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Historique
L'église de Pouzioux est dédiée à saint Symphorien, jeune martyr décapité à Autun au 2e ou 3e siècle pour avoir refusé de sacrifier aux idoles.
Bâtie à l'époque romane (fin 10e - milieu 12e siècle), elle ne conserve de cette période que la nef, et peut-être les chapiteaux présents dans le chœur. Celui-ci s'effondre à la fin du 14e siècle, de même que le clocher. Leur reconstruction, qui s'accompagne de la réparation d'un des murs de la nef, du remplacement du maître-autel et de deux autels secondaires, a lieu de fin avril à fin juillet 1398. Elle est financée par le seigneur Artus Chasteigner de la Garignère, qui loge et nourrit les maçons dans sa métairie de Laudynière (probablement l'actuel lieu-dit Laudonnière à Pouzioux). Il fournit également les bois nécessaires au clocher, que les charpentiers, des habitants de la paroisse, coupent eux-mêmes dans les bois de la Garignère (probablement l'actuel lieu-dit La Garnière). Le texte grâce auquel ces travaux sont connus précise que le seigneur, une fois marié, pourra exposer ses armoiries sur une clef de voûte et sur les chapiteaux du chœur, dont l'un a peut-être été retravaillé à cette occasion. Les deux écussons visibles aujourd'hui sont vierges cependant, et peuvent ne jamais avoir été personnalisés, ou bien avoir porté des armoiries supprimées ensuite volontairement ou effacées par le temps.
Les travaux dont les archives gardent la trace jusqu'à nos jours ne concernent que l'entretien ou la réparation de l'édifice, et n'affectent donc pas son plan, à l'exception notable de la construction de la sacristie en 1777.
Un réaménagement majeur de l'intérieur a en revanche lieu en 1761. André MELOT, maître-menuisier à Chauvigny, revêt le mur oriental du chœur d'un retable en bois destiné à mettre en valeur une toile du martyre de saint Symphorien, peinte l'année précédente par François PACOUR, ainsi qu'un nouveau maître-autel et un tabernacle. La table en pierre de l'ancien maître-autel désaffecté est remployée comme support de l'emmarchement de la nouvelle structure. D'après leur décor, les deux autels secondaires installés de part et d'autre de la nef ont peut-être été réalisés en même temps.
Les cloches, dites Marie et Symphorienne, sont installées respectivement dans le clocher en 1846 et 1901.
Le retable, le tabernacle et le martyre de saint Symphorien sont déposés en 2017 pour restauration. Des travaux doivent être réalisés sur le mur oriental du chœur préalablement à leur repose.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 12e siècle (incertitude) Secondaire : 4e quart 14e siècle (daté par source) Secondaire : 3e quart 18e siècle (daté par source) |
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Description
L'église Saint-Symphorien est située au cœur du bourg de Pouzioux, le long de la route de La-Chapelle-Viviers. Orientée et de plan allongé, elle est dotée d'une nef unique. Le chœur à chevet plat est coiffé d'un clocher carré en bois, et flanqué d'une sacristie contre son mur sud. L'édifice est construit majoritairement en moellon de calcaire, la pierre de taille étant réservée au mur du chevet et aux contreforts. Plusieurs types de couverture sont représentés : tuile creuse sur le chœur, tuile plate sur la nef et la sacristie, ardoise sur le clocher.
La nef est accessible au sud grâce à une porte en plein cintre de style roman, dont les décors géométriques situés sur les sommiers et l'archivolte évoquent des fleurs ou des étoiles à quatre branches. Les murs nord et sud sont percés chacun de deux baies étroites en plein cintre. Le mur ouest, dépourvu d'ouverture, a pour seul décor une croix en pierre placée au sommet du pignon. Le chœur est accessible depuis l'extérieur par une porte de style gothique au linteau en accolade. Le mur du chevet est percé d'une baie en arc brisé, comblée sur une hauteur de quatre assises, et son pignon, qui dépasse largement de la toiture, est percé d'une petite ouverture rectangulaire et couronné d'une croix en pierre. Les murs latéraux comptent chacun une baie étroite comparable à celles de la nef, mais celle du sud a été condamnée, vraisemblablement lors de la construction de la sacristie. Au nord, un escalier extérieur construit entre deux contreforts permet d'accéder au comble et au clocher.
À l'intérieur, la nef est couverte d'un lambris en berceau peint en gris. Le sol est recouvert de carreaux de terre cuite de moyen module et d'un bandeau central de grandes dalles de calcaire. Sur les murs, le décor se limite à un enduit peint imitant un grand appareil régulier, qu'on retrouve également dans une partie du chœur. Ce dernier est accessible grâce à une ouverture en arc brisé, dont les impostes sont ornés chacun d'une tête humaine et de feuillages. Le chœur compte deux travées voûtées sur croisée d'ogives. À chacun des angles se trouve un cul-de-lampe décoré d'une fleur ou d'un visage, et les chapiteaux des colonnes supportant l'arc doubleau sont ornés d'un écusson vierge, d'un coq, de pampres et de plusieurs visages barbus. Le sol est recouvert de dalles de calcaire de grande taille et de carreaux de terre cuite. À proximité de la colonne sud se trouve une dalle funéraire ornée d'un écu très usé sur lequel figure un animal passant difficilement identifiable. L'historien et archéologue François Eygun y a vu dans les années 1930 le bœuf passant des Lanet, seigneurs fondateurs du château de Champeau. Une clôture liturgique en bois délimite l'espace contenant le maître-autel, dont les parties hautes sont couvertes d'un enduit peint imitant le marbre. Le retable en bois peint destiné à mettre en valeur le maître-autel - ainsi qu'un tabernacle et une toile représentant le martyre de saint Symphorien - a été déposé pour restauration, révélant des restes de décors peints antérieurs.
La sacristie est accessible depuis l'extérieur par une porte percée dans son mur ouest, et depuis l'intérieur par une porte percée dans le mur sud du chœur.
Les cloches, de même que le mobilier et le retable de l'église, font l'objet de dossiers séparés.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan allongé |
Couvrements |
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Couvertures |
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Escaliers |
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Décors/Technique |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA00045401 |
Dossier réalisé par |
Société de Recherches Archéologiques du Pays Chauvinois
Bellet Jérôme Chargé de mission inventaire du patrimoine au sein de Grand Poitiers de début 2017 à fin 2018. Rezé Charles Chargé d'inventaire du patrimoine au sein de la Direction de la Coordination Culture - Patrimoine de Grand Poitiers, entré en fonction le 1er juillet 2019. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Grand Poitiers Communauté urbaine |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
1973 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Grand Poitiers Communauté urbaine, (c) Société de Recherches Archéologiques du Pays Chauvinois |
Citer ce contenu |
Église Saint-Symphorien, Dossier réalisé par Société de Recherches Archéologiques du Pays Chauvinois, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Grand Poitiers Communauté urbaine, (c) Société de Recherches Archéologiques du Pays Chauvinois, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/83def436-b007-468f-9413-71457c6554ae |
Titre courant |
Église Saint-Symphorien |
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Dénomination |
église |
Vocable |
Saint-Symphorien |
Destination |
église paroissiale |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Chauvigny , place de l' Eglise
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: (bourg de) Pouzioux
Cadastre: 1832 A1 220, 1976 199 A 150, 2020 199 BV 24