cadastre: 1813 D1 38, 2019 0D 214

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