Station thermale des Eaux-Chaudes

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Laruns

Le site des Eaux-Chaudes est vraisemblablement fréquenté depuis le Moyen Age par les souverains de Navarre et d'Aragon, notamment Sanche Ier d'Aragon qui y aurait guéri de sa goutte, puis Gaston IV de Béarn et son épouse Talèse d'Aragon qui y aurait séjourné au 12e siècle. C'est surtout à compter de la Renaissance que les sources se forgent un nom, grâce aux séjours de la cour de Navarre, en particulier ceux de Marguerite de Navarre, puis Jeanne d'Albret et de ses enfants, le futur Henri IV et sa sœur Catherine de Bourbon, princesse de Navarre. En 1540, Henri II de Navarre autorise Jacques de Foix, évêque de Lescar, à construire le premier édifice en pierre, nommé Maison de Lescar puis Maison du Roi (voir Cabanes des Eaux-Chaudes). En 1654, Jean de Gassion, président de Parlement de Navarre, accède à la requête de la communauté de laruns, propriétaire des sources, d'édifier une chapelle qui remplace probablement un petit bâtiment précaire ayant accueilli jusqu'alors les cultes catholiques et protestants.

Dans ce contexte, la station acquiert une forte notoriété et une reconnaissance officielle lui valant de figurer sur la plupart des cartographies du 16e au 18e siècle, ce qui, après le règne d'Henri IV, ne l'empêche pas de tomber en déshérence jusqu'à la Révolution de 1789. Sous l'Ancien Régime, la communauté de Laruns procède en 1746 à un grand chantier de réparation des cabanes qui sont cependant dévastées par de violentes inondations à peine une vingtaine d'années plus tard, en 1768. La fin du 18e siècle est toutefois marquée par la volonté de redynamiser le site thermal sous l'égide du chevalier de Maucor, alors en charge du commandement militaire de la vallée d'Ossau, et du célèbre médecin Théophile de Bordeu. Ainsi, en 1776, l'intendant d'Étigny engage la construction d'une route plus carrossable dans la gorge du Hourat afin de faciliter l'accès de la station. Suivant cette dynamique, la communauté de Laruns commande la construction d'un véritable établissement de bains (Vieil établissement) au sujet duquel l'ingénieur Desfirmins conçoit des plans à partir de 1780, mis en œuvre en 1782.

Entre la Révolution et le Premier Empire, la communauté connaît d'importantes difficultés financières dues à la gestion des cabanes accueillant les hébergements des baigneurs, qui lui appartiennent, et à l'exploitation de l'établissement thermal. Aussi en 1809 est-elle contrainte de vendre l'ensemble de ce patrimoine, hormis les bains qui restent en adjudication. A compter de cette date, les propriétaires privés entament la reconstruction du bourg thermal qui atteint sa morphologie urbaine définitive au milieu du 19e siècle. En parallèle, et face à la fréquentation grandissante dû à l'essor progressif puis généralisé de la villégiature thermale à l'échelle internationale, l'ingénieur Cailloux reconstruit l'église devenu trop exigüe en 1827. C'est ensuite un nouvel établissement thermal alliant toutes les commodités nécessaires au séjour qui est édifié par Jean Latapie en 1841.

La station atteint son apogée au milieu des années 1880, moment d'une terrible épidémie de choléra en Europe et paroxysme de la Grande Dépression, qui amorce le déclin progressif de l'activité thermale dans les Pyrénées, en particulier aux Eaux-Chaudes et à Eaux-Bonnes. Le site connaît cependant un renouveau avec l'attribution de l'adjudication des sources à l'Entraide sociale des Pyrénées-Atlantiques, après la Seconde Guerre mondiale et dans le contexte de l'émergence du tourisme sanitaire et social. Dès lors, les têtes couronnées et les élites sociales des siècles précédents laissent place à une fréquentation d'enfants et de personnes âgées. Cette période est marquée par la modernisation des installations médicales et le remaniement de certaines édifices (thermes, anciennes pensions de voyageurs) à l'initiative de l'Entraide sociale et selon les principes contemporains de l'hygiénisme hospitalier. De nos jours, la quasi-totalité des hôtels ou pensions de voyageurs a été reconvertie en habitations privées (quatre édifices conservent leurs fonctions touristiques originelles) tandis que l'établissement thermal est exploité dans le cadre d'une régie communale depuis 1997.

Périodes

Principale : Moyen Age (détruit)

Principale : 16e siècle (détruit)

Principale : 17e siècle (détruit)

Principale : 18e siècle

Principale : 19e siècle

Principale : 20e siècle

Auteurs Personnalite : Albret Jeanne d'

Reine de Navarre (1555-1572).

, personnage célèbre (attribution par source)
Personnalite : Bourbon Catherine de

Soeur d'Henri IV. Fille de Jeanne d'Albret et d'Antoine de Bourbon. Épouse Henri de Lorraine en 1598.

, personnage célèbre (attribution par source)
Personnalite : Gassion Jean II de

Intendant du Béarn de 1640 à 1646. Président du Parlement de Navarre de 1622 à 1663 et conseiller d'État. Domaine érigé en marquisat en 1660.

, commanditaire (attribution par source)
Personnalite : Foix Jacques de

Évêque d'Oloron (1521), puis de Lescar.

, commanditaire (attribution par source)
Auteur : Desfirmins

Ingénieur en chef du Roy et des Ponts et Chaussées, en poste à Auch et actif dans les années 1780.

, ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par source)
Personnalite : Bourbon Henri de

Roi de Navarre sous le nom d'Henri III à partir de 1572, puis roi de France sous le nom d'Henri IV à partir de 1589.

, personnage célèbre (attribution par source)

Le village thermal est établi entre la rive droite du gave d'Ossau (à l'ouest) et les contreforts du Mont Gourzy (à l'est) sur une emprise foncière très restreinte, imposant son étalement en longueur. L'urbanisation s'étend par conséquent autour de trois voies parallèles : la principale, au centre, est la route nationale qui mène de Laruns à la frontière espagnole ; les deux autres sont, d'une part, la rue de l'École située en hauteur et menant au plateau Minvielle et, d'autre part, l'ancienne rue principale (place Henri IV) plus proche du gave, passant entre l'église et l'établissement thermal et longeant les anciennes pensions de voyageurs.

Les constructions sont généralement dotées de façades en gouttereau obéissant au modèle urbain du 19e siècle, mais le mode constructif demeure fortement empreint de la tradition vernaculaire, qui se manifeste notamment dans le choix des matériaux et certains partis esthétiques : pierre d'Arudy, ardoises pyrénéennes, façades couvertes d'enduit, quelques galeries sur les élévations postérieures. Certains bâtiments se distinguent cependant de la rigidité urbaine et de la rusticité vernaculaire, tels l'établissement thermal, par ses références néoclassiques, qui influent sur la physionomie de quelques autres édifices comme l'église, le pavillon de la source Baudot, l'hôtel Baudot et la maison Mounaix. D'autres éléments mettent en lumière la quête de romantisme du 19e siècle avec des partis pris plus pittoresques mettant en valeur le paysage spectaculaire, ce qu'illustrent une partie de l'hôtel La Caverne, le pavillon de la source Minvielle et, surtout, les aménagements de promenades (Argout, la Poste, la grotte des Eaux-Chaudes).

La plupart des édifices résultent de programmes à vocation originellement touristique, destinés à héberger les curistes et les villégiateurs. De même que les équipements utilitaires (poste, douane, écuries, halle-école etc.), la plupart sont désormais reconvertis en habitations privées. Il convient enfin de signaler les interventions du génie civil, qui donnent lieu aux intéressants ouvrages d'art que sont le Pont d'Enfer et le château d'eau ou réserve d'eau potable, tous deux en amont de la station.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : marbre

  4. Matériau du gros oeuvre : bois

Toits
  1. ardoise

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Laruns

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Les Eaux-Chaudes

Cadastre: 2018 BE

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