Portail occidental

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Rion-des-Landes

Ce portail est le seul vestige de l'église érigée au tournant des XIIe et XIIIe siècles, profondément remaniée au XVIe siècle, puis lors de la vaste campagne de restauration menée en 1868 par l'architecte Gustave Alaux. Il s'agit de l'un des rares portails landais de l'époque romane à tympan historié, avec ceux de Saint-Sever (portail nord, fin du XIe siècle), de Sorde (fin du XIIe siècle) et de Mimizan (vers 1220 ?). Considéré par les historiens du XIXe (Dufourcet) et du XXe siècle (Daugé, Cuzacq) comme une création homogène, l'ouvrage a pourtant connu en 1868 une importante restauration, comparable à celle du portail de Morlaàs (Pyrénées-Atlantiques) dans les mêmes années. La voussure, en particulier, présente en plusieurs endroits une sculpture d'aspect mécanique et trop régulier qui fait soupçonner une réfection au moins partielle ; le bandeau continu tenant lieu de tailloirs et d'imposte, avec ses têtes masculines aux moustaches "à l'impériale", est quant à lui une recréation à neuf, de même que le soubassement. Enfin, les têtes refaites du Christ et de trois des "animaux" du Tétramorphe sur le tympan pourraient aussi dater des travaux d'Alaux et de son collaborateur, le sculpteur Vincent Saint-Sébastien. L'absence de témoignages iconographiques antérieurs à la restauration de 1868 empêche toutefois de mesurer précisément l'ampleur de ces réfections. Le devis d'Alaux, daté du 12 mai 1866, détaille en effet les créations sculpturales a novo pour le porche et la nef (chapiteaux, culots, clefs de voûte), mais ne mentionne les "travaux de la porte d'entrée" que dans une annexe "vu(e) et vérifié(e)" le 4 août 1870 et sous le seul angle des matériaux employés - "pierre tendre de Nousse" (180 francs), "pierre dure de Montfort" (200 francs), etc. - sans préciser la nature exacte de leur emploi. Le 25 août 1871, le conseil municipal vota un crédit de 666,50 francs pour paiement à Saint-Sébastien de "travail de sculpture [...] non prévu au devis", qui correspond à celui de la restauration du portail.

Périodes

Principale : 1ère moitié 13e siècle

Secondaire : 3e quart 19e siècle

Dates

1868, daté par source

Auteurs Auteur : Alaux Gustave

Jean-Paul Louis Gustave Alaux, né à Bordeaux le 29 novembre 1816 à Bordeaux, mort dans la même ville le 23 mars 1882 ; fils du peintre Jean-Paul, dit Gentil-Alaux.

, architecte, restaurateur (attribution par source)
Auteur : Saint-Sébastien Vincent

Sculpteur ornemaniste à Bordeaux, collaborateur de l'architecte bordelais Gustave Alaux sur les chantiers des églises de Buglose (1864-1865), de Mugron (1866) et de Rion-des-Landes (1868), et de l'architecte Taillarda fils à l'église Saint-Nicolas de Nérac (1856) ; il travailla aussi à la chapelle de la Vierge de la cathédrale de Dax en 1864-1871. Il est nommé "M. Vincent" et "Vincent St-Sébastien" dans les archives de Buglose, "Vincent Saint-Sébastien" à Nérac, mais signe "Sébastien" tout court les sculptures de Mugron et de Rion.

Enfant trouvé à la porte de l'hospice civil de Pau le 23 janvier 1829 (le lendemain de la fête de Saint-Vincent et trois jours après la Saint-Sébastien), Vincent Saint-Sébastien épousa le 29 novembre 1854 à Saint-Paul-lès-Dax (où il était alors domicilié) Jeanne Lamaison (née à Laurède le 11 février 1828), institutrice, fille de Jean-Baptiste Lamaison, tonnelier à Laurède, et de Marie Lagraulet, et sœur aînée de Françoise, qui devait épouser en 1858 le sculpteur nantais Aristide Belloc (1827 - 1888/1908), auquel Saint-Sébastien succédera en 1861 sur le chantier de Buglose, dirigé par le Père Antoine Lamaison, oncle par alliance des deux sculpteurs.

, sculpteur, restaurateur (attribution par source)

Portail à voussure en plein cintre appareillée constituée de quatre rouleaux à ressauts délardés, le premier et le troisième retombant sur quatre colonnes dotées d'une base attique et d'un chapiteau à corbeille pyramidale, le deuxième et le rouleau d'archivolte reposant sur les ressauts du bandeau continu servant de tailloir aux chapiteaux et d'imposte aux piliers. La porte appareillée en arc segmentaire (moderne) est surmontée d'un tympan en demi-lune sans linteau (disparu). Le fût des colonnes est peint en faux marbre rouge veiné de blanc.

La porte à deux vantaux, peinte en rouge, comporte des pentures en fer forgé de style néoroman (têtes de grue aux extrémités des fers courbés).

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Rion-des-Landes , place des Droits-de-l'Homme

Milieu d'implantation: en village

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