Historique
D'après le chartrier de Persac, cette maison servirait de presbytère depuis le début du 17e siècle : Nicolas Mallet, curé de Persac de 1619 à 1629, rend sa déclaration en 1627 à Pierre de Feydeau, seigneur de la Mothe et d'Oranville pour "[...] une maison sise au bourg et une grange tenant au chemin par lequel l'on va au petit cimetière, à l'église de Monsieur Saint-Jean Baptiste et au carrefour de la place publique du Cadran, le tout tenu au devoir de 12 sols 6 deniers de rente féodale et foncière [...]". Lors de la Révolution, les biens de la cure sont saisis et vendus comme bien national le 30 juin 1796. Le citoyen Senné Desjardins se porte acquéreur de la "[...] maison presbytérale composée de cinq chambres basses, trois cabinets et des commodités au bout de la terrasse, un grenier par dessus, cour, grange, écurie, un four, une petite chambre à côté de l'escalier, cave et cellier touchant du côté du levant au chemin qui va du bourg à l'église, du côté du midi au jardin de ladite maison, du couchant à la vigne du citoyen Bonnet, le jardin entre deux et du côté du nord à l'ancien cimetière [...]".
Lors de l'établissement du cadastre en 1811, le presbytère est devenu la propriété de la commune, non imposable à ce titre, tout comme l'église. Du moins une partie du presbytère, car en 1822, une délibération municipale précise que le curé Bonnet lègue à la municipalité une portion du presbytère qu'il a achetée précédemment, ce qui permet à la commune de récupérer l'entièreté du bâtiment et lui évite la construction d'un nouveau logement pour son desservant. Les délibérations municipales font également état du mauvais état du presbytère au cours du 19e siècle : en 1855 des murs de clôture sont écroulés, en 1861, la toiture est à refaire, en 1862, plusieurs travaux sont adjugés à Gouillez, maître maçon de Persac, pour refaire la maçonnerie des murs du jardin, la couverture de la grange et du pavillon attenant.
En 1880, l'état du presbytère est si mauvais qu'une reconstruction totale est projetée. Un premier devis est établi par les architectes Charron et Beausoleil le six juin, mais à partir de 1884, c'est l'architecte Bonnet de Montmorillon qui dresse de nouveaux plans et devis pour achever la restauration. L'entreprise Jouillat, également de Montmorillon réalise les travaux.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 18e siècle (incertitude) Principale : 4e quart 19e siècle |
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Auteurs |
Auteur :
Bonnet Louis, architecte (attribution par source) Auteur : Jouillat Alexandre, entrepreneur (attribution par source) |
Description
Le presbytère est situé à l'angle sud-ouest de l'église, dans un jardin protégé par un mur en pierre et un portail dont l'arc en anse de panier est décoré d'une clé ornée d'une cloche sculptée et surmontée d'une croix, détruite dans sa partie inférieure. Les bâtiments sont construits en moellons calcaire et les cloisons intérieures en briques (selon les devis). Le presbytère est couvert de tuiles creuses, les deux pavillons fermant la cour au sud sont couverts de tuiles plates. Celui situé à l'angle sud-est a été transformé en toilettes publiques, l'autre en garage.
Le presbytère, orienté est-ouest, s'élève sur un sous-sol et un étage carré, en travées d'ouvertures régulières. A l'angle nord-est les ouvertures de la petite chambre présentent des caractéristiques architecturales anciennes (linteaux chanfreinés, aux angles adoucis pour la porte), sans doute des remplois de l'ancien bâtiment. Sur le pignon nord les ouvertures sont encadrées en bois, celle de l'étage présentant un linteau en arc surbaissé mouluré. L'accès à la cave se faisait autrefois par un escalier extérieur situé sur le pignon sud, aujourd'hui envahi par la végétation.
Le jardin situé à l'avant, côté est, accueille plusieurs vestiges de décors : un chapiteau, un fût de colonne, une statue de la Vierge, un moulage en plâtre d'une médaille représentant Pie IX et surtout, un cadran solaire monté sur une colonne, qui serait un vestige de colonne trouvé lors des fouilles de la chapelle Saint-Honorat. Il pourrait avoir été exposé sur l'ancienne place publique dite du Cadran (d'après le baron d'Huart) qui devait se situer non loin de la chapelle Saint-Jean, également disparue à la fin du 18e siècle. Le sarcophage mérovingien transformé en jardinière qui se trouve à côté dans le jardin du presbytère pourrait également provenir des fouilles de la chapelle Saint-Honorat.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan rectangulaire régulier |
Étages |
sous-sol, 1 étage carré |
Élévations extérieures |
élévation à travées |
Couvertures |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : La clé du portail d'entrée est décorée d'une cloche sculptée. La tradition populaire voulait y voir un bonnet phrygien sculpté pendant la Révolution, mais il semblerait qu'elle n'ait pas de fondement historique. Dans le jardin, le cadran solaire porte cette inscription gravée : "SINE SOLE [NIHIL]" |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA00046831 |
Dossier réalisé par |
Renaud Madeleine
Favreau Myriam Chercheuse à l'inventaire du patrimoine depuis 2018. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Arrondissement de Montmorillon |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
1977 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Presbytère, Dossier réalisé par Renaud Madeleine, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/50e00952-b36e-4576-8d70-87d11f75113f |
Titre courant |
Presbytère |
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Dénomination |
presbytère |
Parties constituantes non étudiées |
cour |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Persac , 1 place de l' Eglise
Milieu d'implantation: en village
Cadastre: 1811 T 374, 2022 BP 665