Maison
France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion
Historique
La propriété actuelle procède de la réunion de trois parcelles du cadastre de 1845. C'est un ensemble hétérogène constitué de trois bâtiments principaux disposés en L (A, B, C et F).
Le principal élément attribué au Moyen Âge est le mur mitoyen du corps de logis principal (A), au sud (commun avec l'immeuble cad. AP 0450) il s'agit d'un mur en grand appareil caractéristique des constructions des années 1200 à Saint-Emilion, témoin ici d'une ou deux unités d'habitation de cette période (si le mur est mitoyen). Il a été percé après coup d'une baie couverte en anse de panier (17e siècle ?).
En sous-sol, dans la carrière aménagée en cave, un petit passage quadrangulaire surmonté d'un fenestron chanfreiné, recoupé plus tard par une petite voûte, peut également avoir une origine médiévale, sous réserve d'investigations plus poussées. Selon un degré de fiabilité encore moindre, l'arase irrégulière d'un mur plus épais que la partie qui le surmonte et qui constitue le mur mitoyen des deux logis longeant l'impasse Cardinal peut très hypothétiquement signaler le remploi d'un mur préexistant, mais qui ne peut être datée en l'état.
La construction la plus ancienne de l'ensemble loti est un bâtiment (B) de plan oblong longeant l'impasse Cardinal (anciennement des Ayres), dont le mur latéral ouest a été englobé dans le mur arrière de l'immeuble A établi à l'angle de la rue Guadet et de l'impasse Cardinal. Or, ce mur, intégré à l'immeuble A du 19e siècle, est datable du 17e siècle par les traces d'une loggia couverte d'arcades en anse de panier et protégé par des garde-corps à balustres, quil conserve. Le corps de logis qu'il intègre au nord est donc antérieur, datable des années 1600.
Dans l'alignement de cette construction, côté est, un logis très sobre (C, cuvier) a été ajouté après 1845, puisqu'il n'apparaissait pas encore sur le plan de cette date.
L'hôtel à façade sur rue a été reconstruit à la fin du 19e siècle, au moment des travaux d'élargissement de la rue Guadet. L'ordonnance et le décor de sa façade, conçus par l'architecte libournais Suret, est caractéristique de l'architecture néo-renaissance du dernier quart du 19e siècle ou des premières années du 20e siècle. A l'arrière, une partie de l'immeuble a toutefois été conservée, qui semble correspondre à l'emplacement, à l'étage, d'une loggia dont les arcades sont conservées à l'étage.
Description
L'immeuble principal de l'ensemble occupe l'angle de la rue Guadet et de l'impasse Cardinal (anciennement des Ayres). C'est un hôtel de cinq travées sans recherche de symétrie, de style néo-renaissance. Le rez-de-chaussée est à bossage continu mouluré, au-dessus d'un soubassement en glacis. La travée de la porte d'entrée, au chambranle en plein cintre mouluré à agrafe en volute, présente une légère avancée que souligne la corniche. Au-dessus d'un bandeau régnant mouluré, les angles de l'étage sont garnis d'un pilastre couronné d'un chapiteau d'inspiration ionique qui monte jusqu'à l'entablement ; celui-ci est composé d'une architrave à fasces, d'une frise lisse et d'une corniche à denticules et modillons cubiques. Les fenêtres, à garde-corps à balustres, sont encadrées d'un chambranle à console en volute et dé à fleuron qui soutiennent une corniche à denticules. L'extrémité sud de la façade est occupée par une fausse travée, percée d'une porte de service ; l'étage est timbré d'un cartouche ornemental à fronton brisé. Le nom de l'architecte, Suret, de Libourne, est gravé dans une pierre du chaînage d'angle nord.
A l'arrière, le mur sur cour, non enduit, permet d'y lire encore partiellement l'ordonnance d'un hôtel du 17e siècle : au rez-de-chaussée, subsistent les traces de deux arcs segmentaires, surmontés à l'étage d'arcs en anse de panier. Celui de gauche a gardé les balustres de son garde-corps qui permet de restituer l'existence d'une loggia. Au-dessus, le mur est monté avec de simples moellons et des chaînes intermédiaires en pierre de taille.
Au cours du 20e siècle, l'ordonnance a encore été perturbée par le percement de fenêtres oblongues aux huisseries caractéristiques des années 1940-1950.
A l'intérieur, deux murs épais assez rapprochés et qui forment couloir et cage d'escalier à l'arrière du bâtiment, (celui de la façade arrière et un mur de refend), sont les probables murs porteurs de cette loggia que contre lequel l'immeuble de la fin du 19e siècle s'est accolé.
Disposé en retour d'équerre, le logis qui jouxte cet immeuble côté nord, le long de l'impasse Cardinal, est antérieur à l'hôtel du 17e siècle, puisque son mur latéral ouest a été incorporé dans le mur de ce dernier. C'est une construction simple, couronnée d'une corniche biseautée continue en pierre de taille, en moellon enduit à partir de l'étage côté cour, et entièrement côté impasse. Le mur du rez-de-chaussée de la façade comporte des traces de multiples remaniements. La cheminée conservée au rez-de-chaussée sur le mur latéral oriental semble pouvoir être attribuée aux années 1600, tout comme le plafond à la française qui couvre la salle.
A l'étage, les deux fenêtres à simple feuillure pour volets ont été percées au 19e siècle, tout comme la porte d'entrée principale. Cette dernière est accessible depuis le niveau du jardin, surélevé d'un demi-niveau par rapport à la cour, par un escalier droit maçonné dont le perron est soutenu par deux colonnes.
Les combles sont éclairés par des fenestrons carrés répartis à équidistance, qui procèdent de la construction d'origine. Leur embrasure comporte une feuillure pour volet intérieur, et les montants sont très ébrasés pour optimiser l'éclairement. La charpente semble avoir été entièrement refaite au 19e siècle.
Le mur latéral oriental de ce bâtiment comporte, sur sa face extérieure, visible depuis le comble du logis adjacent, une surépaisseur à l'arase irrégulière qui pourrait signaler l'existence d'une construction plus ancienne sur laquelle ce logis se serait implanté, mais on ne peut exclure que le mur ait été simplement remonté en partie haute au moment de la réfection de la charpente.
Ce premier bâtiment a été prolongé par un second corps de bâtiment (C), entièrement en pierre de taille de facture de qualité, mais dépourvu de tout ornement. L'ordonnance de la façade sur cour est à trois travées régulières, toutes les fenêtres ayant été feintes dès l'époque de construction afin d'aménager l'espace en cuvier, toujours en usage actuellement. Contre son mur latéral est, un appentis a été construit, à l'extrémité duquel un mur en moyen appareil de pierre de taille, possible vestige médiéval, est conservé, formant une avancée d'environ 0,30 m, visible uniquement de l'intérieur ; depuis l'impasse Cardinal, le mur est en moellon tout-venant.
Dans la cour, à 3 m à l'avant de la façade de l'immeuble de la rue Guadet, un puits de plan ovale couvert d'une voûte annulaire a la particularité de présenter deux accès opposés. Depuis sa face est, un mur de facture récente monté avec quelques blocs de remploi d'un édifice médiéval sert d'appui à un appentis.
L'ensemble de la propriété est en communication avec un important réseau de carrières souterraines à usage de cave, où deux éléments bâtis anciens ont été repérés : une petite porte carrée bouchée surmontée d'un fenestron chanfreiné, lui-même coupé par une voûte construite en moyen appareil. Ce dispositif communiquait à l'origine avec une arcade d'accès surmontant un emmarchement qui permettait, selon les propriétaires, de faire communiquer la cuisine de l'immeuble de la rue Guadet directement avec cette partie de la cave. Plusieurs dessins de carriers, dont un de belle facture, ornent encore les galeries.
Détail de la description
Murs |
|
---|---|
Toits |
|
Étages |
sous-sol, étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble |
Couvertures |
|
Escaliers |
|
État de conservation |
|
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
---|---|
Référence du dossier |
IA33010223 |
Dossier réalisé par |
Marin Agnès
|
Cadre d'étude |
|
Aire d'étude |
Saint-Emilion (commune) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2011 |
Copyrights |
(c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Maison, Dossier réalisé par Marin Agnès, (c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/1a7e7609-8e6b-416e-99f7-d50fb1f72aee |
Titre courant |
Maison |
---|---|
Dénomination |
maison |
Statut |
|
---|---|
Protection |
Site, secteur ou zone de protection : secteur sauvegardé |
Intérêt |
|
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , 5 rue Guadet
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Ville haute
Cadastre: 1845 C 236, 255, 257, 250, 2010 AP 5