Maison de bénédictins

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Blaye

Le cloître et le logis abbatial de Saint-Sauveur étant décrits entièrement ruinés en 1611 lors de la visite pastorale du cardinal de Sourdis, il ordonne que les "maisons monacales soient rebâties et édifiées capables et honnêtes pour loger les religieux selon leur règle et profession". La proximité de l'abbaye, l'existence de deux niveaux de sous-sol et l'aspect rustique de la bâtisse incitent à voir dans cette maison une construction ancienne, qui constituait peut-être une dépendance de l'établissement bénédictin, en partie rétabli à cette époque. L'inscription DOMINUS / ILLUMINA / TIO MEA dans un cartouche sur le pignon, correspondant à la première phrase du psaume XXVII, si elle n'est pas un remploi, semble confirmer qu'il s'agit bien du logement d'un religieux. Quoi qu'il en soit, le bâtiment principal, composé d'un corps de logis rectangulaire précédé d'un jardin, date vraisemblablement du 17e siècle. Il figure déjà sur des plans anciens, avant le percement de la rue de la Poissonnerie qui le longe à l'ouest. Le plan-relief de 1703 montre un édifice qui paraît plus élevé qu'il n'est aujourd'hui, avec peu de percements. La cheminée du salon, avec son décor de coquille stylisé, indique un réaménagement probablement intervenu dans le 3e quart du 18e siècle. Un placard mural porte la date 1788 peinte à l'intérieur de l'un des battants.

Peut-être cet ensemble immobilier correspond-il à la "maison, cour et jardin" appartenant au chapitre Saint-Sauveur, vendus comme biens nationaux et adjugés pour 7350 livres au notaire Jonas le 8 juin 1792. Passée la Révolution, le plan cadastral de 1832 montre une emprise des bâtiment identique à l'actuelle. Selon la matrice, la demeure, une des plus taxés du secteur, appartient alors au notaire Simonetty (le notaire Emiliand Simonetty est actif à Blaye entre 1832 et 1873), et la partie arrière à la famille Charles. Le registre des augmentations et diminutions signale une reconstruction au nom de Simonetty en 1838, sans que l'on puisse déterminer avec certitude à quoi correspond ce chantier (mur d'enclos et remise ? Les ouvertures rectangulaires pourraient aussi indiquer une reprise des façades).

Une plaque apposée sur le mur de clôture, probablement dans les années 1950, sur laquelle est gravée l'inscription "Ancienne collégiale / des chanoines réguliers / de l'abbaye de Saint-Sauveur / (ordre des bénédictins) / 1615", rappelle la proximité de l'ancienne abbatiale dans l'environnement immédiat de cette demeure.

Périodes

Principale : 17e siècle

Secondaire : 3e quart 18e siècle

Secondaire : 4e quart 18e siècle

Principale : 2e quart 19e siècle

La maison est précédée d'un jardin clôturé et longé par une remise à l'est, et donne sur un second jardin, en cœur d'îlot, avec puits. Le corps de logis est un bâtiment rectangulaire d'un étage construit sur deux niveaux de caves, dont les plus profondes sont voûtées en berceau. La façade antérieure au sud est à pignon découvert, les percements de baies rectangulaires à feuillure de volets sont irréguliers. L'élévation latérale à l'est est percée de nombreuses ouvertures, également irrégulières. Un second bâtiment est adossé à ce corps de logis, doté d'une cheminée au rez-de-chaussée et à l'étage.

Toits
  1. tuile creuse
Étages

sous-sol, en rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré

Couvrements
  1. voûte en berceau segmentaire
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon découvert

Décors/Représentation
  1. Representations : feuillage


Précision sur la représentation :

Le cartouche sur le pignon est orné d'une couronne de feuillage et de fruits.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Blaye , 1 rue de la Libération

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1832 B2 1090, 2017 AM 150

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