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Villa dite Primavera, actuellement hôtel-restaurant
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Palais-sur-Mer
Historique
Une première villa, de type cottage (comme sa voisine, encore visible), est construite à cet endroit dès 1892, selon le cadastre, pour le compte de Louis-Jean d'Auby. Né en 1856 à Bordeaux, économiste et banquier, il demeure à Paris, 16 place Vendôme. Sa villa fait partie des premières demeures de villégiature qui commencent à s'égrener entre le Platin et la Grande Côte, en l'occurrence juste à côté de la conche du Concié. D'Auby possède d'ailleurs plusieurs de ces villas, en garantie foncière pour la banque qu'il a fondée, la Caisse d'Epargne des Retraites.
En 1905, Louis-Jean d'Auby et son épouse, Marie-Gabrielle Ducreux, entreprennent de transformer radicalement leur villa. Passionnés d'histoire médiévale et d'art roman, ils entendent lui donner un aspect néo-roman en habillant les anciennes façades de copies d'éléments sculptés sélectionnés sur les églises romanes de Saintonge. Les époux d'Auby confient le chantier à l'architecte Félicien Balley, déjà très renommé dans la région de Saintes et de Royan tout comme à Paris, et à l'entrepreneur royannais Gustave Baudet, non moins apprécié. Le travail de sculpture semblent avoir été réalisé par le sculpteur Jean-Adrien Barbot, déjà sollicité pour le décor du grand casino de Royan.
Outre l'habillage néo-roman des façades, l'ancien cottage, de plan en T, est prolongé vers le nord-ouest par une aile à toit en terrasse, de style néo-roman (extension correspondant aux trois arcades ouvrant sur la terrasse actuelle). Une fausse crypte romane est aménagée dans le soubassement. Le rez-de-chaussée surélevé reçoit une vaste salle d'apparat en forme de nef voûtée, séparée de collatéraux par des faisceaux de colonnes, ouvrant au sud sur une terrasse à travers trois grandes arcades. A l'étage, les époux d'Auby se réservent une chambre, dans l'angle sud-ouest du bâtiment, ouvrant sur un balcon d'où ils peuvent bénéficier d'une vue imprenable. Enfin, une haute tour octogonale, à l'image d'un clocher d'église romane, surmontée d'un clocheton en forme de pomme de pin, est accolée au nord, à la jonction entre l'ancienne villa et la nouvelle aile.
Le cadastre précise qu'un logement de gardien et un atelier de peinture sont aussi construits à la même époque. Le logement de gardien, un bâtiment orné de pans de bois, prend place au nord de la villa. Un parc est également aménagé au nord-ouest, avec création d'une copie de la fontaine des lions de l'Alambra de Grenade. Sur la terrasse sud de la villa, d'Auby fait placer une chimère en fonte, commandée à la fonderie du Val d'Osne, avec cette inscription, en latin, portée sur une plaque de marbre en forme de parchemin : "Louis-Jean d'Auby a bâti cette maison du XIIIe siècle en mémoire de son aïeul, Barthélémy de Auby, seigneur de Auby, qui à la bataille de Bouvines, alors qu'il tenait aux côtés de Philippe Auguste, roi de France, fut blessé, l'an 1214".
Solidement implanté à Saint-Palais, Louis-Jean d'Auby y participe au développement de la nouvelle station balnéaire. Membre de la bonne société catholique, il soutient la construction de la nouvelle église et, avec la Société foncière d'habitations salubres, urbaines et rurales, qu'il a fondée en 1903, il intervient pour la construction d'une école privée (future école publique du Bureau). Il est également à l'initiative de la création de l'établissement religieux de Béthanie. Après sa mort, survenue dans sa villa en 1928, sa veuve continue à y venir durant l'été. Chaque 15 août, elle offre un feu d'artifice apprécié de tous depuis la côte. En juin 1940, la villa est réquisitionnée par les troupes allemandes et un bataillon SS y établit un poste d'observation.
Peu après 1950, à la mort de la veuve d'Auby, la propriété est vendue par morceaux. La villa est un temps occupée par un centre de vacances pour enseignants des écoles catholiques. En 1959, elle est rachetée par Robert Cormau, gérant d'hôtel à Royan, pour y établir son propre établissement. En 1973, l'ancien logement de gardien, au nord de la villa, est transformé en chambres et rebaptisé "Pavillon d'Auby". Après 1979, une vaste aile en retour d'équerre est édifiée sur le côté est de l'ancienne villa pour accroître la capacité hôtelière et abriter restaurant et piscine. L'intérieur de l'ancienne villa est réaménagé en 1985. En 1987, le domaine s'étend par l'acquisition de la villa "Terre-Nègre" voisine, rebaptisée "Cottage".
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 4e quart 19e siècle, 1er quart 20e siècle |
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Dates |
1905, daté par travaux historiques |
Auteurs |
Auteur :
Balley Félicien, architecte (attribution par travaux historiques) Auteur : Baudet Gustave, entrepreneur (attribution par travaux historiques) Auteur : Barbot Jean-Adrien, sculpteur (attribution par travaux historiques (incertitude)) |
Description
La villa Primavera, devenue hôtel-restaurant, et son parc occupent la partie est de la conche du Concié. Un imposant portail en pierre de taille et à ailes délimite la propriété à l'ouest, imité par une porte piétonne du côté du sentier de la corniche.
La villa comprend pour l'essentiel deux ailes perpendiculaires. L'aile est, d'axe nord-sud, est celle construite à partir de 1977. Certaines baies, en plein cintre, ses balcons à balustres en pierre, et son toit en ardoise s'harmonisent avec l'aile ouest, la plus ancienne. Cette aile ouest est elle-même constituée autour d'un noyau initial, l'ancienne villa de type cottage, de plan en T, construite à la fin du 19e siècle. On reconnaît encore cette partie à son haut toit en ardoise et à ses pignons découverts.
Ce noyau et l'extension réalisée vers le nord-ouest en 1905 sont enveloppés dans un décor néo-roman très original pour une demeure de villégiature. Loin de la polychromie habituelle des villas de bord de mer, ce décor se détache sur la pierre de taille blonde grâce aux jeux d'ombre et de lumière. Les élévations, de même que la fausse tour-clocher octogonale (qui a perdu son clocheton en forme de pomme de pin d'origine) sont ornées d'une multitude d'arcades, de voussures, d'archivoltes, de frises, de chapiteaux, de modillons et de balustres sculptés, décorés de motifs végétaux ou animaux, humains ou fantastiques.
Sur la façade sud, se détachent particulièrement trois arcades ouvrant sur la terrasse, une autre, à l'étage, donnant sur un balcon, et une dernière, monumentale, à droite, si haute qu'elle englobe deux niveaux du bâtiment. A droite encore de cette grande arcade, un bow-window à pans coupés est accolé contre le pignon de la villa primitive, sous un balcon. La façade ouest quant à elle est percée d'une loggia au rez-de-chaussée, à cinq arcades, et d'une autre arcade ouvrant sur un balcon, à l'étage. Enfin, côté nord, au pied de la fausse tour-clocher, la porte s'inscrit dans un portail à trois voussures, lui aussi richement sculpté.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage en surcroît |
Couvertures |
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Typologie |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17046774 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive droite) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2015 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Villa dite Primavera, actuellement hôtel-restaurant, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/3b5b4a6a-b4cb-4d0f-b57a-37b748b74b28 |
Titre courant |
Villa dite Primavera, actuellement hôtel-restaurant |
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Dénomination |
maison villa hôtel de voyageurs |
Parties constituantes non étudiées |
parc logement |
Statut |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Palais-sur-Mer , 12 rue du Brick
Milieu d'implantation: en ville
Lieu-dit/quartier: le Concié
Cadastre: 2009 AV 223 et 526