Église paroissiale Saint-Gilles

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Montgaillard

L'actuelle église Saint-Gilles était à l'origine une chapelle seigneuriale (sous le vocable de Notre-Dame de Pitié) dépendant du château de Montgaillard (aux seigneurs de Beynac, puis aux marquis de Castelnau-Tursan à partir de 1758) et fut revendiquée à ce titre en 1906 comme sa propriété par Mathilde de Castelnau-Tursan, épouse Gourg de Saint-André. En proviennent certainement deux culots feuillagés et une clef de voûte gothique remployée en clef d'arc sur la porte occidentale du porche actuel. Ruinée et pillée par les troupes protestantes en 1569, cette chapelle, dont les dispositions architecturales ne sont pas connues, dut être relevée et restaurée au cours des XVIIe et XVIIIe siècles : l'évêque Sarret de Gaujac en visite pastorale le 23 mai 1756 la juge assez bien bâtie. En 1774, le curé Barrière construisit une nouvelle sacristie, l'un des rares éléments de l'édifice d'Ancien Régime qui subsistent encore, avec les fondations visibles sur le flanc sud (aujourd'hui salle de réunion de l’association patrimoniale locale).

Après le Concordat de 1801, la chapelle succéda au titre paroissial de l'ancienne église du prieuré Saint-Gilles, dont elle reprit également le vocable. Décrite dans un état de délabrement avancé dans la première moitié du XIXe siècle, elle fit l'objet, à partir de la monarchie de Juillet, de plusieurs projets de restauration radicale, par l'architecte Michel Théagène Destenave de Saint-Sever (1848), par l'architecte départemental Jules Sibien (1849) ou encore par le nouveau propriétaire du château de Prous, Théophile Poydenot (maire de 1837 à 1838). Le projet Destenave, qui se limitait à la construction d'un collatéral nord et à la réfection complète du sanctuaire, fut rejeté pour vice de forme, puis considérablement augmenté par Sibien lors de la réalisation des travaux, de 1849 à 1852, qui équivalurent à une reconstruction quasi-totale de l'édifice, à l'exception du petit porche et de la sacristie remployés : construction du bas-côté gauche et d'un clocher, reconstruction du sanctuaire et de toutes les voûtes, etc. Seul le projet de façade occidentale régularisée autour d'un clocher central ne fut pas réalisé. L'église ne subit plus par la suite que des modifications mineures. Elle a été entièrement restaurée en 2010-2011 (inauguration le 6 novembre 2011).

Périodes

Principale : 15e siècle (incertitude) (détruit)

Secondaire : 3e quart 18e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1774, daté par source

1852, daté par source

Auteurs Auteur : Destenave Michel Théagène

Michel Théagène Destenave, architecte départemental des Landes de 1837 à 1839 (après Augustin Arthaud et avant Duprat). Né à Saint-Sever le 19 juin 1811 et mort à Saint-Cricq-Villeneuve le 26 septembre 1859 ; fils de Jean-Baptiste Destenave (1783-1839), d'une famille de négociants, et de Jeanne Laurence Saint-Genès (1787-1822), fille d'un marchand drapier de Saint-Sever ; marié à Larrivière-Saint-Savin, le 17 mai 1848, à Catherine Elisabeth Ducournau (Saint-Cricq, 30 octobre 1829-?), fille de Jean-Jacques Ducournau et d'Elisabeth Borrit ; dont un fils, Georges Mathieu Destenave (1854-1928), général de brigade en 1916 (source : Geneanet ; AD Landes, 4 E 145/10-14). Michel Destenave, installé à Saint-Cricq-Villeneuve ("au Moulin") après son mariage, construisit la halle aux grains de Tartas dans les années 1830, un bas-côté à l'église d'Amou en 1839, un clocher à celle de Meilhan en 1846, remania l'église de Cauna en 1846 (travaux exécutés en 1856) et celle de Bahus-Juzan en 1847, reconstruisit celle de Montgaillard en 1847-1852, répara le clocher de Beylongue en 1850 et travailla à l'église de Grenade et à la cathédrale d'Aire en 1837. Son projet pour le clocher d'Aurice (1845), en revanche, ne fut pas exécuté.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Sibien Jean Antoine Jules

Prénom usuel : Jules. Né à Nancy le 1er mai 1822, mort à Paris 8e (21, boulevard des Batignolles) le 4 décembre 1881. Élève de Labrouste, beau-frère de Dupuy, chef de division au ministère de l'Intérieur ; agent en chef, puis architecte du département des Landes jusqu'en 1859 (remplacé par Alexandre Ozanne) ; architecte diocésain d'Aire-sur-l'Adour à partir du 15 mai 1849 ; architecte de la Ville de Paris ; démissionne pour raison de santé le 26 octobre 1880 et accède à l'honorariat le 1er novembre suivant (J.-M. Leniaud, Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle) ; dit "architecte de la ville de Paris en retraite" dans son acte de décès. Fils de Claude François Sibien (1787-1840) et de Marguerite Bonheur (1793-1857), il épousa à Paris, le 3 mars 1851, Marie Léonie Deforge (1830-1882), dont il eut trois enfants. Il était le frère cadet de Nicolas François Louis Joseph Sibien (1814-1860), deuxième Prix de Rome d'architecture, architecte agent-voyer en chef du département des Landes, dont la fille Joséphine (1842-1896) épousa à Mont-de-Marsan en 1861 l'architecte landais Urbain Dupouy (1830-1890). Leur fils Jules-François Dupouy (1863-1893), petit-neveu de Jules Sibien, fut en 1890 le successeur d'Érasme Maumen comme architecte départemental des Landes.

, architecte départemental (attribution par source)
Personnalite : Poydenot Barthélemy Théophile

Né à Bayonne, dans une famille de banquiers, le 9 novembre 1805, mort à Montgaillard (Landes) le 30 septembre 1887. Acquiert du marquis Pierre de Castelnau-Tursan le château de Prous à Montgaillard ; maire de cette commune de 1837 à 1838. Épouse à Sainte-Marie-de-Gosse, le 20 octobre 1835, Marie-Rose "Eulalie" Loustaunau (1812-1884). Leur fils Arthur Poydenot (1839-1926) fut poète sous le nom de "Lou Pouyanot de Prous".

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L'église, dirigée nord-ouest / sud-est, comprend trois vaisseaux de cinq travées communiquant par des grandes arcades en tiers-point sur piliers fasciculés et couverts de croisées d'ogives. Le vaisseau central est prolongé par une travée de chœur barlongue et une abside à trois pans inscrite dans un chevet semi-circulaire. Une sacristie composée de trois pièces est adossée au mur gouttereau du collatéral sud. A l'ouest, un porche carré hors œuvre (dont l'arcade d'entrée en arc brisé comporte des éléments sculptés médiévaux en remploi : voir décors) est adossé au mur-pignon du vaisseau. La première travée nord, à laquelle on accède par une porte à moulures prismatiques, est occupée par un vestibule ou porche surmonté d'un clocher-tour dans œuvre. L'édifice est entièrement bâti en moellon calcaire enduit, à l'exception des portes et des encadrements de baies, en pierre de taille. La nef et le chevet sont couverts d'un unique toit à long pans prolongé par une croupe ronde, en tuiles creuses mécaniques ; le clocher est couvert d'une flèche octogonale sur égout retroussé de plan carré cantonné de pyramidions, le tout en ardoises.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse mécanique, ardoise
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte d'ogives
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe ronde

  2. Forme de la couverture : flèche polygonale

Décors/Technique
  1. vitrail (étudié)
  2. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : ordre corinthien


Précision sur la représentation :

Les chapiteaux des piliers de la nef sont alternativement des chapiteaux corinthiens canoniques (feuilles d'acanthe et fleur d'abaque) et des gorgerins sculptés de pampres de vigne avec grappes et feuilles. La porte percée dans la façade du porche occidental présente trois éléments en remploi de l'ancien édifice gothique détruit : de part et d'autre, deux culots d'imposte sculptés de feuilles d'acanthe épineuses ; à la clef de l'arcade, une clef de voûte sculptée du trigramme IHS entouré d'une couronne de feuilles (la clef, mutilée et retaillée, est tournée d'un quart de tour par rapport à l'axe de son décor).

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Montgaillard

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2016 J 566

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