Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

La maison est de plan barlong, présentant un demi-pignon sur rue, son mur arrière donnant actuellement sur une cour. Elle est assise sur une rupture de pente ; le rez-de-chaussée côté rue est un soubassement enterré au trois quart de sa hauteur côté cour. Un escalier droit appuyé contre le mur nord relie ces deux niveaux. Si le moyen appareil du mur nord longé par l'androne peut indiquer une implantation d'origine médiévale, la limite sud de la bâtisse actuelle semble résulter d'une subdivision parcellaire récente (1ère moitié du 19e siècle) : une colonne prise dans le mur de moellons est probablement le témoin d'une structure porteuse des planchers des étages constituée d'une ou plusieurs colonnes médianes implantée dans l'axe du faîtage, impliquant que l'unité bâtie d'origine comprenait l'emprise de la maison voisine (cad. 285). Le plan masse de cette dernière, similaire à la maison cad. 290 et présentant un demi-pignon inversé conforte l'hypothèse. La façade arrière, sur l'actuelle " cours des Arts ", est une construction commune de l'époque moderne, probablement contemporaine de la phase principale de remaniement (17e-18e siècle). Le fenestron de l'étage de soubassement n'apparait que comme un soupirail de cave, environ 0,20 m au-dessus du niveau du sol, sans présenter de caractère d'ancienneté marqué.

L'édifice a été entièrement restauré en 2007, ce qui rend hasardeuse la lecture des murs. La façade est documentée par les clichés de 2005 du PSMV (O. Lescorce) : on y voit la trace d'un arc segmentaire extradossé au rez-de-chaussée, à droite d'une fenêtre récente, le tout ayant été remplacé en 2007 par une arcade en anse de panier. Il est possible que certains éléments de maçonnerie en moyen appareil du rez-de-chaussée aient pu remonter au Moyen Âge, en particulier près à l'angle nord, mais une observation précise avant ragréage aurait été nécessaire pour s'en assurer. Au 1er étage, une fenêtre avait pris place au début du 20e siècle dans une baie beaucoup plus large couverte d'un arc segmentaire dont l'encadrement était encore conservé, excepté l'appui mouluré qui avait déjà été bûché ; ses dimensions ont dû motiver la restitution de la croisée en bois actuelle. A l'aplomb de la porte d'entrée du rez-de-chaussée, conservée en l'état, un fenestron éclairant la cage d'escalier avait été bouché ; il a été dégagé. Enfin, la petite fenêtre du comble à surcroît a été conservée en l'état, simplement nettoyée ; ses montants sont élégis par un quart de rond qui se prolonge sur le linteau légèrement cintré.

A l'intérieur, les murs du rez-de-chaussée ont été presque partout mis à nu. La colonne prise dans le mur sud est l'élément qui est le plus incontestablement attribuable au Moyen Âge. Son chapiteau et la plus grande partie de son fut ayant été aplani au nu du mur, il ne reste plus guère d'élément susceptible de fournir une indication de datation. Tout au plus peut-on constater que le chapiteau était d'une seule pièce, de l'astragale au tailloir dont le profil de la moulure, très érodé, est encore visible du côté droit. Du côté sud, à gauche du fenestron, le mur du fond pourrait présenter quelques assises médiévales : contrairement à la partie opposée, montée en moellons, un moyen appareil assez régulier de hauteurs d'assises comprises entre 0,35 m et 0,40 m s'apparente au standard couramment rencontrés dans les constructions locales du 13e siècle. L'altération marquée des assises du bas du mur peut être imputée au fait que ce niveau de soubassement ait servi d'entrepôt à sel d'une boucherie au cours du 20e siècle. Côté nord, le mur est également constitué en majeure partie d'un moyen appareil qui pourrait remonter au Moyen Âge. A l'étage, une niche d'évier couverte d'un arc plein cintre est conservée, sans qu'aucun caractère distinctif ne permette d'en dater la mise en place, qui peut être tout aussi bien moderne. Les deux colonnes à fut polygonal et le pilier de plan carré couronné d'un chapiteau orné d'un cep de vigne sont des créations de 2007.