Eglise paroissiale Sainte-Catherine de Magné

France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Magné

L'église était vouée à saint Germain, patron de la paroisse, et l'est depuis peu à sainte Catherine, patronne de l'ancien chapitre qui lui était lié. Un premier édifice est mentionné en 989 lorsque Guillaume IV de Poitiers donne certains biens à son épouse Emma, dont l'église de Magné. Sans doute reconstruit à l'époque romane, cet édifice ne présente que de rares vestiges, soit des éléments sculptés remployés à l'intérieur. Vraisemblablement détruite pendant la guerre de Cent Ans, l'église est en grande partie reconstruite au début du 16e siècle, grâce notamment à la générosité de Catherine de Coëtivy, épouse d'Antoine de Chourses, seigneur de Magné, et nièce du roi Louis XI. Le portail Renaissance serait l'oeuvre de Mathurin Berthomé, architecte du Pilori, ancien hôtel de ville de Niort. Une inscription portée sur une pierre mutilée et partiellement remployée dans la chapelle nord de la quatrième travée, mentionne Catherine de Coëtivy et la date 1508. Or, le 25 octobre 1508, celle-ci fonde un chapitre de chanoines, le chapitre Sainte-Catherine, en lui donnant quatre métairies aux environs de Niort, diverses terres. Logés, semble-t-il, dans une demeure du bourg (8 rue de Béthanie), les chanoines tenaient leurs assemblées dans une des chapelles latérales du choeur (peut-être l'actuelle sacristie dont la clé de voûte est ornée de la représentation sculptée d'un clerc). L'acte de fondation de 1508 explique aussi que Catherine de Coëtivy a fait construire une chapelle proche de l'église, vouée à saint Antoine, et dans laquelle elle a fait inhumer son mari et son fils, et où elle souhaite être elle-même enterrée. Le 7 juin 1520, elle passe un concordat avec les paroissiens de Magné pour organiser le service divin en l'église collégiale. L'accord précise que ladite dame "donnera dans un an la somme de cinq cents livres pour parachever l'église paroissiale, et fera faire les sièges du choeur pour ses chanoines". Il est aussi prévu que le chapitre participent au quart des dépenses d'entretien et de réparation de l'église.

La tour du clocher remonte peut-être à ce même début du 16e siècle. On remarque toutefois la date 1672 inscrite dans un écusson sur le linteau d'une petite porte murée, au rez-de-chaussée de la tour, côté est. Elle peut se rapporter à une reconstruction partielle du clocher (partie haute ?) qui, comme le reste de l'église, a connu d'importantes destructions lors des guerres de Religion. Les voûtes, abattues, ont été remplacées par un plafond en bois. En 1750, les chanoines dotent le clocher d'une horloge. Auparavant, en 1726, un procès-verbal de visite des biens dépendant du château de Magné, mentionne dans l'église "la chapelle du château dudit Magné, à côté du choeur" (sans doute la chapelle sud de la 4e travée), laquelle, voûtée, est en bon état, "à l'exception d'une pierre à la balustrade qu'il faut reposer et rejoindre".

A la Révolution, l'église, désaffectée, sert d'entrepôt de fourrage. L'église apparaît sur le plan cadastral de 1833, avec une emprise au sol presque identique à aujourd'hui. L'angle sud-est semble toutefois avoir été repris, tandis que l'angle sud-ouest était masqué par un petit bâtiment qui abritait alors la mairie. Au nord comme à l'est, l'église était entourée par le jardin du presbytère, actuelle mairie. En 1865, une tempête endommage la toiture du bas-côté nord, nécessitant d'importants travaux. En 1868, le plafond en bois mis en place à la suite de la destruction des voûtes au 16e siècle, présentant de graves faiblesses, on décide de reconstruire des voûtes, achevées en 1874. L'église a été classée Monument historique en 1913.

Périodes

Principale : Moyen Age, 1er quart 16e siècle, 3e quart 17e siècle, 3e quart 19e siècle

Dates

1521, daté par source

1672, porte la date

1874, daté par travaux historiques

L'église s'élève au coeur du bourg de Magné, entre une place à l'ouest, un parking au nord, l'ancien presbytère, actuelle mairie, et son jardin au sud et à l'est. Elle comprend une nef unique, couverte en ardoise et masquée par les deux murs pignons découverts, l'un à l'est, formant chevet plat, l'autre à l'ouest. La nef est flanquée de bas-côtés couverts de tuiles, percés de baies en arc brisé. Le bas-côté nord est plus court que la nef, engendrant une dissymétrie au niveau du chevet et de la façade occidentale. Le bas-côté sud se termine, au sud-est, par la sacristie. Le chevet, la façade occidentale et le bas-côté sud sont en pierre de taille. Un larmier réunit l'ensemble. Des contreforts plats soutiennent les angles de l'édifice et son chevet. Deux d'entre eux encadrent la façade occidentale, percée d'un porte en arc en plein cintre et d'une rose.

L'angle nord-ouest de l'édifice est flanqué par une tour de clocher massive, en pierre de taille, couverte d'un toit en pavillon et en tuiles, et elle-même accompagnée d'une tour ronde, abritant un escalier en vis. L'élévation ouest du clocher présente une porte murée, à linteau droit et encadrement mouluré, sous une une baie en arc brisé et à réseau. Le dernier niveau du clocher est percé sur chaque côté de baies jumelées, avec abat-sons en pierre.

A l'intérieur, après la tribune et quelques marches descendantes, la nef et ses trois travées, séparées par des arcs doubleaux brisés, puis les deux travées du choeur, sont voûtées d'ogives. Le sol est en pavement de pierre. Les voûtes, en pierre, retombent sur des culots à décor sculpté feuillagé. Dans les bas-côtés sont aménagées d'étroites chapelles latérales, voûtées de voussures brisées ou en plein cintre, éclairées par des baies à réseau, et séparées de la nef par des arcs formerets plus ou moins larges. Certaines de ces séparations présentent des traces d'anciennes arcatures (d'époque romane ?), par exemple dans la première travée, au-dessus de la tribune, côté nord (vers le clocher), ou dans le choeur, côté sud. Dans la première travée du choeur, la chapelle latérale sud, peut-être une chapelle seigneuriale, est plus basse que les autres. Elle est voûtée d'ogives, d'un plus petit appareil que le reste des voûtes de l'église, avec une clé de voûte armoriée (trois fleurs de lys, en lien avec le roi Louis XI, oncle de Catherine de Coëtivy, et de passage à Magné en 1469 ?). On retrouve le même couvrement dans la sacristie, accessible depuis le choeur (ancien arc formeret brisé, en partie muré), avec là aussi une clé de voûte sculptée (représentation d'un abbé ou d'un évêque). Il est possible que la sacristie et la chapelle communiquaient entre elles, avant que le passage, désormais masqué par le retable et l'autel de la chapelle, soit muré. Entre les deux, côté choeur, s'élève aussi une colonne intégrée dans le remplage de l'arc. Au rez-de-chaussée de la tour du clocher, on remarque les traces d'un ancien voûtement d'ogives. Côté nord, une baie en arc brisé a été murée, de même qu'une petite porte côté est et la porte occidentale que l'on perçoit de l'extérieur.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Plans

plan allongé

Couvrements
  1. voûte d'ogives
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon découvert

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : chou


Précision sur la représentation :

Les deux murs pignons découverts, à l'est et à l'ouest, sont semés de choux frisés qui convergent vers le sommet où s'élève une croix. Des lions et des animaux fantastiques ailés sont sculptés sur les chaperons placés à la base des pignons. On retrouve des motifs de choux frisés sur les pinacles qui couronnent les contreforts nord du clocher.

L'encadrement de la porte occidentale présente un décor sculpté de style Renaissance. Des pilastres encadrent la porte et soutiennent un entablement au-dessus duquel s'élèvent le fronton et des pinacles. On observe sur l'ensemble des rinceaux et autres motifs végétaux, des rubans et des losanges.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Magné , place du Général Largeau

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

Cadastre: 1833 A 1333, 2024 AE

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