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Ensemble autel, 2 gradins d'autel, tabernacle, retable, 2 crédences (autel de la Vierge)
Historique
Cet autel fut exécuté en 1765 par les frères Mazzetti, Bernard Virgile (1706-1785) et Jacques-Antoine (1719 ou 1725 - 1781), sculpteurs originaires du Tessin et installés en Avignon, qui avaient déjà réalisé quatorze ans plus tôt le maître-autel de la cathédrale à la recommandation de l'évêque Suarez d'Aulan. Les parties stuquées du retable furent peut-être exécutées en collaboration avec leurs deux autres frères, les stucateurs Pierre et Michel (mais ceux-ci semblent travailler indépendamment à Carpentras dès avant cette époque).
L'autel de la Vierge eut le statut d'autel paroissial jusqu'à la Révolution, le maître-autel étant réservé au chapitre de la cathédrale. Sa composition, en particulier celle du retable, fut reprise en 1771 par les Mazzetti pour l'autel de sainte Quitterie à l'église du Mas-d'Aire (Aire-sur-l'Adour). Le décor, encore dans la lignée du rocaille français, est enrichi d'une profusion de marbres colorés de goût ultramontain. Le relief de la porte du tabernacle reproduit partiellement une Pietà aux anges d'Otto van Veen (1556-1629), elle-même inspirée d'une composition de Taddeo Zuccaro (1529-1566) aujourd'hui à la Villa Borghèse à Rome (une version est conservée au musée des beaux-arts de Nancy). Cette oeuvre servit aussi de modèle pour le tabernacle du maître-autel d'Amou (réf. IM40001483), parfois attribué (mais semble-t-il à tort) aux Mazzetti.
La chapelle de la Vierge et sa décoration, après une première reprise en 1844 par le marbrier et plâtrier local Bertrand Lagrange, firent l'objet en 1872-1876 d'une importante campagne de restauration, partiellement financée par l'archiprêtre Goujon-Girardot, chantier qu'évoque l'architecte municipal Victor Sanguinet, directeur des travaux, dans un rapport du 9 août 1878 (voir annexe). Concernant l'autel proprement dit, les termes employés par Sanguinet sont trop imprécis pour permettre une restitution exacte des travaux effectués. Selon lui, le marbrier Dussert - sans doute le maître-marbrier Dominique Dussert (Bagnères-de-Bigorre, 1815-1910) et/ou son cousin Pierre (Bagnères, 1840-1892) - procéda à la "reconstruction de l'autel & dallage" de la chapelle, tandis que les sculpteurs bordelais Chavannes et Moras exécutaient "les sculptures de l'exposition dudit autel" et que le peintre-décorateur parisien Louis Icard (1820-1891) revêtait murs et voûtes d'un décor polychrome. Une forte somme de 5.070,90 francs est en effet payée à Dussert le 10 mai 1873 "pour reconstruction de l'autel de Notre-Dame". Si le mot de "reconstruction" est sûrement excessif et doit correspondre à un simple remontage après réparations - la parfaite homogénéité de l'ensemble actuel plaide en ce sens -, des réfections de détail ont pu effectivement être réalisées : ainsi la couronne de l'exposition, aux agrafes fleuronnées d'un goût plus "Renaissance" que rocaille, a-t-elle probablement été refaite par les sculpteurs bordelais entre avril et novembre 1874. Les parties hautes du retable ont aussi fait l'objet de reprises et de compléments : le registre de comptes de la fabrique (1858-1875) correspondant à cette période de travaux mentionne en effet le paiement au maçon Ducamp (Pierre, 1840-1931), en avril 1872, de "un mètre cube et demi de pierre d'Angoulême pour les chapiteaux des colonnes de l'autel de la Ste Vierge", ce qui suppose un remplacement au moins partiel de ces éléments du retable. Quant au peintre Icard, il reçut le 13 janvier 1877 le solde (2.535 francs) de la somme totale (7.954,30 francs) à lui due.
Le même registre mentionne encore le paiement en deux versements, les 7 avril et 1er juin 1872, d'une somme de 350 francs au "sieur Vincent Saint-Sébastien, sculpteur" (né à Pau en 1829) pour ses "sculptures de l'autel de la Sainte Vierge" - mais ce paiement correspond presque certainement aux frises intérieures des murs et non à l'autel-retable proprement dit. Enfin, le peintre dacquois Saint-Laurent (Pierre, 1825-1881) reçoit 120 francs le 17 mai 1873 "pour la restauration du tableau de l'Assomption". En mars 1873, date d'une description anonyme des "richesses mobilières" de l'église (Archives diocésaines), les travaux sont presque achevés à quelques détails près.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 3e quart 18e siècle Secondaire : 3e quart 19e siècle |
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Dates |
1765, porte la date 1872, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Mazzetti Bernard Virgile, sculpteur (signature) Auteur : Mazzetti Jacques Antoine, sculpteur (signature) Auteur : Dussert Dominique Marbrier. Sans doute identifiable au "Dominique Dussert, maître marbrier", né à Bagnères-de-Bigorre le 18 juillet 1815 et mort dans la même ville (maison Tarissan, 4 place Lafayette) le 26 janvier 1910 à l'âge de 94 ans (AD Hautes-Pyrénées, N 1815 et NMD 1910), décès annoncé dans L'Action pyrénéenne du 2 février 1910. Fils de Jean Dussert, tisserand puis laboureur, et de Jeanne Marie Dancla, il était veuf de Valentine Dangoumau. Il s'agit peut-être du "Dussert, marbrier", habitant rue de la Cataye à Mont-de-Marsan, dont la maison fut détruite dans un incendie en janvier 1855 (Journal des Landes). Auteur : Chavannes, sculpteur (attribution par source) Auteur : Moras, sculpteur (attribution par source) Auteur : Icard Louis Biographie (recherches : Florian Grollimund, octobre 2023) François Louis Icard, peintre décorateur parisien, né le 18 août 1820 à Lagrasse (Aude) et mort à Boulogne-Billancourt (Seine) le 26 février 1891 à 17 heures ; fils de Pierre Icard (1785-1857), agriculteur, et de Marie-Anne Bourguet (1780-1862). Il épouse à Dax, le 18 juin 1867, Marie-Octavine dite Octavie Delestan (Dax, 29 novembre 1839 - Paris 15e, 3 rue Nicolas-Charlet, 3 avril 1907), fille du fondeur de cloches François Dominique Delestan (1806-1865) et de Catherine Fautous - parmi les témoins du mariage figure Victor Sanguinet, futur architecte de la Ville de Dax. De cette union naît une fille, Jeanne-Marie-Louise Icard (Paris, 8 rue Cassette, 2 mai 1872 - Meaux, 6 octobre 1925), mariée à Paris, le 25 octobre 1906, avec Eugène Marec (1880-1977), ingénieur électricien (d'où postérité). En 1866, Icard est domicilié au 8, rue Cassette à Paris, à la même adresse que son associé Louis Carlier, que le peintre Prodel fils et le célèbre sculpteur Auguste Préault (1809-1879). En 1882, il réside au 76, rue de Rennes. En mai 1888, il vend une maison à Lagrasse et habite Dax (Le Rappel de l'Aude, 3 juin 1888). Il meurt en février 1891 à Boulogne-Billancourt au 4, rue des Abondances. ____________________ Carrière (recherches : Florian Grollimund, octobre 2023) Icard est associé dès les années 1850 au peintre décorateur Louis François Carlier (Paris, 8 février 1829 - ?), avec qui il mène la plupart de ses chantiers de décoration. Alors installés au 8, rue Cassette, les deux hommes insèrent dans le Guide spécial du clergé dans Paris d'Adolphe Josse (année 1865) une publicité qui récapitule leurs travaux exécutés en commun : "Peinture murale-décorative / L. ICARD et L. CARLIER / rue Cassette, 8, à Paris. / Ils se chargent de la décoration des églises, chapelles privées, autels, boiseries, etc., etc. Ils ont exécuté à Paris et en province plusieurs travaux importants ; ils ont terminé dans l'église de Saint-Etienne du Mont, à Paris, la chapelle de Sainte-Geneviève, commencée par le R.P. Martin. / Monument Saint-Vincent-de-Paul (Landes). / Chapelle du couvent de Marie-Réparatrice, à Strasbourg (Bas-Rhin). / Église du Jésus, rue de Sèvres, 35, à Paris. / Chapelle du couvent du Bon-Pasteur, à Moulins (Allier). / Chapelle du monastère de la Visitation, à Brioude (Haute-Loire). / Église de Saint-Nicolas, à Haguenau (Bas-Rhin. Etc., etc., etc." Le "monument Saint-Vincent-de-Paul" est la chapelle du Berceau (architecte Paul Gallois) sur le lieu de naissance du saint à Saint-Vincent-de-Paul (Landes) : la coupole (détruite en 1947) représentait l'Apothéose du saint. (Le Second Empire, essor des Landes, 1852-1870, cat. expo., Mont-de-Marsan, 1980, p. 50). A l'église Saint-Ignace des Jésuites de la rue de Sèvres, Icard décora en 1865 les colonnes d'angle de quatre chapelles (Encyclopédie d'architecture. Revue mensuelle des travaux publics et particuliers, 2e série, Xe volume, Paris : Ve A. Morel & Cie, 1881). En 1866, il signe un devis de décoration dans le cadre de la reconstruction de l'église paroissiale de Saint-Denis (93) proposée par Viollet-le-Duc. Les travaux du couvent Sainte-Marie à Brioude datent de 1864 (Lettre de Sœur Marie-Chantal Vayron de la Visitation Sainte-Marie, Brioude, 28 mars 1864). Après 1865, Icard et Carlier travaillent à la basilique Notre-Dame de Marienthal (Bas-Rhin) vers 1866, exposent à l'Exposition universelle de Paris en 1867, décorent la chapelle de la Vierge à la cathédrale de Dax en 1871 et 1875, église dont ils peignent la coupole (Assomption) en 1882, exécutent en 1875 des peintures décoratives à la chapelle de l'asile et école de filles de Courcelles en (Seine-et-Marne (A. Hardy, architecte) et réalisent en 1878-1879 les peintures du chœur de la basilique Notre-Dame-des-Douleurs à Haguenau (Bas-Rhin). A noter qu'un Honoré Icard, sculpteur, peut-être parent de Louis, est documenté en 1879, et un sculpteur du nom d'Émile-Joseph Carlier en 1880. Auteur : Ducamp Pierre Jean Pierre Ducamp, maçon et entrepreneur de travaux publics à Mimbaste (Landes) puis Dax (boulevard Saint-Pierre en 1895). Né à Mimbaste le 2 février 1840 et mort à Dax le 13 juillet 1931 ; fils de Jean Ducamp, tonnelier, et de Catherine Darrigade ; épouse à Dax, le 26 janvier 1869, Jeanne Lasserre (Pouillon, 9 janvier 1853 - Dax, 16 mars 1909), fille d'Arnaud Lasserre, entrepreneur de travaux publics, et de Catherine Lombard, dont il eut trois enfants : Eugénie (1873-1961), en 1896 Mme Jacques Albert Cazalis ; Marie Catherine et Jean Paul. Auteur : Sanguinet Victor Conducteur des Ponts et Chaussées, puis architecte de la Ville de Dax. Né à Saint-Vincent-de-Xaintes (Dax) le 6 février 1820, mort à Dax (rue Saint-Vincent) le 17 septembre 1894 ; fils de Pierre Sanguinet (mort à Saint-Vincent-de-Xaintes le 26 avril 1825), tailleur d'habits, et de Catherine Brocas (épouse du plâtrier Jean Legrand en deuxièmes noces), et frère d'Élisabeth, en 1838 Mme Christophe Hoffmann. Épouse en premières noces à Dax, le 6 février 1849, Marthe (ou Marie) Delphine Duverger (Dax, 1826 - Dax, 2 décembre 1849), tailleuse de robes, fille de Bernard Duverger et de Marie Rose Larrieu ; puis en deuxièmes noces, à Dax le 12 février 1855, Zoé Marthe Lalanne (Dax, 29 janvier 1825 - Dax, 18 mai 1898), marchande de nouveautés, fille de Jean-Baptiste Lalanne, vitrier et entrepreneur de construction (frère de l'entrepreneur Étienne Lalanne), et de Marie Lobiose ou Laubiosse, et sœur du général de brigade Étienne Lalanne (1819-1897). Sanguinet eut quatre filles et deux fils de son second mariage. Auteur : Saint-Sébastien Vincent Sculpteur ornemaniste à Bordeaux, collaborateur de l'architecte bordelais Gustave Alaux sur les chantiers des églises de Buglose (1864-1865), de Mugron (1866) et de Rion-des-Landes (1868), et de l'architecte Taillarda fils à l'église Saint-Nicolas de Nérac (1856) ; il travailla aussi à la chapelle de la Vierge de la cathédrale de Dax en 1864-1871. Il est nommé "M. Vincent" et "Vincent St-Sébastien" dans les archives de Buglose, "Vincent Saint-Sébastien" à Nérac, mais signe "Sébastien" tout court les sculptures de Mugron et de Rion. Enfant trouvé à la porte de l'hospice civil de Pau le 23 janvier 1829 (le lendemain de la fête de Saint-Vincent et trois jours après la Saint-Sébastien), Vincent Saint-Sébastien épousa le 29 novembre 1854 à Saint-Paul-lès-Dax (où il était alors domicilié) Jeanne Lamaison (née à Laurède le 11 février 1828), institutrice, fille de Jean-Baptiste Lamaison, tonnelier à Laurède, et de Marie Lagraulet, et sœur aînée de Françoise, qui devait épouser en 1858 le sculpteur nantais Aristide Belloc (1827 - 1888/1908), auquel Saint-Sébastien succédera en 1861 sur le chantier de Buglose, dirigé par le Père Antoine Lamaison, oncle par alliance des deux sculpteurs. Auteur : Saint-Laurent Pierre Eugène Pierre Eugène Saint-Laurent (Bayonne, 5 janvier 1825 - Paris 3e, 6 février 1881), peintre, dessinateur et restaurateur d'origine bayonnaise, actif à Dax (au moins entre 1870 et 1873), où il était professeur de peinture, puis à Paris (25, rue du Grenier-Saint-Lazare). Fils de Pierre Marc Saint-Laurent, maître tonnelier à Bayonne, et de Julienne Doniez, il épousa à Vieux-Boucau, le 31 janvier 1844, Marie Boulbe (née à Moliets-et-Maa en 1824), fille de Pierre Boulbe, brigadier des douanes landais, et de Catherine Bergès. il en eut trois enfants : Pierre Gustave (1844-1926), peintre à son tour, Gérard Michel Frédéric (1846-1885), peintre en bâtiment, Gabrielle Eugénie (1851-1856) et Pierre Chevalier (1852-1853). Auteur : Lagrange Bertrand Sculpteur, marbrier et plâtrier à Dax (8, boulevard Saint-Vincent), né à Montfort-en-Chalosse en 1807, mort à Dax le 18 septembre 1874 à soixante-sept ans ; fils d'Étienne Lagrange (1771-1849), gendarme impérial puis marchand, et de Jeanne Lailheougue ; marié à Dax, le 2 février 1839, avec Marguerite Euphrosine Berlon (Dax, 22 juin 1808 - Dax, 12 janvier 1895), fille de Pierre Berlon, coutelier à Dax, et de Marie Brunet, dont il eut sept enfants nés à Dax : Étienne (30 novembre 1839), Laurent (8 avril 1841 - 7 août 1844), Marie (11 août 1842), Marie Pascalie Noémi (31 janvier 1846), Germain Prosper Émile (24 février 1847), Étienne (26 avril 1848) et Maria (3 juin 1850). Auteur : Gischia Jean, entrepreneur (attribution par source) Afig : Zuccaro Taddeo, peintre Afig : van Veen Otto Otto van Veen, dit Otto Venius ou Vaenius, peintre et théoricien d'art flamand, né en 1556 à Leiden (Leyde) et mort le 6 mai 1629 à Bruxelles. Élève d'Isaac Claesz van Swanenburg à Leyde, il fut entre 1594 et 1598 le maître de Pierre-Paul Rubens. Hollandais catholique, il s'installa en 1572 avec sa famille à Anvers, voyagea en Italie, en Allemagne et en Bohême de 1575 à 1581, regagna ensuite les Pays-Bas méridionaux (Liège, Bruxelles) et s'établit définitivement à Anvers en 1593. Il y publia plusieurs recueils d'emblèmes et des essais philosophiques. Personnalite : Goujon-Girardot Jean André Hippolyte Hippolyte (prénom usuel) Goujon-Girardot, né à Privas (Ardèche) le 15 brumaire an XII (7 novembre 1803), fils d'Auguste Goujon-Girardot et de Marie-Anne Dulac. Archiprêtre de la cathédrale de Dax de 1847 à 1872, nommé chevalier de la Légion d'honneur le 13 août 1862, il mourut au presbytère de la cathédrale de Dax le 10 janvier 1873 (son décès fut déclaré par l'architecte de la Ville de Dax, Victor Sanguinet, AD Landes, 4 E 88/132). |
Lieux d'exécution |
lieu d'exécution |
Description
Autel adossé de style rocaille porté par un degré arrondi à trois marches en pierre. Le tombeau, à face droite rectangulaire et côtés concaves, est adossé à un massif postérieur débordant supportant un double gradin. Le tabernacle à cinq pans, face droite et côtés galbés, est encastré dans le gradin supérieur et pourvu d'une porte cintrée à oreilles en marbre blanc ; l'exposition, entièrement ajourée pour limiter l'occultation du tableau d'autel, est composée de deux piliers disposés à 45 degrés et portant un couronnement chantourné. Le meuble est composé en totalité d'une riche marqueterie de marbres polychromes incrustés (identification sous réserves) : blanc de Carrare (structure du tombeau, des consoles latérales, du tabernacle et des gradins, porte du tabernacle, exposition, crédences, angelots) ; brèche ou griotte rouge non identifiée (canaux tors du tombeau et du tabernacle, bandeaux du gradin inférieur, petits panneaux triangulaires de l'exposition) ; brèche Médicis de Calamata ? (panneau frontal de l'autel) ; jaune de Sienne (cadre du panneau frontal de l'autel, de ses panneaux latéraux concaves et de la porte du tabernacle) ; brocatelle jaune d'Espagne (filet d'encadrement du panneau frontal de l'autel, lambrequins au-dessus du cartouche central) ; vert d'Aoste (base et couronnement du cartouche central, pilastres latéraux du tabernacle) ; griotte rouge de Campan (frise de l'entablement du tabernacle) ; brèche noire et blanche (panneaux horizontaux du gradin supérieur) ; portor (pilastres de l'exposition).
Le retable architecturé, d'ordre corinthien, règne sur la largeur du mur méridional du transept et fait corps avec les modénatures de celui-ci. Contrairement à l'autel, l'essentiel de sa structure est en stuc peint et doré, le marbre rouge du Languedoc étant réservé au fût des colonnes et des pilastres, à la frise de l'entablement et au tympan du fronton. La contretable, occupée par un grand tableau au cadre en marbre noir et stuc, est encadrée de chaque côté par une colonne engagée et un pilastre accolés et disposés à 45 degrés. De part et d'autre de ce corps central, d'étroits panneaux de stuc sont calés extérieurement par un pilastre. L'entablement est amorti par un fronton à ressauts latéraux au-dessus de la contretable. Les parties hautes du retable comportent un couronnement pyramidé en talon renversé se détachant devant un attique concave à deux niveaux, le niveau supérieur échancré épousant la forme de la rose percée au sommet du mur.
Deux crédences suspendues (fixées aux pilastres marquant l'entrée de la chapelle) complètent l'ensemble : plateau à découpe chantournée en marbre blanc soutenu par une console en marbre gris au profil en talon.
Détail de la description
Catégories |
marbrerie, sculpture, peinture |
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Structures |
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Matériaux |
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Dimensions |
Précision sur les dimensions : Dimensions totales. Tombeau d'autel : h = 103 ; la = 268 ; pr = 95. Tabernacle : h = 73 (68 sans le support de l'exposition) ; la = 88. Gradins : h = 51,5 (ensemble). Gradin inférieur : h = 13,5. Gradin supérieur : h = 38. Massifs latéraux : h = 102. Exposition : h = 180 (avec la couronne). Retable : h = 1200 environ ; la = 900 environ. Crédences : h = 33 ; la = 90 ; pr = 43. |
Iconographie |
Précision sur l'iconographie : Sur la face de l'autel, un cartouche cordiforme ajouré (garni intérieurement du monogramme M.A. fleuronné en fer forgé doré) entouré de rocailles et de canaux tors et couronné de guirlandes ; autres oculi quadrilobés sur les côtés du tombeau ; grande console en volute à rocailles et chutes de feuilles aux angles antérieurs de l'autel et aux extrémités du massif postérieur. Vierge de pitié en bas relief sur la porte du tabernacle ; canaux tors, pointes de diamant et panneaux à angles échancrés en marbres polychromes sur le pourtour du tabernacle et les gradins ; angelots sur les piliers de l'exposition, rocailles chantournées et volutes amorties d'une couronne godronnée avec globe à croix fleuronnée au sommet. Retable : cadre du tableau d'autel orné de rocailles et d'angelots dans les angles supérieurs échancrés ; cartouche à volutes et branches d'olivier au milieu de la frise de l'entablement, relié au cadre du tableau par des guirlandes dorées ; triangle trinitaire dans une gloire flanquée de deux angelots dans le tympan du fronton ; trophées liturgiques en bas relief dans des cadres oblongs sur les panneaux latéraux du retable (trophée de gauche : tables de la Loi, tiare, croix à double traverse, calice, aiguière, bénitier et goupillon, rameaux d'olivier, branches de lys et couronne de roses ; trophée de droite : mitre, crosse, croix à double traverse, plat, livre ouvert, étole, encensoir, cierge allumé et rameaux de laurier) ; lampes antiques sur l'entablement à l'aplomb des pilastres externes du retable ; couronnement pyramidé orné, au centre, d'une gloire de nuées avec le cœur sacré de la Vierge, au sommet, d'un cartouche avec le monogramme MA flanqué d'un autre cœur sacré de la Vierge (dans une couronne de roses) et des instruments de la Passion ; sur les rampants des volutes du couronnement, deux anges enfants (en ronde bosse) et deux angelots retenant des guirlandes de fleurs dorées ; au sommet de l'attique, de part et d'autre d'une croix moderne en bois, des panneaux chantournés à volutes et feuilles d'acanthe, surmontés de pots à feu. |
Inscriptions et marques |
Signature et date (gravées en deux parties sur les piédestaux des colonnes internes du retable) : IMPENSIS ECCLESIÆ / CATH. AQUENIS HOC OPUS / ET ALTARE EJUS GERMANI / MAZZETTY SCULPTORES [colonne de droite] / HELVET.E LOCO LUGANO / AVENIONE COMORANTES / FECERT ANO S. MDCCLXV / ET IIDEM PARITER / ALTARE MAJUS AN 1751 [colonne de gauche]. Inscription (peinte en doré sur un cartouche au milieu de l'entablement du retable) : AUTEL / PRIVILÉGIÉ. Inscription (texte du Décalogue gravé sur les tables de la Loi du trophée liturgique de gauche, en partie dissimulé par d'autres attributs ; restitution partielle des parties manquantes entre crochets) : Un seul Dieu / tu adoreras / et aimeras / parfaitement / Dieu en vain / tu ne jureras / ne (sic) autre chose / pareillement / Les Dim[anches] tu [garderas] / [en servant] Dieu / [dévo]teme[nt] (1ère table) ; Homicide / poind (sic) ne s[eras] / de fait [ni] volon[tairement] / Im[pudique] / [point ne seras]. |
État de conservation |
L'ensemble fit l'objet en 1872-1876 d'une grande restauration qualifiée de "reconstruction de l'autel", avec exécution des "sculptures de l'exposition" (voir historique). Ces termes restent toutefois trop vagues pour permettre de définir avec précision les réfections et adjonctions réellement effectuées : l'ensemble paraît aujourd'hui d'une homogénéité totale et rien ne décèle ces reprises éventuelles, hormis celle de la couronne sommitale du tabernacle. |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre objet mobilier |
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Référence du dossier |
IM40004444 |
Dossier réalisé par |
Maisonnave Jean-Philippe
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Dax sud |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2012 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Ensemble autel, 2 gradins d'autel, tabernacle, retable, 2 crédences (autel de la Vierge), Dossier réalisé par Maisonnave Jean-Philippe, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/a820cd96-1882-4bf4-8e2f-01aa9b3fdb0d |
Titre courant |
Ensemble autel, 2 gradins d'autel, tabernacle, retable, 2 crédences (autel de la Vierge) |
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Dénomination |
autel gradin d'autel tabernacle crédence statue |
Précisions sur la dénomination |
maître-autel |
Titres |
anges adorateurs |
Statut |
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Protection |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Dax , place de la Cathédrale
Milieu d'implantation: en ville