Maison, actuellement cour

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion

Cette parcelle est une création récente, probablement consécutive au percement de la rue Guadet vers 1870 et aux bouleversements qu'il a engendrés dans ce secteur. Il semble qu'elle résulte de l'association de deux anciennes parcelles du cadastre de 1845, 369 et 370. La première était construite ; c'est la partie de la parcelle actuelle qui correspond à la cour située en contrebas de 5 m du jardinet constituant sa partie orientale. Dans la première moitié du 19e siècle, cette dernière s'étendait sur à peu près le double de sa largeur actuelle côté nord, soit à l'emplacement actuel du départ de la rue du Marché depuis la rue Guadet jusqu'au droit de la parcelle 308.

Dans l'état actuel des vestiges de la partie aménagée aujourd'hui en cour, il semble que cette parcelle conserve la trace d'au moins trois états d'occupation. La plus ancienne peut remonter au Moyen Âge, identifiée dans quelques assises du mur d'axe nord-sud implanté le long de la rupture de pente. L'encorbellement que ce même mur présente plus haut pourrait témoigner d'une autre phase, attribuable à la fin du Moyen Âge ou au début de l'époque moderne. Enfin, la plus grande partie des vestiges, qui appartiennent à la bâtisse figurée sur le plan de 1845, ne doit guère être antérieure au 18e siècle comme le suggère le léger cintre imprimé au couvrement de la baie du 1er étage et le tracé déprimé de l'arcade du mur est.

Périodes

Principale : Milieu du Moyen Age (incertitude)

Principale : 18e siècle

La parcelle est aujourd'hui constituée de deux parties distinctes, séparées par l'importante rupture de pente d'axe approximativement nord-sud qui marque la rive ouest de la rue Guadet. Sa partie est, le long de cette rue, est surélevée de 5 m par rapport à la partie ouest, de plain-pied avec la rue du Thau. Elle est aujourd'hui aménagée en cour dont le sol a été recouvert d'une dalle en béton. C'est cette partie qui était encore construite en 1845. D'après les vestiges de murs encore en place, cette bâtisse était composite.

La partie la plus ancienne semble être la portion nord du mur est, constituée à sa base d'un moyen appareil régulier de facture médiévale conservé au moins sur trois assises, en connexion avec une portion de rocher dans lequel se profile le contour d'un silo recoupé.

La moitié sud du mur est marquée par une grande arcade au tracé légèrement déprimé, dont l'extrados semble coïncider avec le niveau du plancher du 1er étage de la dernière phase d'aménagement, à laquelle doit appartenir sa construction. Cet arc dont l'intrados atteint 0,40 m de large, devait donner accès à une petite extension creusée dans le substrat, qui est figurée sur le plan de 1845 ; le couvrement de cette partie n'est pas connu, mais le propriétaire actuel qui a fait faire un sondage, n'a pas trouvé trace de voûte. Autour et au-dessus de cette arcade, le mur, très perturbé et altéré, présente de nombreuses traces d'aménagements difficiles à interpréter. Au nord en particulier, subsiste un encorbellement ; deux consoles constituées de trois corbeaux superposées pourraient être le vestige du support d'une cheminée. Toutefois, et si l'interprétation est bonne, leur position est trop haute pour pouvoir être associée avec la phase d'occupation principale dont témoigne les murs ouest et nord. Ce dernier, entièrement construit en tout-venant, a conservé deux niveaux de fenêtres alignées sur une même travée, qui présentent aujourd'hui leur embrasure côté cour, leur encadrement extérieur étant accolé au mur de l'immeuble voisin cad. 307. La fenêtre basse, qui correspond au niveau d'un 1er étage, est à allège creuse et couverte d'un arc légèrement cintré. L'encadrement en pierre de taille ne garde aucune trace d'une éventuelle traverse. Deux gonds d'un volet intérieur sont encore fixés dans l'angle de la feuillure du tableau de gauche. Un placard mural à feuillure est ménagé dans l'épaisseur du mur à droite de cette baie. La fenêtre située juste au-dessus s'apparente plutôt à un jour haut ; son appui est constitué de l'extrados des claveaux de couvrement de la fenêtre de l'étage. Aucune trace d'empochement de solives n'apparaissant dans le mur à cette hauteur, il semble que les deux fenêtres aient appartenu à un même niveau. Le mur ouest a été arasé, la partie haute n'ayant conservé que son chaînage d'angle nord en pierres de taille. Il est constitué, comme le mur nord, d'une grossière maçonnerie de moellons. La porte percée en son milieu pour communiquer avec la parcelle voisine cad. 305 semble avoir été percée après coup. Le mur conserve les encoches des solives du plancher du 1er étage. Le mur sud a entièrement disparu.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Mise en oeuvre : moyen appareil

Toits
Étages

1 étage carré

État de conservation
  1. vestiges

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , 7 rue du Thau

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Ville basse

Cadastre: 1845 C 369, 370, 2010 AP 306

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