Ferme, dite métairie du Gua, puis maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Courcoury

La métairie du Gua est citée dans un acte de vente de la terre et seigneurie du Gua, passé le 5 avril 1720, entre Joseph Guyonnet, seigneur de Montbalais, vendeur, et Etienne Louis Antoine Guinot de Monconseil, lieutenant général des armées du roi, pour la somme de 180 000 livres. Un acte de fermage du moulin du Gua de 1724 mentionne le projet de construction d'un château pour le seigneur de Monconseil. Il est également fait mention d'une chambre réservée à Jean Robert, meunier. Cette chambre semble correspondre à la maison du métayer, reconstruite sans doute à cette époque. En revanche, le projet de château n'a pas vu le jour. Une partie des bâtiments de la métairie, notamment la façade nord -actuellement abritée par le long pan arrière du toit- du logement de maître, semble subsister du 17e siècle.

A la mort d'Etienne Guinot de Monconseil, la métairie fait partie de l'héritage de la princesse d'Hénin, sa seconde fille, qui la cède, le 28 décembre 1785, au marquis Renaud Courbon Blénac Esténac. Au décès de ce dernier, deux ans plus tard, la métairie échoit à son épouse, Marie-Thérèse Poute de Nieul. Celle-ci, par testament du 19 mai 1795 (30 floréal an III ), la lègue à son laquais Jean Tarin, à charge pour lui de verser 500 livres de rente annuelle à sa femme de chambre, 100 à son cuisinier et 200 à sa servante, Marie Tourneur. Après le décès de Marie-Thérèse Poute de Nieul, Jean Tarin devient le propriétaire de la métairie le 14 juillet 1795 (26 messidor an III). Il épouse quelques années plus tard Marie Tourneur. Depuis lors, la métairie, qui a fait l'objet d'une succession de morcellements et de réunifications, est restée dans la même famille par héritage exclusivement féminin.

Au début du 19e siècle, la propriété est partagée en quatre lots. Le premier, constitué d'une grange et écurie situées à l'ouest de la propriété actuelle, n'a jamais, depuis lors, été réuni à l'ensemble. D'après les matrices cadastrales, la maison de maître est partiellement reconstruite vers 1840 - avec toutefois la conservation de sa façade nord -, en même temps que l'on remanie le prolongement du logement du métayer.

Dans le dernier quart du 19e siècle, des travaux sont réalisés pour Pierre Trapier, marchand de draps, qui gère les biens de sa fille, Noémie Trapier-Aupaix, héritière des trois-quarts de la propriété. Un magasin, vraisemblablement destiné à stocker les marchandises du commerçant, est bâti en 1877, tandis qu'une remise-écurie est affectée au commerce. Un peu plus tard sont édifiés deux petits corps de bâtiment, l'un abritant une buanderie, l'autre à usage de poulailler. Des chambres sont installées dans le grenier et la maison de maître reçoit quelques aménagements, comme une cheminée en marbre remplaçant celle réalisée en calcaire par un artisan local.

Au début du 20e siècle, la métairie a définitivement perdu sa fonction agricole ou commerciale au profit de sa seule fonction résidentielle.

Périodes

Principale : 17e siècle (daté par travaux historiques)

Principale : 2e quart 19e siècle (daté par source)

Secondaire : 4e quart 19e siècle (daté par source)

Dates

1877, daté par source

L'ensemble des bâtiments, orienté au sud, se présente en ligne au milieu d'une vaste parcelle. Le logement du métayer et son prolongement, comme le logement de maître, sont en rez-de-chaussée surmonté d'un comble à surcroît. La façade principale est rythmée par des travées d'ouvertures ; le logement de maître est ainsi doté de cinq travées avec porte centrale. Le toit en tuile creuse abrite sous son long pan du côté nord des chais et remises. La partie ouest des bâtiments du 18e siècle -ancienne écurie-remise-, qui ne fait plus partie de la propriété, abrite un logement et des dépendances.

Le logement du métayer est constitué d'une grande salle d'environ 41 m2 comprenant une cheminée et un évier en pierre. Le sol, récemment refait en terre battue, comprend des parties dallées en pierre devant l'évier et la porte d'entrée. La partie du bâtiment le prolongeant est composée de deux pièces, celle d'entrée ayant servi de cuisine. Cette pièce est dotée d'une cheminée et d'un évier en pierre.

Le logement de maître comprend un corridor central distribuant une pièce de part et d'autre, ainsi qu'un escalier d'accès au comble. Dans le mur nord, de grandes baies ont été bouchées ; elles donnent sur le chai-écurie, doté de murs pignons en pierre de taille. L'ensemble a été prolongé, en 1877, à l'est, par une remise dont seul le mur pignon est en pierre de taille. L'accès se fait par une porte à deux ventaux surmontée par une fenêtre. Les deux petits corps de bâtiment servant de buanderie et de poulailler sont en rez-de-chaussée avec un toit couvert en tuile mécanique.

La buanderie a conservé l'ensemble de son équipement ; un foyer, aménagé dans un massif en pierre calcaire, est encadré des deux bujours (cuviers à lessive en terre cuite) qui étaient alimentés par l'eau chauffant dans le chaudron au-dessus du foyer.

La clôture du jardin du côté de la rue de la Seugne est constituée d'un mur d'appui surmonté d'une grille. A côté d'une porte piétonne, une grille de la serrurerie Chaillou fils à Saintes, donne le passage aux voitures.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

comble à surcroît

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Typologie
  1. en retrait
  2. sud
  3. 5 travées
  4. pas de décor

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Courcoury , 11 rue de la Seugne

Milieu d'implantation: bâti lâche

Lieu-dit/quartier: le Gua

Cadastre: 1822 B 877, 878, 879, 2015 AC 347

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