Église paroissiale Saint-Martin

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Coudures

Paroisse dépendant de l'archiprêtré de Tursan, Coudures fut ravagée en 1440 par les troupes de Charles II d'Albret, qui ruinèrent entièrement l'ancienne église Saint-Martin, sans doute de fondation romane. On ne sait rien de la reconstruction qui suivit. En septembre 1569, l'édifice fut détruit une seconde fois par les troupes protestantes du capitaine Baudignan, qui "mirent le feu à l'église et la réduisirent en cendres, sauf quelques murailles", non sans piller ses quelques objets de valeur (le sieur de Sériclien "enleva les calices").

La seconde reconstruction fut menée en 1603-1606 à l’initiative de Raimond Martin, clavier de l'église (alors dépendante du chapitre de Saint-Girons d'Hagetmau), et achevée par le curé Jean de Justes (mort en 1645), comme l'atteste une inscription toujours lisible sur la face ouest du clocher ainsi que sur le linteau de sa porte nord. Cet édifice comportait un vaisseau unique prolongé vraisemblablement par un chœur semi-circulaire. En 1764, le curé Jean II de Castaignos fait ajouter à la nef un collatéral "à droite" (au sud), avec autel dédié aux saints Michel et Jacques (Coudures se trouvant à proximité de la voie de Vézelay du pèlerinage de Compostelle). L'église, inventoriée le 2 février 1793 par le maire Jean Dupuy et le procureur Étienne Danglade (qui "ne trouvèrent qu'un encensoir en argent"), est transformée en temple de l'Être suprême en l'an II.

Après le rétablissement du culte catholique, l'édifice subit plusieurs campagnes d'agrandissement et de restauration tout au long du XIXe siècle. Un plan non daté (premier quart du XIXe ?) montre la nef dotée d'un double rang de piles rondes et flanquée, au sud, d'un véritable bas-côté (celui de 1764), au nord, d'un étroit passage dont la largeur ne devait pas excéder un mètre. Le cadastre de 1809 montre un seul bas-côté au sud, une simple chapelle carrée au nord et un chœur à trois pans épaulé d'une sacristie au nord. Celui de 1845, en revanche, révèle la présence d'un nouveau collatéral au nord, de même longueur que la nef et joignant la sacristie. Cet agrandissement résulte d'une campagne de travaux menée en 1841-1843 (réception définitive en octobre 1843) par l'architecte de Saint-Sever Michel Théagène Destenave (1811-1859).

Les parties hautes du clocher, restaurées en 1825, sont détruites par un ouragan le 22 novembre 1852 et crèvent la toiture et le plafond de la nef. Après le refus en 1852 d'un projet de dôme octogonal par les menuisiers Jean Daraignez aîné (1788-1861), de Coudures, et Pierre Dejoie, de Samadet, une toiture "à pyramidions" est réalisée en 1855 par Jean Dejoie sur des plans de Pierre Auguste Dupouy (elle disparaîtra a son tour au milieu du XXe siècle).

En 1890-1891, le curé Éloi Foy entreprend une vaste restauration, équivalant presque à une reconstruction, confiée à l'architecte départemental Érasme Maumen (1843-1890), puis, après la mort de celui-ci en juin 1890, à son assistant Pierre-Hippolyte Deyris (1850-1917) : le chevet est entièrement remodelé ; une grande chapelle (plus tard dédiée au Tiers-Ordre de saint François) est ajoutée au sud du chœur ; tous les murs sont exhaussés et de nouvelles voûtes établies dans le style ogival ; de grandes fenêtres à formes sont réalisées par le sculpteur montois Éloi Ducom. Dès lors, l'édifice ne connaît plus que des modifications mineures, dont une ultime réfection des parties hautes du clocher (percement de baies en ogive) exécutée en 1939 par l'entrepreneur Adrien Dutrey sur des plans de l'architecte palois Henri Navarre (1888-1979).

Périodes

Principale : Moyen Age (détruit)

Principale : 2e moitié 15e siècle (détruit)

Principale : 1er quart 17e siècle

Secondaire : 3e quart 18e siècle

Secondaire : 2e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Secondaire : 2e quart 20e siècle

Dates

1606, porte la date

1764, daté par source

1841, daté par source

1890, daté par source

1939, daté par source

Auteurs Personnalite : Justes Jean de

Curé de Coudures (Landes) de 1620 à 1645, avec l'abbé Taulnes pour vicaire. Sa dernière signature sur les registres paroissiaux date du 24 avril 1645.

, commanditaire (attribution par source)
Auteur : Maumen Érasme

Joseph Érasme Maumen, né à Labastide-d'Armagnac (Landes) le 7 juin 1843 et mort à Mont-de-Marsan le 14 juin 1890. Fils de Léon Maumen et de Claire Laure Lassallette ; marié à Aire-sur-l'Adour, le 18 avril 1881, à Étiennette Marie Élisa Adrienne Sousbie (Aire-sur-l'Adour, 1862 - Mont-de-Marsan, 1906), fille d'Étienne Aimé Sousbie (1831-1889), maire d'Aire-sur-l'Adour de 1871 à 1879, et de Marie Claire Laborde (1810-1862), dont il eut une fille : Marie Henriette Elisa Odette (1886-1963), épouse en 1912 du Nantais Paul Adolphe Jules Galmiche. Ingénieur civil, architecte du département des Landes de 1882 à 1890 (successeur d'Alexandre Ozanne), inspecteur des travaux des édifices diocésains d'Aire le 26 janvier 1883, Érasme Maumen construit les nouvelles églises de Clèdes (1883-1887) et de Mimizan (1887-1891) ainsi que le clocher de Laluque (1887-1889), restaure l'église de Saubion (1888-1893) et celle de Coudures (1890-1891), édifie le palais de justice et une caserne de gendarmerie à Saint-Sever, une école professionnelle à Aire.

, architecte départemental (attribution par source)
Auteur : Ducom Jean-Éloi

Sculpteur né à Lesperon (Landes) le 16 mai 1854, mort à Mont-de-Marsan le 14 décembre 1944 ; fils de Jean Ducom et de Catherine Brassenx. Élève du sculpteur Beaufort à Bourges, puis de l'École des beaux-arts à Paris en 1873 ; installé en 1876 à Mont-de-Marsan, où se déroula toute sa carrière. Sur le sculpteur : Jean-Éloi Ducom — Wikipédia (wikipedia.org).

, sculpteur (attribution par source)
Auteur : Deyris Pierre-Hippolyte

Né à Momuy (Landes) le 28 janvier 1850 et mort à Bayonne le 25 novembre 1917 (La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, journal républicain indépendant, littéraire, mondain, 25 novembre 1917, p. 2), Pierre-Hippolyte Deyris fut officier de cavalerie (médaillé de la guerre de 1870-1871), puis architecte et expert-géomètre à Mont-de-Marsan, assistant de l'architecte départemental Érasme Maumen (dont il acheva les réalisations en cours après sa mort en juin 1890), avant d'ouvrir son propre cabinet d'architecte à Biaaritz. Il construisit de 1891 à 1894 le château de Captan à Audignon pour le comte Bertrand de Galard.

Fils de Jean Deyris, aubergiste, et de Marie Anne Farthouat, cultivatrice, Deyris épousa à Libourne, le 6 février 1877, Marie Thérèse Joséphine Octavie Noémie de Barthez de Marmorières (Libourne, 20 août 1858 - Biarritz, 25 mai 1924), fille de Victor Joseph Antoine de Barthez de Marmorières (1813-1895), agent d'affaires, et de Marie Odelly Dubreuilh (1819-1861), dont il eut cinq enfants : René Hippolyte André (1877-1959), journaliste sportif, Élise Madeleine (1878-1952), en 1906 Mme Étienne Puyo, Edward Gaston (1878-1879), Reine Marguerite Jeanne Mathilde (1889-1966), en 1911 Mme Louis-Ernest Seitz, et Max Maurice (1898-1971), mécanicien de la Ville de Biarritz. Source : Geneanet.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Destribos Clément

Jean Clément Destribos, entrepreneur de maçonnerie à Coudures (canton de Saint-Sever, Landes) au début du XXe siècle. Né à Coudures le 22 novembre 1851 et mort dans la même commune le 27 novembre 1916, fils de Jean Destribos (1807-1859) et de Jeanne Capbern (1812-1885) ; marié à Coudures, le 20 novembre 1885, à Marie Lamaignère (Sainte-Colombe, 4 mai 1859 - ?), fille de Jean Lamaignère et de Marie Barbe.

, maître maçon (attribution par source)
Auteur : Bonnefemme Joachim

Charpentier à Sainte-Colombe (canton d'Hagetmau, Landes) à la fin du XIXe siècle, mort le 15 décembre 1915 (AD Landes, 4 E 399/8).

, charpentier (attribution par source)
Auteur : Bert Joseph

Raymond Joseph (prénom usuel) Bert, plâtrier et stucateur à Saint-Sever (Landes) à la fin du XIXe siècle. Né à Saint-Sever le 4 décembre 1850 et mort dans la même ville (rue Lamarque) le 14 mats 1919 ; fils de Jean Auguste Elie Bert et de Marie Lamarque ; marié à Marie Darbo. Source : AD Landes, 4 E 282/63.

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Pabon Théodule

Jean Pierre Théodule (prénom usuel) Pabon, serrurier-forgeron en Chalosse (Landes). Né le 8 juillet 1862 à Coudures, mort dans la même commune le 12 mars 1927 (AD Landes, 4 E 412/9) ; fils de Jean Pabon et d'Anne Portes. Marié le 25 février 1889, à Coudures, avec Marie Vinciane Saint-Pé (Coudures, 21 janvier 1868 - après 1920), fille de Barthélemy Saint-Pé et de  Marie Lailheugue, dont il eut deux enfants : Agnès Anne Marie Thérèse (1891-1983), en 1919 Mme Jean Soubaigné, et Gustave Marie Barthélemy (1896-?).

, serrurier (attribution par source)
Auteur : Peyruquéou Raphaël

Né à Saint-Sever le 4 février 1858, mort dans la même ville le 10 mars 1942. Peintre-décorateur à Saint-Sever, successeur de son père Raymond (1826-1893) à la tête de l'atelier familial.

, peintre, décorateur (attribution par source)
Auteur : Navarre Henri

Henri Navarre (1888-1979), architecte à Pau (5, rue du XIV-Juillet) ; activité documentée des années 1920 aux années 1960. Parmi ses travaux : le remontage en 1929-1932 de la chapelle des ursulines de Pau, devenue l'église Notre-Dame-du-Bout-du-Pont, la reconstruction partielle du clocher de l'église de Coudures (Landes) en 1939 et la construction dans les années 1960 d'un immeuble au n° 2, boulevard des Pyrénées à Pau.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Daraignez Jean

Jean Daraignez ou Daraignès, menuisier à Coudures (Landes) au XIXe siècle. Né à Coudures le 20 juin 1788 (AD Landes, 4 E 86/1) et mort dans la même commune le 16 novembre 1861 (AD Landes, 4 E 88/13) ; fils de Jean Daraignez et de Jeanne Darzac et frère du menuisier et peintre amateur Bernard Daraignez ; filleul de jean Darzac et de Marie Magdeleine Dabadie. Marié à Marie Proêres, dont il eut au moins deux filles nées à Coudures : Jeanne (29 mai 1818) et Marie (31 octobre 1822). Le menuisier signe "Daraignès" les actes de naissance de ses enfants, mais "Daraignez" son projet de clocher pour l'église de Coudures en 1853. L'état civil le nomme constamment "Daraignez".

, menuisier (attribution par source)
Auteur : Destenave Michel Théagène

Michel Théagène Destenave, architecte né à Saint-Sever le 19 juin 1811 et mort à Saint-Cricq-Villeneuve le 26 septembre 1859 ; fils de Jean-Baptiste Destenave (1783-1839), d'une famille de négociants, et de Jeanne Laurence Saint-Genès (1787-1822), fille d'un marchand drapier de Saint-Sever ; marié à Larrivière-Saint-Savin, le 17 mai 1848, à Catherine Elisabeth Ducournau (Saint-Cricq, 30 octobre 1829-?), fille de Jean-Jacques Ducournau et d'Elisabeth Borrit ; dont un fils, Georges Mathieu Destenave (1854-1928), général de brigade en 1916 (source : Geneanet ; AD Landes, 4 E 145/10-14). Michel Destenave, installé à Saint-Cricq-Villeneuve ("au Moulin") après son mariage, construisit la halle aux grains de Tartas dans les années 1830, un bas-côté à l'église d'Amou en 1839, un clocher à celle de Meilhan en 1846, remania l'église de Cauna en 1846 (travaux exécutés en 1856) et celle de Bahus-Juzan en 1847, reconstruisit celle de Montgaillard en 1847-1852, répara le clocher de Beylongue en 1850 et travailla à l'église de Grenade et à la cathédrale d'Aire. Son projet pour le clocher d'Aurice (1845), en revanche, ne fut pas exécuté.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Dejoie Jean Pierre

Jean Pierre Dejoie (parfois orthographié "Déjoie" et "Dejoua"), menuisier à Samadet (Landes) au milieu du XIXe siècle. Né le 5 juillet 1808 à Samadet et mort dans la même commune le 22 août 1876 ; fils de Jean Pierre Dejoie (1770-1845) et de Jeanne Lafon (1782-1840) ; marié à Samadet, le 9 février 1843, avec Catherine Pauline Dupau (Hagetmau, 27 janvier 1824 - Samadet, 27 décembre 1862), fille de Jean Baptiste Dupau, tisserand puis épicier, et de Catherine Laborde, dont quatre enfants : Marie Catherine (1844), en 1864 Mme Pierre Darthos, Marie (1851), en 1873 Mme Pierre Étienne, Marie (1853-1875), en 1875 Mme Jean Dutu, et Germain (1855). Source : Geneanet.

, menuisier (attribution par source)
Auteur : Dupouy Pierre Auguste

Pierre, dit Pierre Auguste Dupouy, négociant et architecte amateur à Coudures (Landes) au milieu du XIXe siècle. Né à Coudures le 16 juin 1826 et mort dans la même commune le 10 janvier 1900, fils de Jean Anaclet Dupouy (1778-1841), marchand, et de Françoise Bréthous ; marié à Coudures, le 5 juin 1865, avec Anne Lalanne (Coudures, 3 septembre 1847 - id., 22 mars 1934), fille de Jean Lalanne, négociant, et de Marie Bellocq, dont au moins une fille, Marie Elizabeth Jeanne Josèphe (1878) en 1898 Mme Pierre Henri Angles. Source : Geneanet et AD Landes (4 E 86/3, 4 E 86/11).

, architecte (attribution par source)
Auteur : Dutrey Adrien

Entrepreneur dans les Landes dans la première moitié du XXe siècle.

, entrepreneur (attribution par source)

L'église, autrefois entourée par un cimetière, est implantée au sud-est du village, sur le flanc d'une éminence dont la dénivellation est rachetée par deux volées de marches au-devant et à l'intérieur du clocher-porche. Celui-ci est une haute tour carrée en moellon enduit, épaulée d'épais contreforts et percée au niveau de la chambre des cloches par des baies géminées sur colonnettes (modernes). A l'intérieur du porche, une porte en arc brisé à voussure appareillée (peut-être un vestige remonté de l'église rebâtie après 1440) ouvre sur une nef à trois vaisseaux. Ceux-ci sont séparés par de grandes arcades brisées dont les nervures se fondent dans de grosses piles rondes appareillées sur bases octogonales à congés sculptés. Le mur gouttereau du collatéral sud (1764) présente en partie basse des assises en moyen appareil régulier (là encore des remplois rubéfiés de l'église incendiée en 1569) surmontées d'un moellon calcaire mêlé de brique ; celui du collatéral nord (1841) est entièrement en moellon. Le vaisseau central de la nef ouvre à l'est sur un chœur à trois pans (1890-1891), flanqué, au nord, par une sacristie (ancienne chapelle voûtée d'ogives) surmontée d'un étage en pan-de-bois ; au sud, par une vaste chapelle rectangulaire en deux parties, l'extension occidentale étant dévolue à l'origine à la confrérie du Tiers-Ordre. Les trois vaisseaux, le chœur et la chapelle sud sont tous voûtés de croisées d'ogives modernes (1890-1891), dont les nervures retombent sur des culots (chœur, chapelle) ou sur des dosserets semi-circulaires (nef). L'édifice est entièrement couvert de tuiles creuses.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

Toits
  1. tuile creuse mécanique
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte d'ogives
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe polygonale

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

  3. Forme de la couverture : appentis

Décors/Technique
  1. vitrail (étudié)
  2. sculpture (étudié)
  3. peinture (étudié)

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Coudures

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2016 AA 96

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...