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Retable du maître-autel

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Carcarès-Sainte-Croix

Le retable et les trois toiles qui ornent son registre inférieur sont les éléments les plus anciens du maître-autel actuel. En dépit de la réfection moderne d'une grande partie de la structure, la composition générale du meuble (étroitesse des corps latéraux, présence de toiles sur ces mêmes corps au lieu des statues plus habituelles dès la fin du XVIIe siècle) et certains détails ornementaux (les frontons brisés et échancrés) permettent de proposer une datation dans les années 1640-1660 - une comparaison peut être faite avec le retable de l'autel de la Vierge à l'église voisine de Bégaar, daté 1643, où l'on retrouve également le motif des frises ondées et feuillagées et surtout celui des cosses de pois, ornement caractéristique de la première moitié du XVIIe siècle, popularisé par le Livre de fleurs et feuilles pour servir à l'art d'orfèvrerie de François Lefebvre (1635). La présence sur les corps latéraux de représentations des saints Girons et Laurent, ancien patron et patron actuel de l'église de Carcarès (que l'on retrouve parmi les statuettes du tabernacle), prouve que l'ensemble fut bien conçu pour l'emplacement qu'il occupe toujours.

Autrefois disposé sur un plan droit et adossé à une cloison dissimulant la sacristie derrière le chœur, le retable fut reculé contre le mur de l'abside vers 1742, après que l'évêque Suarez d'Aulan eut demandé la suppression de cette sacristie, rebâtie sur le flanc sud du chœur. C'est certainement la nouvelle disposition à pans coupés qui entraîna la réduction en largeur des corps latéraux, notamment la suppression de leurs colonnes internes et la mutilation des frontons. Une autre modification, plus mineure, est le remplacement en 1853 de l'effigie du Père éternel sur le panneau d'attique par un nouveau tableau dû au peintre montois Louis-Anselme Longa (1809-1869), en même temps que le rentoilage des autres tableaux et la redorure générale des boiseries.

Périodes

Principale : milieu 17e siècle

Retable à trois corps délimités par quatre colonnes vitineae d'ordre corinthien (six à l'origine), au fût tors et gainé au tiers inférieur, adossées à des pilastres cannelés sans chapiteau. Le soubassement est à deux niveaux panneautés ; la contre-table du corps central est entièrement occupée par un grand tableau rectangulaire ; chacun des étroits corps latéraux, disposés sur plan oblique et beaucoup moins élevés que le corps central, comporte également un tableau sur toile. Les trois corps sont amortis par des frontons brisés et échancrés (mutilés d'un tiers pour ceux des corps latéraux). Celui du corps central est sommé d'un panneau d'attique carré, flanqué de colonnettes corinthiennes à fût cannelé et d'ailerons en volute encadrant une petite toile rectangulaire horizontale. La structure est entièrement peinte en faux bois et cirée ; les chapiteaux et bases des colonnes, le cadre des trois tableaux du registre inférieur, l'architrave, la frise et la corniche de l'entablement, les rampants des frontons, les ailerons de l'attique et tous les reliefs décoratifs sont dorés à la feuille d'or à l'eau ; les carnations des angelots sont peintes au naturel, leurs ailes dorées. Le décor est essentiellement rapporté et cloué, à l'exception de celui des fûts et gaines des colonnes, sculpté dans la masse.

Catégories

menuiserie, sculpture, peinture

Structures
  1. corps, 3
  2. colonne, 6
  3. pilastre, 4
Matériaux

  1. Matériau principal : bois feuillu

    Techniques : décor en relief, décor rapporté, décor dans la masse, doré à la feuille d'or à l'eau, peint, faux bois, ciré
Dimensions

  1. Type de mesure : h

    Valeur : 670

    Précision sur la mesure : hauteur totale approximative

Précision sur les dimensions :

Hauteur des colonnes (avec base et chapiteau) : h = 219 ; hauteur du soubassement : h = 148 ; hauteur des piédestaux des colonnes : h = 74.
Iconographie

  1. Caractère général : ornementation

    Thèmes : angelot, chapiteau corinthien, rameau d'olivier, fronton, draperie, aileron, fleuron

Précision sur l'iconographie :

Les colonnes corinthiennes du niveau principal ont un fût tors et gainé au tiers inférieur, entièrement sculpté de rameaux d'olivier enroulés en spirale ; le fût droit des colonnes de l'attique est cannelé. La face des piédestaux des deux colonnes internes est ornée d'un grand angelot aux cheveux bouclés et aux ailes croisées. Des draperies nouées retenant des chutes de fruits et légumes (pommes, poires, cosses de fèves ?) épousent les courbes des frontons brisés de l'attique et des corps latéraux. L'entablement du corps central est sculpté de rinceaux dorés ponctués de trois angelots. Des feuilles d'acanthe s'enroulent autour des ailerons de l'attique, dont le fronton est amorti par un gros fleuron vertical.
Inscriptions et marques
  • inscription, peint, sur l'oeuvre

Inscription (XIXe siècle) peinte en doré sous l'entablement des corps latéraux : AUTEL / PRIVILÉGIÉ.
État de conservation
  • partie remplacée
  • oeuvre restaurée

Le retable, de plan droit à l'origine, a été reculé vers 1742 contre le mur courbe de l'abside, après la suppression de la sacristie derrière l'autel. Cette nouvelle disposition dans un espace plus restreint a entraîné d'importants remaniements, notamment pour les corps latéraux, originellement pourvus de deux colonnes. Ces ailes, désormais disposées en oblique par rapport au corps central et plus étroitement accolées à lui, ont alors perdu leurs colonnes internes, tandis que leur fronton était découpé d'un quart environ dans sa partie interne, débordant désormais sur le cadre du tableau de la contre-table.

La structure en bois, dégradée par l'humidité, a été en grande partie refaite au XIXe ou au XXe siècle. L'ensemble a été restauré en 1992 par l'atelier bayonnais Lafourcade.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Carcarès-Sainte-Croix

Milieu d'implantation: en village

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