Hôtel Gerbaud, puis De Courthille, actuellement hôtel de voyageurs Le France

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Aubusson

Cet hôtel a vraisemblablement été édifié après 1830, par les héritiers de Jean-Gilles Joseph Gerbaud, médecin à Aubusson. Il a été construit à l'emplacement d'un hôtel plus ancien, visible sur le cadastre napoléonien (section C, parcelle 383), qui en 1812 appartenait à ce médecin. Il se composait d'un corps de logis (présentant, sur son élévation postérieure, une excroissance à pans coupés pouvant être interprétée comme une tour), d'une cour et d'une écurie ouvrant sur la rue Chateaufavier. Devant la façade antérieure de cet hôtel et séparée d'elle par la rue Franche (actuelle rue des Déportés) s'étendait un grand jardin (parcelle 345), qui allait jusqu'au quai des Iles et offrait une vue sur la Creuse. C'est peut-être à la suite du plan d'alignement des voies adopté en 1830, puis des travaux ayant conduit à l'élargissement, après 1848, de la rue Franche, située dans l'axe du pont Neuf, que l'hôtel Gerbaud fut rebâti. Il fut doté d'un plan régulier en U, avec deux ailes en retour sur la cour. L'écurie, encore visible sur un plan des années 1850, fut détruite après cette date et le jardin d'en face fut loti. En 1863, Marie-Antoinette Binet, veuve Gerbaud, qui n'avait plus l'usage de ce trop vaste édifice, commença à mettre en location une partie des pièces de l'hôtel (qui furent temporairement occupées par Jacques-Désiré Beby, avocat à Aubusson). Son second époux et héritier, le marquis Charles Constantin De Courthille, maire de la commune de Peyrat-la-Nonière, décida, en 1868, de louer la totalité de l'hôtel à M. Hyacinthe Jouhanneau, maître d'hôtel. C'est à partir de cette date que la demeure fut reconvertie en hôtel de voyageurs. Selon les archives, Jouhanneau fit élever plusieurs constructions dans la cour : un café et des offices, des latrines et une volière, ainsi qu'un appentis. Il procéda également à des aménagements intérieurs (installation de calorifères, pose de cloisons). En 1879, l'hôtel de voyageurs, qui portait déjà l'appellation "de France", était géré par Philippe Pélissier. Sur les cartes postales éditées à la fin du 19e siècle, il était "renommé pour sa cuisine et pour sa cave". En 1913, l'établissement accueillit le président Raymond Poincaré, fraîchement élu, et son épouse, lors du voyage qu'ils effectuèrent en Creuse, et pour un banquet qui précéda leur départ en voiture à Felletin et à La Courtine. La transformation en hôtel de voyageurs a occasionné d'autres travaux au cours du 20e siècle : percement de deux baies à arc surbaissé à l'extrémité sud de la façade antérieure ; construction d'une tour hors-œuvre de plan carré contre l'élévation postérieure pour accueillir un ascenseur ; complète restructuration intérieure.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle

Secondaire : 3e quart 19e siècle

Secondaire : 2e moitié 20e siècle

Cet hôtel a été bâti sur une parcelle traversante sise entre, à l'ouest, la rue des Déportés et à l'est, la rue Chateaufavier. De plan régulier en U, il est constitué d'un corps de logis principal, simple en profondeur, aligné sur la rue des Déportés et de deux ailes en retour d'équerre (celle du nord étant plus longue) enserrant une cour centrale. Tous trois comportent deux étages carrés et un étage de comble. Le corps de logis principal est recouvert d'un toit à longs pans couvert de tuiles plates et percé de nombreuses lucarnes à fronton-pignon, devanture de bois et jouées bardées d'essentes. Les deux ailes sont recouvertes de toits à croupes - les croupes est, du côté de la rue Chateaufavier, offrant la particularité d'être ouvertes de hautes lucarnes à croupe débordante interrompant l'avant-toit. L'élévation antérieure du corps de logis principal, sur la rue des Déportés, présente neuf travées, traitées en pierre de taille de grand appareil, dont l'horizontalité est soulignée par des bandeaux en méplat et une corniche moulurée. Les fenêtres sont surmontées de plates-bandes appareillées. Le rez-de-chaussée est percé, à l'extrémité sud de la façade, de deux larges baies à arc surbaissé et clef pendante. Sa travée médiane est mise en exergue par la belle composition encadrant la porte cochère et faisant référence à l'architecture néo-classique : deux pilastres à tailloir saillant reposant sur de hauts stylobates et supportant un entablement à triglyphes et métopes. Contre l'élévation postérieure est accolée une tour hors-œuvre de plan carré, recouverte d'un toit en pavillon recouvert de tuiles plates. A l'intérieur, un escalier tournant à retours avec jour, en charpente, dessert les étages. Dans la grande salle du rez-de-chaussée, orientée à l'ouest et accueillant aujourd'hui le restaurant, se trouve, engagée dans le mur nord, une cheminée avec un manteau en menuiserie à cadres et panneaux.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : moellon

  4. Mise en oeuvre : pierre de taille

  5. Mise en oeuvre : grand appareil

Toits
  1. tuile plate
Plans

plan régulier en U

Étages

2 étages carrés, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

  3. Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en charpente

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Aubusson , 6 rue des Déportés

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2007 AM 319

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