Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

L'actuelle rue Chanzy est constituée d'un rue plus ancienne (rue des Capucins) et d'une extension qui fait l'objet de ce dossier. Sur les plans du 18e siècle, un chemin relie la rue des Capucins au chemin vicinal n° 5 (actuel boulevard Carnot) en contournant le jardin du couvent par le nord. L'extension est tracée à partir des bâtiments du couvent (à partir de la rue de Berdot) en traversant le jardin vers jusqu'au boulevard Carnot. La totalité de la rue a ensuite pris le nom de Chanzy.

Suite à la vente des biens du clergé, Louis Dompnier acquiert le jardin du couvent des Capucins qu'il cède à la fabrique de la cathédrale de Dax pour la construction d'un cimetière en 1806. Celui-ci reçoit des inhumations jusqu'en 1833. Devant la nécessité de relier le boulevard de la Marine (aujourd'hui cours de Maréchal Foch) au boulevard Carnot, le projet d'entension de la rue Chanzy est approuvé en 1877 (le tracé figurant sur le plan de 1841 a été réalisé a posteriori). Le cimetière est ainsi divisé en deux parties, au nord et au sud de la rue. Les sœurs de la Croix, ayant ouvert une école dans l'ancien Couvent des Capucins (réf. IA40002300), sont contraintes de vendre une partie de la cour d'honneur et de détruire certains bâtiments pour le percement de la rue. Le plan est dressé par l'architecte de la ville Victor Sanguinet. L'adjudication des travaux est conclue en 1879 en faveur de l'entrepreneur Viguié. Les terrains du cimetière sont finalement vendus par la fabrique en 1889 selon 12 lots : 8 au sud dont 4 confrontant la rue du Tuc d'Eauze (également en construction) et 4 au nord.

Le projet de la rue Chanzy s'inscrit dans les nombreux projets d'urbanisme qui voient le jour à partir de 1870, moment où Dax connaît son premier essor thermal. Le but est de favoriser le développement de la ville et embellir le centre et ses faubourgs, offrant ainsi un cadre agréable aux habitants et visiteurs. Dans ce quartier bourgeois dit "quartier thermal", ancien "quartier Bibi", les élites dacquoises construisent de somptueuses villas jusqu'après guerre. On sait que certaines villas du quartier proposaient des chambres à la location, ou des pensions de famille pour des baigneurs venus en cure (Villa Odette, réf. IA40002285).

À la fin du 19e siècle, l'îlot situé au nord-ouest appartient à Léontine Caule, il est divisé en 8 lots en 1898 lors de la création du lotissement du Tuc d'Eauze (réf. IA40002280).

La construction des maisons s'échelonne, pour la plus grande partie, jusqu'au début des années 1900. Les deux maisons d'angle, à l'est, portent les dates 1892 et 1894. La villa Rosita quant a elle date de 1900 (réf. IA40002084). Les deux maisons au sud ne seront construite qu'en 1928 et 1930, à l'emplacement d'une demeure plus ancienne (propriété Bernadet) dont le jardin s'étendait jusqu'à l'ancien cimetière. En 1951, l'architecte Georges Fudji construit sa maison entre deux demeures préexistantes (réf. IA40002088).

Trois des maisons au sud de la rue ont été détruites pour la construction de résidences dans les années 1990.