Marché, salle des fêtes, Résidence de Saint-Palais, place Edouard-Cheyroux, place du Commerce

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Palais-sur-Mer

Le coeur urbain du quartier du Bureau occupe l'emplacement de quelques-uns des sites et bâtiments qui ont vu se développer la station balnéaire dans les années 1900-1910.

D'un marché couvert à l'autre

Les terrains situés entre l'impasse du Marché et la galerie du Docteur-Théas font partie des espaces dunaires et boisés de la forêt de Puyravaud mis en adjudication par l'Etat à partir de 1906. Le lot n° 3 (actuelle place du Commerce) et les lots n° 5 et 6 (place Edouard-Cheyroux) sont acquis en 1907 par la municipalité de Saint-Palais qui souhaite y installer un nouveau marché couvert. Le précédent marché, construit pourtant peu de temps auparavant (en 1901) au plus près de la plage (actuelle place de l'Océan), ne donne en effet plus satisfaction : trop petit, établi sur une place exigüe, donnant une mauvaise image à l'entrée de la station, il est aussi l'objet d'un contentieux entre la municipalité et son concessionnaire, Léonce Paillé.

Situées le long de la ligne de tramway (avenue de la République), des parcelles sont achetées à l'Etat puis aménagées (arasement d'une surélévation dunaire sur le lot n° 5, remblaiement du lot n° 6, abattage de nombreux arbres). La conception de la nouvelle halle est confiée en 1911 à l'architecte Corbineau, de La Rochelle. Sa construction est adjugée le 8 septembre 1912 à Alphonse-Gémy Barrot, entrepreneur de maçonnerie à Saint-Palais, et à Edouard Hible, entrepreneur de charpente et de menuiserie à Royan (on lui doit aussi la charpente de l'église de Saint-Palais). Situé vers l'actuelle impasse du Marché, le nouveau bâtiment ouvre pour la saison estivale 1913. Long de près de 20 mètres et large de près 14, pour une superficie totale de 380 mètres carrés, il présente à l'est une façade en pignon percée de larges ouvertures, dont une grande porte centrale. La partie nord du bâtiment abrite la poissonnerie, l'ouest un logement de gardien et deux chambres de sûreté, et une autre entrée, sous une partie de façade en pignon, au sud.

Un site voué à l'animation de la station balnéraire

Au sud et au sud-ouest, en limite de forêt, le nouveau marché couvert côtoie d'autres bâtiments au rôle essentiel pour le développement de la station balnéaire. Le long de l'avenue de la République et de la ligne de tramway, jusqu'à la rue Marcel-Vallet, une Société d'initiative, fondée en 1912 par Henri Roberjot pour animer la station et proposer des distractions aux estivants, a obtenu de la Société des tramways de Royan un terrain destiné à établir des courts de tennis et une salle des fêtes. Celle-ci est construite dès le premier semestre 1912 par l'architecte saint-palaisien Edouard d'Espelosin et l'entrepreneur Gaston Guintard. Inspiré de l'architecture landaise, le bâtiment, long de 28 mètres, parallèle à l'avenue, offre une façade à pans de bois encadrée par deux avant-corps latéraux en retour d'équerre, également à pans de bois. A l'ouest, jusqu'à la rue Marcel-Vallet, s'étirent deux courts de tennis. Pendant toute l'Entre-deux-guerres (et après que la salle ait servi d'hôpital militaire pendant la guerre 1914-1918), la Société d'initiative, devenue Société du tennis club de Saint-Palais, organise fêtes, spectacles, concerts et tournois de tennis qui font le plaisir des estivants et la renommée de la station, sans oublier des projections de cinéma, un salon de lecture, une salle de bridge et de ping-pong, etc.

En 1936-1937, la concession du terrain de la Société des tramways de Royan arrivant à échéance, et la Société du tennis club rencontrant d'importantes difficultés financières, la municipalité rachète le terrain et la salle des fêtes. N'ayant plus lieu d'être, la Société est dissoute en 1938. La même année, à l'angle actuel entre l'avenue de la République et la rue Benjamin-Delessert, un nouveau local est édifié pour le Syndicat d'initiative. Celui-ci a été créé dès 1908 pour donner des informations aux propriétaires et investisseurs sur les terrains et villas à acheter ou à louer dans la station. Avec la disparition de la Société du tennis club, son rôle de promotion de la station et d'information envers les estivants s'accroît. Après 1945, la partie ouest de l'îlot est déboisée, des maisons, d'autres courts de tennis et des baraquements liés à l'activité du marché se développent ; les actuelles places Cheyroux et du Commerce (alors séparée de l'avenue par des bâtiments) accueillent parkings et manège.

Le projet urbain des années 1970

Dans les années 1970, un vaste projet urbain de réaménagement du centre-ville de Saint-Palais-sur-Mer est conçu par les architectes parisiens Daniel de Monfreid, Jean Zalio et Jean Vuathier, avec pour corolaire la disparition (critiquée) des anciennes halle et salle des fêtes, jugées vétustes et inadaptées. En 1975-1976, les deux bâtiments ainsi que le local du Syndicat d'initiative sont détruits et font place à une première barre d'immeubles, baptisée Résidence de Saint-Palais, parallèle à la rue Benjamin-Delessert d'une part, à la nouvelle impasse du Marché d'autre part. Un nouveau marché, en 1975, et une nouvelle salle des fêtes-salle de cinéma, en 1977, sont construits au nord, au-delà de la rue du Logis Vert, là où s'écoulait autrefois le ruisseau du Râ et où s'étendaient des jardins, remplacés par des parkings. La place du Commerce est dégagée des bâtisses commerciales qui s'alignaient le long de l'avenue de la République, et une galerie commerçante est créée à l'est, tout ceci malgré l'hostilité d'une partie de la population. A l'ouest du programme, toujours le long de l'avenue mais cette fois parallèle à elle, la nouvelle Résidence de Saint-Palais s'agrandit d'un deuxième immeuble en 1977, puis d'un troisième avant 1980. D'autres immeubles viendront clore le projet urbain au nord à la fin des années 1980. En 1987, un lac entouré d'un parc viendra définitivement remplace les anciens marais du Râ.

Périodes

Principale : 4e quart 20e siècle

Dates

1975, daté par source

Auteurs Auteur : Monfreid (de) Daniel

Architecte à Paris dans les années 1970.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Zalio Jean

Architecte à Paris dans les années 1970.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Vuathier Jean

Architecte à Paris dans les années 1970, avec un bureau à Saint-Palais-sur-Mer (villa "le Calme", à Courlay).

, architecte (attribution par source)
Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Revêtement : enduit

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Palais-sur-Mer , avenue de la République

Milieu d'implantation: en ville

Lieu-dit/quartier: le Bureau

Cadastre: 2009 AC 439, 441, 443, 444

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...