Église paroissiale Notre-Dame de l'Assomption

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Mignaloux-Beauvoir

Placée sous le vocable de Notre Dame de l'Assomption, l'église formait avec le presbytère et la métairie qui en dépendait, le prieuré-cure de Mignaloux.

On sait peu de choses du bâtiment tel qu'il se présentait avant le 19e siècle.

Le portail roman, estimé du 12e siècle, est l'un des rares témoins de cette période.

Des travaux sont mentionnés ici ou là. En 1689 par exemple, le curé Guillaume Chesneau enjoint aux paroissiens de financer des réparations à la nef. L'église sert parfois de lieu d'inhumation pour les notables de la paroisse, par exemple le 18 novembre 1726 pour le prieur-curé Lecomte. A l'automne 1729, d'importants travaux sont réalisés par Jean Gond, entrepreneur à Poitiers, après une visite de l'ingénieur des Ponts et chaussées Gendrier. La description des opérations permet de mieux s'imaginer le bâtiment. Le mur nord de la nef est réparé jusqu'à un autel latéral dédié à saint Sébastien. Les vitraux sont refaits. A cette époque, les restes d'un ancien clocher s'élèvent au-dessus du choeur. Recouvert d'ardoises, un nouveau clocher qui, comme aujourd'hui, surmonte alors le pignon de la porte d'entrée, est refait. Pendant les travaux, la cloche est déplacée dans un ancien campanile situé au-dessus de l'entrée du choeur. Les murs sont enduits et blanchis, et la nef est pavée, seul le choeur l'étant jusque là. La dépense, 600 livres au total, est prélevée sur les paroissiens.

Saisie comme bien national en 1790, l'église devient temple de la Raison sous la Révolution, mais est retirée au dernier moment de la vente aux enchères de l'ancien prieuré-cure du 4 mai 1795 (15 floréal an 3). Louis Pascault-Dumas, changeur à Poitiers et acquéreur du prieuré-cure, s'en plaint dans une lettre aux administrateurs du département. Il explique qu'une porte permet d'aller d'un bâtiment du prieuré-cure dans le choeur de l'église, et observe "que cette église se dégrade journellement tant par sa couverture que par ses vitraux, que mon domestique a été obligé pour suspendre la totale dégradation du vitrail ou panneau de vitre de la fenêtre de la sacristie de les attacher aux barres de ladite fenêtre avec une [...] pour empêcher le vent de continuer à les agiter, qui en a fait tomber [...] partie". Pascault-Dumas achète finalement l'église lorsqu'elle est vendue, le 4 juin 1798 (16 prairial an 6). L'église reste fermée au culte même après le Concordat de 1801. Les habitants de Mignaloux se plaignent alors de devoir alors entendre le messe à Beauvoir, et établissent une pétition, en vain. A plusieurs reprises, la veuve Pascault-Dumas envisage de donner l'église à la commune, mais le projet n'aboutit pas. En 1819 encore, sur le cadastre, l'ensemble constitué par l'église, le cimetière, le presbytère et la métairie appartient aux héritiers Pascault-Dumas. Le tout est acheté peu après par Anne-Marie-Geneviève de Tudert, propriétaire du château de la Cigogne. En 1822, elle donne finalement l'église et le presbytère à la commune pour permettre la réouverture du culte. Le 6 février 1823, l'évêque de Poitiers entérine la donation et remercie Mademoiselle de Tudert en lui donnant un banc dans l'église, pour elle et ses héritiers directs, tant qu'ils seront propriétaires de la Cigogne. La translation à Mignaloux de la succursale de Beauvoir est prononcée par ordonnance royale du 15 janvier 1823.

Au cours des décennies suivantes, la municipalité engage plusieurs campagnes de réparations, voire de reconstruction. D'importants travaux sont menés en 1856 sur les plans de l'architecte Godineau. Ils sont rappelés par la date gravée sur le linteau de la baie au-dessus de la porte d'entrée. C'est probablement à cette époque que la façade et le clocher sont reconstruits, en intégrant l'ancien portail roman qui, selon la tradition orale, proviendrait de l'église de Beauvoir. Une seconde campagne de travaux a lieu entre 1886 et 1888 : le choeur est reconstruit, la nef rénovée et les vitraux sont refaits. La nouvelle église de Mignaloux est bénite le 14 octobre 1888. En 1890, une nouvelle sacristie est accolée au sud du bâtiment. Bien plus tard, de nouvelles réparations sont menées en 1950-1951, sur les plans de l'architecte Baudoin. Des travaux ont lieu à la sacristie en 1955, et l'installation électrique est refaite en 1971. L'église est restaurée à partir du milieu des années 1980. En 1991, la voûte est repeinte, les murs intérieurs sont rejointoyés. En 2004, les murs extérieurs sont ravalés.

Périodes

Principale : 12e siècle

Principale : 2e quart 18e siècle

Principale : 2e moitié 19e siècle

Dates

1856, porte la date

1886, daté par source

Auteurs Auteur : Godineau de la Bretonnerie Henri Alexandre

Architecte né à Vendôme en 1810. Devient architecte de la ville de Châtellerault. Il réalise plusieurs projets aux environs de Poitiers. Son frère cadet, Louis Godineau de la Bretonnerie, est également architecte et parfois confondu avec lui. Voir sa fiche dans la base AGORHA https://agorha.inha.fr/ark:/54721/bf0c5efc-ad33-43f0-aa06-f358413a1015.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Baudoin, architecte (attribution par source)

L'église se dresse au bout d'une rue, entre le cimetière au sud et le presbytère et une ferme au nord, non loin de la route de Limoges. Il s'agit d'un édifice néo-roman à l'architecture très simple : une nef à vaisseau unique et quatre travées, ainsi qu'un choeur formé par une abside semi-circulaire. Une sacristie est greffée sur le flanc sud de l'église.

La façade occidentale est percée par un portail surmonté d'une baie, tous deux en plein cintre. Le rouleau d'archivolte et les impostes du portail portent des motifs sculptés en bas-reliefs, végétaux ou plus abstraits. Un clocher-mur percé de deux arcades est à l'aplomb de la façade.

Les élévations extérieure et intérieure de l'église sont extrêmement sobres. A l'extérieur, elles sont rythmées par des contreforts et couronnée par une corniche. A l'intérieur, des colonnes engagées supportent les arcs doubleaux de la voûte, contrebutés à l'extérieur par les contreforts. Chaque travée est éclairée une baie en plein cintre. Au niveau de la troisième travée, sur les murs nord et sud de la nef, deux arcs en plein cintre visibles à l'extérieur comme à l'intérieur témoignent de l'existence plus ancienne de baies à ces endroits.

Le choeur est éclairé par trois baies en plein cintre, et couvert d'une voûte en cul-de-four. La sacristie est faite de deux volumes distincts par leur toiture. Elle ouvre sur le choeur et la quatrième travée de la nef par deux portes, à linteaux sur coussinets moulurés. Une mouluration plus simple orne aussi les coussinets des fenêtres de la sacristie. Sur le flanc nord de l'église, une autre porte donne accès à l'extérieur, vers le presbytère.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise
Plans

plan allongé

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. fausse voûte en berceau plein-cintre fausse voûte en cul-de-four
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Mignaloux-Beauvoir , 131 rue de l' Eglise

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

Cadastre: 1819 D2 285, 2004 D1 18

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