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Historique
La cité épiscopale de Dax possédait dès le Moyen Âge deux hôpitaux extra muros : au nord, celui du Saint-Esprit, fondé vers 1215 au Sablar, sur la rive droite de l’Adour ; au sud, celui de Saint-Eutrope, au quartier du Cassourat, sans doute installé au XIVe siècle. Le premier, reconstruit en 1541-1542, fut confié aux barnabites (en charge du collège de Dax depuis 1631), puis aux Filles de la Charité à partir de 1712 (P. Coste, 1908). L'établissement, souvent exposé aux crues de l'Adour, était jugé très insalubre. L'hôpital Saint-Eutrope, qui dépendait de la même administration mais était alors de moindre importance, jouissait en revanche d'une meilleure implantation. En mars 1728, le rattachement par un arrêt du Conseil d’État des hôpitaux d'Arancou, de Gourbera et de Taller à celui de Saint-Eutrope changea la situation en faveur de ce dernier et entraîna pour ce nouvel "hôpital général" une première campagne de reconstruction. En 1741, la tentative des administrateurs, menés par l'évêque Suarez d'Aulan, de fusionner les deux hôpitaux au profit de Saint-Eutrope se heurta cependant à de vives oppositions des barnabites, des habitants du Sablar, du corps de Ville et du Parlement de Bordeaux. Il fallut attendre la grande inondation de 1770, qui ravagea l'hôpital du Saint-Esprit, pour relancer le projet. Le nouvel évêque Le Quien de La Neufville obtint enfin du Conseil d’État, en décembre 1777, l'union des deux établissements. Dès le 10 juin 1778, l'administration approuva un devis de reconstruction de l'hôpital général, aussitôt mis à exécution par l'entrepreneur en maçonnerie Jean Labadie, de Dax. L'année suivante, la gestion de l'établissement était confiée aux Filles de la Charité, sous la conduite de la supérieure Marguerite Rutan (1736-1794, déclarée bienheureuse en 2011). Celle-ci acheva les travaux des bâtiments d'accueil, dont le gros œuvre était déjà terminé, fit bâtir en 1780 des greniers à l'aile nord et prolonger l'aile sud en 1784, tout en s'occupant de meubler l'établissement. La chapelle (récemment étudiée par J. Pons, 2011) fut érigée en dernier lieu, d'avril 1785 à décembre 1786, par Labadie et par le charpentier Jean Lavie (auteur en 1787 du petit clocher qui couronnait l'édifice). Sa vitrerie à losanges (remplacée en 1893 par le Bordelais Dagrant) était due aux maîtres verriers dacquois Jean Bahus et Jacques Monique.
L'ensemble, bien adapté à la petite ville de 4000 âmes qu'était alors Dax, a subi de profondes modifications dans la seconde moitié du XIXe siècle : rhabillage de la façade du corps ouest sur l'avenue Victor-Hugo, reconstruction totale des ailes nord et sud, adjonction d'un avant-corps sur la façade orientale du bâtiment principal et d'une galerie à arcades au milieu de la cour, afin d'assurer un passage couvert entre les différentes parties de l'établissement. Par la suite, les besoins croissants en espace et la modernisation nécessaire des équipements ont entraîné plusieurs extensions de l'ensemble vers le sud à la fin du XIXe siècle (corps de bâtiment sur la rue Labadie) et vers l'est dans le courant du XXe siècle, ainsi qu'une grande rénovation en 2008.
Détail de l'historique
Description
L'hôpital, après sa reconstruction totale dans les années 1778-1781, se présentait comme "un quadrilatère de 120 pieds de côté (39m60) avec un corps de logis en façade, infirmerie sur les côtés, chapelle au centre de 45 pieds (14m84 x 7m92), face à l'entrée, à l'extrémité de la cour centrale pavée" (J. Peyresblanques, 2011, p. 287). A droite de l'entrée (c'est à dire au sud) étaient situés, de part et d'autre d'un couloir, la cuisine, un réfectoire, une lingerie, une décharge, une salle de 10 lits pour les femmes et une salle d'accouchement ; à gauche de l'entrée (au nord), au-delà d'un escalier en fer forgé (toujours existant), la salle du conseil d'administration (actuelle apothicairerie), un couloir conduisant à la pharmacie et au laboratoire, une salle pour les hommes ; à l'étage se trouvait l'infirmerie et le dortoir des religieuses. Les ailes nord et sud, en retour d'équerre, étaient occupées chacune par une salle de 20 lits ; à l'extrémité de l'aile nord, une salle de classe, à celle du sud, le logement des enfants trouvés. Dans la cour intérieure, un bâtiment indépendant abritait la boulangerie, le bûcher, la buanderie et un puits. La chapelle en moellon enduit est le seul élément, avec le corps de bâtiment ouest, à être demeuré à peu près intact. Entièrement isolée dans la moitié orientale de la cour, elle consiste en une simple salle rectangulaire, ouvrant par une porte appareillée à fronton (en pierre de Bidache), avec tribune à l'entrée et sacristie dans le prolongement du vaisseau. Le petit clocher de charpente qui couronnait à l'origine la sacristie a été démoli vers 1985.
L'essentiel de ces dispositions, qui concernent la moitié occidentale de l'édifice actuel, a été conservé, mais les bâtiments eux-mêmes ont été profondément modifiés dans la seconde moitié du XIX siècle : la façade du corps ouest (le seul couvert d'ardoises) sur l'avenue Victor-Hugo a été rhabillée, les ailes nord et sud reconstruites en totalité (avec fenêtres en serlienne aux extrémités ouest) ; un avant-corps à fronton a été accolé à la façade orientale du bâtiment principal et une galerie (avec arcades en plein cintre ouvertes au rez-de-chaussée et fenêtres vitrées à l'étage) a été construite au milieu de la cour pour assurer un passage couvert entre les différentes parties de l'établissement. D'importants bâtiments ont été ajoutés au sud de la parcelle à la fin du XIXe siècle (corps de bâtiment sur la rue Labadie) et à l'est dans le courant du XXe siècle.
Détail de la description
| Murs |
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| Toits |
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| Étages |
rez-de-chaussée, 1 étage carré |
| Couvrements |
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| Couvertures |
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| Escaliers |
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| Décors/Technique |
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| Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Tête d'ange à la clef de la porte d'entrée de la chapelle (une croix amortissait à l'origine le fronton). Autres têtes d'anges polychromes sur le chapiteau des pilastres en stuc (peint en faux marbre rouge des Pyrénées) à l'arc doubleau du chœur de la chapelle, celui-ci orné de caissons peints alternativement en faux marbre rouge et vert. Armoiries sculptées de la ville de Dax (XIXe siècle) à l'extérieur du corps de bâtiment sud, sur la rue Labadie. |
Informations complémentaires
| Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
|---|---|
| Référence du dossier |
IA40001546 |
| Dossier réalisé par |
Maisonnave Jean-Philippe
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| Cadre d'étude |
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| Aire d'étude |
Dax sud |
| Phase |
étudié |
| Date d'enquête |
2012 |
| Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
| Citer ce contenu |
Hôpital thermal (hôpital Saint-Eutrope), Dossier réalisé par Maisonnave Jean-Philippe, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/a49fb125-e1e7-4012-831e-48002fd59d71 |
| Titre courant |
Hôpital thermal (hôpital Saint-Eutrope) |
|---|---|
| Dénomination |
hôpital |
| Précisions sur la dénomination |
hôpital thermal |
| Vocable |
Saint-Eutrope |
| Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Dax , 1 rue Labadie
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 2012 BV 562