Ensemble d'industrie extractive dit plate-forme Induslacq

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Lacq

Créée en 1941, la Société nationale des pétroles d'Aquitaine (SNPA) se voit confier par l'Etat un vaste périmètre de recherches d'hydrocarbures dans le Sud-Ouest. En 1951, un gisement de gaz naturel, très riche en soufre, est découvert près de Pau, à Lacq.

Associés à l'architecte-urbaniste de la zone de Lacq, Jean-Benjamin Maneval, les architectes André et Pierre Dufau, ainsi que Jacques de Brauer, créent ainsi à partir de 1957 une usine de raffinage, de traitement de gaz, de stockage d'hydrocarbures et de soufre sur un terrain de 250 hectares de la commune de Lacq. En parallèle, ils édifient les logements nécessaires à la main-d’œuvre, notamment la ville nouvelle de Mourenx (Maneval) et des lotissements pour ingénieurs à Lagor (Dufau).

Au gré des changements de raison sociale, l'usine SNPA appartient successivement à la Société nationale Elf Aquitaine Production à partir de 1976, puis à Elf Aquitaine Exploration Production France à partir de 1996, puis à Total Fina Elf à partir de 2000 et, enfin, à Total à partir de 2003. Dès lors, ce sera la filiale Total exploration production France (TEPF) qui exploitera le site. Par ailleurs, à partir de l'année 2000, le périmètre de la plate-forme de Lacq qui, jusque là, correspondait au périmètre de l'usine Elf, devient une plate-forme multi-exploitants nommée "Induslacq". L'espace incombant alors à TEPF est resserré autour de la zone dite "Traitement des hydrocarbures". En 2010, les terrains de TEPF sont vendus à la Société béarnaise de gestion industrielle (Sobegi). Les autres entreprises d'Induslacq, en 2013, sont les suivantes : Abengoa BF, Arkema, Air Liquide, Holis, OP Systemes, SEBL qui prend en charge la station d'épuration actuelle, SOBEGAL, TIGF.

A partir de la fin de l'année 2013, le schéma de fonctionnement de la plate-forme est amené à évoluer au profit de la nouvelle organisation nécessaire au projet Lacq Cluster Chimie 2030 (LCC30). Les puits conservés seront cédés par TEPF à Geopetrol dont la tâche se résumera à l’extraction du gaz brut. La Société béarnaise de gestion industrielle (Sobegi) prendra en charge la désacidification et la décarbonatation du gaz via sa nouvelle Unité de traitement de gaz (UTG). Arkema utilisera alors l'hydrogène sulfuré issu de l'UTG afin de poursuivre ses activités et Sobegi alimentera ses chaudières de la centrale "Utilités" avec le méthane issu de la désulfuration. La vapeur ainsi produite alimentera les industriels de la plate-forme. Les résidus soufrés seront traités par la société spécialisée OP Systèmes implantée sur la plate-forme Induslacq depuis 2007.

Périodes

Principale : 3e quart 20e siècle

Dates

1957, daté par source

2000, daté par source

Auteurs Auteur : Maneval Jean-Benjamin

Architecte à Pau, Jean-Benjamin Maneval est choisi par le Ministère de la Reconstruction pour piloter l'urbanisation du bassin industriel de Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques. Il sera ainsi notamment à l'origine de la conception de la ville nouvelle de Mourenx construite entre 1957 et 1965 pour loger le personnel des usines. De ces premières relations avec les ingénieurs chimistes du bassin de Lacq, Maneval en retirera un savoir-faire particulier dans l'usage du plastique et sera surtout connu par la suite pour la mise au point d'une maison entièrement conçue dans ce nouveau matériau à la fin des années 1960 : "la bulle six coques".

, architecte urbaniste (attribution par source)
Auteur : Dufau André, ingénieur (attribution par source)
Auteur : Dufau Pierre, architecte (attribution par source)
Auteur : Brauer Jacques de

Jacques de Brauer, né à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) le 12 octobre 1925, fils de Marie Joseph Pierre Léopold de Brauer, et de Marguerite Alice Françoise Malvina Marie d'Avout, élève de Roger Henri Expert et Georges Dengler, admis en 2è classe le 15 juin 1944 (avec 1176 points), 1è classe le 14 avril 1949, 2è mention en esquisse le 17 octobre 1949, mention au Concours Delaon et Faure les 17 avril 1951 et 4 avril 1953, mention au Concours Bourgeois et Godeboeuf le 9 décembre 1952, diplômé le 9 mars 1954 (218è promotion, Le camp des commandos de la marine nationale, mention bien) (architecte à Louveciennes, Yvelines [en 1967], et Paris 9è [en 1967]; Croix de guerre; Archives nationales de France, AJ/52/1420, dossier d’élève; Cité de l'architecture et du patrimoine, fonds dossiers d'œuvres de la direction de l'Architecture et de l'Urbanisme (DAU), 133 ifa, DAU-0-BRAJA). Il est décédé le 24/08/2012 à Bois-Guillaume (Seine-Maritime).

Biographie rédigée par Marie-Laure Crosnier Leconte

, architecte (attribution par source)

Sur la plate-forme Induslacq, les bâtiments historiques correspondent à ceux conçus pour l'usine SNPA par les architectes du cabinet André et Pierre Dufau et, par le cabinet de Jacques de Brauer.

Le cabinet Dufau conçoit les bâtiments de direction, les laboratoires et les ateliers de maintenance. Jacques de Brauer fait réaliser, lui, les bâtiments de bureaux, le centre médico-social, la cantine, le pavillon d'exposition provisoire aujourd'hui détruit, ainsi que les installations techniques majeures : les salles de contrôle, la centrale "Utilités" destinée à fournir l'ensemble de l'énergie à la plate-forme, le château d'eau, les tours de réfrigération et le bassin de filtration.

Les maîtres d’œuvre conçoivent un projet à l’architecture fonctionnelle, le béton armé étant le principal matériau de gros œuvre. La pierre dure d’Arudy (calcaire marbrier issu des carrières de la localité d’Arudy dans les Pyrénées) est, elle, réservée pour certains murs, selon un appareil à assises irrégulières en moellons équarris. Ces élévations en pierre locale sont le signe distinctif des bâtiments « historiques » qui se concentrent dans la partie administrative de la plate-forme, au nord-ouest. Exceptés les ateliers conçus sous sheds avec des tuiles mécaniques, l'ensemble des bâtiments arborent un toit terrasse.

Entre ces quelques constructions, l’essentiel des installations sur la plate-forme constitue une sorte de « paillasse de chimiste » composée d’équipements en plein air (colonnes de distillation, réacteurs, etc.) reliés par des canalisations métalliques. En devenant une plate-forme multi-exploitants en 2000, le site de l'usine de Lacq a été divisé en deux : un lotissement Induslacq sur la commune de Lacq et un lotissement Induslacq 2 sur la commune d’Abidos. Au nord de la plate-forme subsiste l'auvent en béton (en forme de selle de cheval) d'une station service construit par l'architecte-urbaniste du bassin de Lacq, Jean-Benjamin Maneval, en collaboration avec Jacques de Brauer.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire marbrier

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. béton en couverture, verre en couverture, tuile mécanique, métal en couverture
Étages

2 étages carrés

Élévations extérieures

élévation à travées

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Lacq

Cadastre: 2015 AK

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Abidos

Cadastre: 2015 OA

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Mont

Cadastre: 2015 AC (A proximité du village d'Arance, sur la commune désignée "Mont-Arance-Gouze-Lendresse", résultat de la fusion de l'ensemble de ces villages en 1971.)

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