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Historique
L´église a été élevée au 12e siècle (probablement dans le dernier quart, son ornementation rappelant celle de l'abbaye de La Couronne).
Elle a été incendiée pendant la guerre de Cent ans. Le clocher qui se trouvait à la croisée du transept a dû tomber à ce moment là.
La croisée du transept, le transept sud, le clocher situé sur ce transept et le chœur ont été refaits à la fin du 15e ou au début du 16e siècle.
Des restaurations sont effectuées de 1862 à 1865 sous la direction de l´abbé Giraud. D´après la plaque posée dans l´église, celles-ci ont concerné la charpente, la voûte, la reprise des joints, le pavage, la fenêtre est de la chapelle nord, la pose de vitraux, l´achat de statues, d´une chaire, d´un confessionnal et du chemin de croix.
La toiture, endommagée par la tempête de 1999, a été refaite en 2000. À cette occasion, en 2001, l´intérieur de l´édifice bénéficie d´une restauration.
Description
L´église Saint-Hippolyte se trouve sur une butte dans le bourg de Moulidars. Elle se compose de cinq travées égales voûtées d'un berceau brisé, d´un transept remanié (ancienne travée sous clocher modifiée, transept nord conservé mais l´actuel clocher carré se trouve à la place du transept sud) et d´un chœur surélevé d´une travée à chevet plat.
De l´époque romane subsistent donc en partie le portail, la nef et le transept nord avec son absidiole.
La façade occidentale comprend deux niveaux et un pignon découvert, séparés par deux corniches. La première est composée d´arceaux (seul celui au centre surmonte un décor formé d´une boule) et est soutenue par vingt modillons. La seconde corniche est ornée de rainures et portée par douze modillons. Les deux séries de modillons sont similaires, avec des têtes humaines et animales (notamment des lions), des masques, etc.
Toutes les bases des colonnes (sur la façade comme sur le mur nord) sont composées d´un boudin inférieur assez marqué et surmonté d´un petit boudin. Les chapiteaux, sauf au deuxième niveau de la façade où ils portent un motif végétal, ont une corbeille ornée de deux bagues et soulignée par un astragale très marqué (ils sont parfois appelés chapiteaux en accordéon) ; ils sont surmontés d´un petit tailloir.
Le portail central est encadré d´une arcature aveugle de chaque côté alors que le second niveau est formé par une fenêtre encadrée de deux arcatures aveugles de part et d´autre.
Au rez-de-chaussée, les arcs du portail et des arcatures reposent sur des pilastres encadrés de fines colonnes. Les moulures des bases des colonnes comme celles des chapiteaux se prolongent sur les pilastres, les murs et dans les arcatures aveugles, dessinant ainsi des sortes de tympans et de soubassements.
Le portail comporte trois rouleaux. Le rouleau interne est plus récent et ne porte pas de décor. Le rouleau central est orné de deux rangées de prismes. Le rouleau extérieur porte des S allongés disposés en vis à vis, avec des chevrons gravés dans la partie creuse de la sculpture, et l´archivolte, des pointes de diamant. Les deux arcatures, plus basses, sont formées d´un seul rouleau légèrement brisé. Dans les écoinçons formés entre l´arc du portail et les arcs des voussures ont été sculptés, à gauche, un masque et à droite, une tête humaine. Les rouleaux des arcatures portent des motifs géométriques (triangles allongés au nord, losanges encadrés de triangles au sud). Les archivoltes portent, au nord, des feuilles enroulées formant une sorte de guirlande, au sud des dents de scie.
Les arcs du deuxième niveau reposent sur des colonnettes à chapiteaux ornés de feuilles plates et de crochets. La pierre de ces chapiteaux est incrustée dans le mur. Hormis pour le premier chapiteau au nord et au sud, ils sont surmontés d´un tailloir orné de dents de scie et commun aux deux chapiteaux voisins. L´archivolte, continue d´un arc à l´autre, est formée d´une sorte de tresse. La colonnette sud de la première arcature est ornée de bagues, les autres sont lisses. Le pignon moderne est percé d'un oculus. Les angles de la façade sont soigneusement travaillés. Le motif des cordons se poursuit sur la partie latérale, voire sur le rebord du premier contrefort plat de la nef. Au sommet de ces contreforts, au nord comme au sud, est conservé un vestige de l´ancienne corniche avec un modillon sculpté entre le contrefort et la façade.
Les murs de la nef sont contrebutés par des contreforts plats, de 1,25 m de large sur 0,50 m d´épaisseur, montant sous la corniche refaite. Ils sont construits en moyen appareil avec des assises assez hautes. Sur le mur nord, une porte secondaire est percée dans la quatrième travée. Elle avait son pendant, aujourd'hui muré, sur le mur sud, également dans la quatrième travée, couverte en plein cintre du côté extérieur et en arc segmentaire du côté intérieur. Les fenêtres sont toutes similaires, avec un rouleau qui peut porter un décor géométrique, une archivolte ornée qui retombe sur des amortissements également à décor géométrique (prismes, tresses, triangles, losanges, damiers, etc.). La corniche est portée par des modillons refaits sans décor, sauf le premier de la première travée, peut-être en remploi, qui est orné d´une tête de lion tenant une boule dans sa gueule. Sur le mur sud, seules les archivoltes des fenêtres portent un décor. La fenêtre de la première travée a perdu ses colonnettes, les autres ont des chapiteaux et des bases similaires à celles du côté nord et du premier niveau de la façade. Le premier modillon de la première travée est orné d´un visage humain, les autres ont été refaits sans décor.
Le clocher est situé au-dessus de la première travée de l´ancien transept sud, avec un escalier dans le contrefort de son angle sud-ouest. Il présente, au-dessus d'une souche très élevée, un niveau percé sur chaque face de deux baies à deux rouleaux en plein cintre et mouluration en cavet. Des colonnettes ont pris place dans les angles du clocher. La corniche qui surmonte l´ensemble est portée par des modillons modernes, mais certains sont peut-être des remplois de l´ancien clocher roman.
Le chevet et le transept sud sont contrebutés par des contreforts obliques. Sur le mur nord de la travée droite du chœur, un contrefort plat et une reprise d´appareil dans le mur pourraient être des vestiges du mur roman, près de l´absidiole nord.
Le transept nord a été en partie refait, son mur nord est contrebuté en son centre par un contrefort plat qui s´arrête au niveau d´un oculus. L´absidiole nord, semi-circulaire, est romane avec une corniche très débordante portée par des modillons sans décor. Sa fenêtre, dans l´axe est surmontée d´une archivolte, ornée de deux lignes de demi-cercles disposés tête-bêche, qui se prolonge en cordon sur le mur. Son mur ouest est contrebuté vers le nord par un contrefort plat. L´archivolte de sa fenêtre porte un décor formant une sorte de boudin ondulé. Elle est couverte d´une croupe ronde à très faible pente qui ne correspond pas à la trace d´un toit plus pentu sur le mur est du transept.
La nef comprend cinq travées égales, percées de chaque côté d'une fenêtre à colonnettes sur les deux faces ; les doubleaux sont portés par des colonnes sur dosserets, même dans les angles occidentaux. Les murs sont couverts d'arcades aveugles. Le tailloir des chapiteaux est orné d´un décor en damier, comme la corniche qui supporte la voûte. Le décor des chapiteaux à motifs végétaux pose question quant à son authenticité : il pourrait s´agir de copies ou des retailles de chapiteaux.
L´ancienne travée sous clocher devait être surmontée d'une coupole, dont les grands arcs est et ouest brisés et à deux rouleaux subsistent. Les arcs nord et sud et leurs supports ont été en partie refaits ; une console a été appliquée sur les angles, au-dessus des tailloirs des chapiteaux, pour permettre l'établissement d'une voûte d'ogives probablement au début du 16e siècle.
Le transept nord, couvert en berceau brisé refait, a conservé son absidiole romane avec une fenêtre encadrée de colonnettes à bases moulurées et chapiteaux à bagues similaires aux autres. Elle est voûtée en cul-de-four. La corniche qui portait l´ancienne voûte de l´abside est très partiellement conservée, comme en atteste un élément orné d´un décor en damier au-dessus de l´ouverture de l´absidiole.
Le transept sud, à une travée voûtée d'ogives, a été reconstruit au début du 16e siècle. Des vestiges de litre funéraire sont visibles dans les transepts nord et sud et dans la croisée.
Le chœur carré, également voûté d'ogives, a remplacé à la fin du 15e siècle ou au début du 16e siècle l'abside romane.
Détail de la description
| Murs |
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|---|---|
| Toits |
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| Plans |
plan en croix latine |
| Étages |
1 vaisseau |
| Couvrements |
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| Couvertures |
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| Décors/Technique |
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Informations complémentaires
| Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
|---|---|
| Référence du dossier |
IA16008456 |
| Dossier réalisé par |
Dujardin Véronique
Chercheur, service Patrimoine et Inventaire Sarrazin Christine |
| Cadre d'étude |
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| Aire d'étude |
Pays Ouest-Charente - pays du Cognac |
| Phase |
étudié |
| Date d'enquête |
2011 |
| Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel |
| Citer ce contenu |
Église paroissiale Saint-Hippolyte, Dossier réalisé par Dujardin Véronique, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/6ecd8339-7946-4280-9332-70de84faa6c3 |
| Titre courant |
Église paroissiale Saint-Hippolyte |
|---|---|
| Dénomination |
église paroissiale |
| Vocable |
saint Hippolyte |
| Statut |
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|---|---|
| Protection |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Moulidars
Milieu d'implantation: en village
Cadastre: 1826 D2 610, 2011 OD 355