Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Cet emplacement constituait sur le plan cadastral de 1830 un jardin dépendant du presbytère qui se trouvait alors au nord-ouest (dans le pré prolongeant l'actuelle mairie). Au milieu du 19e siècle, le mauvais état du presbytère est manifeste et, malgré les protestations du curé et de l'évêque, la municipalité entreprend d'utiliser une grande partie de son jardin pour construire la nouvelle mairie-école de garçons. En compensation, la commune accepte de comprendre la construction d'un nouveau presbytère dans le projet.

Celui-ci est présenté par l'architecte Désiré Bontemps le 25 novembre 1858 et adopté en conseil municipal le 8 décembre. Le choix de l'emplacement a pour objectif de rapprocher le presbytère de l'église, alors située de l'autre côté de la rue (actuelle salle des fêtes). Bontemps propose une habitation à un étage, avec salle à manger et cuisine, ainsi qu'une écurie, une remise, un bûcher, une buanderie, une grange et une cour fermée par un portail. Les moellons utilisés proviendront de Saint-Georges-de-Rex ou d'Arçais, la pierre de taille de Benet ou de Souché (Niort). Le coût, estimé à 16000 francs, est réduit par la suppression d'ornements prévus sur la façade (corniche à modillons).

Les travaux sont adjugés le 16 août 1860 (en même temps que ceux de la mairie-école) à Pierre Bouquet, entrepreneur à Usseau, pour 14113 francs. Ils sont en cours en mai 1861, tandis que l'on démolit l'ancien presbytère. En août, on décide d'ajouter une grange à foin aux servitudes déjà prévues, jugées insuffisantes. La réception provisoire des travaux a lieu le 10 septembre.

Au début du 20e siècle, après la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, la commune récupère le bâtiment et le loue finalement au curé à partir du 4 mars 1907. Il comprend au rez-de-chaussée un corridor, une cuisine, une salle à manger, un salon, des placards et une petite chambre ; au premier étage, un corridor, une petite chambre au-dessus de la cuisine, une chambre au-dessus de la salle à manger et du salon, une autre petite chambre, un grenier sur le tout ; ayant comme servitudes une buanderie, un bûcher, une écurie avec remise, des cabinets d’aisance, un poulailler, une cour et un jardin muni d’une pompe. En 1927, à la suite d'un désaccord sur le montant du loyer, le curé quitte les lieux, désormais loués à un particulier. La paroisse est même frappée d'interdit, les messes se célèbrent à Arçais. En 1939, la commune décide de vendre l'ancien presbytère, projet mis entre parenthèses par la guerre, et finalement appliqué en 1952.