Les cabanes dites bories de Montignac

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Montignac

Selon la tradition orale, les cabanes dites bories remonteraient à l'époque gallo-romaine. En réalité, faute de documents ou d'éléments matériels, on ne peut pas savoir avec certitude de quand date leur origine. Tout ce que l'on peut dire est que le plus ancien témoignage de leur existence dans l'aire d'étude remonte au plus tôt au début du XIXe siècle. De fait, le plan cadastral ancien d'Aubas levé en 1813 en figure quelques-unes. Cela ne veut pourtant pas dire que les autres cabanes, non figurées et qui sont présentes aujourd'hui, n'existaient pas ; on n'a peut-être simplement pas pris la peine de les représenter. Le simple fait que quelques unes soient déjà indiquées au début du XIXe siècle atteste que leur origine est antérieure à ce siècle. Par ailleurs, leur fonction étant, semble-t-il, essentiellement liée à la vigne, qui est attestée en Dordogne dès l'Antiquité, il fait peu de doute qu'elles répondent à des besoins et à des usages qui remontent au moins aussi loin dans le temps.

Périodes

Principale : 19e siècle

Principale : 20e siècle

La large majorité des cabanes est située à l'écart des habitations, dans des zones aujourd'hui de taillis qui ne sont plus exploitées, mais qui autrefois étaient des parcelles de vigne comme l'indiquent la carte de Belleyme et les matrices cadastrales. Parmi d'autres exemples, aux Petits Prés (Montignac) et au Bousquet (Aubas), de petites unités quadrangulaires sont associées à un système de murs parallèles à flanc de coteau délimitant des terrasses qui étaient cultivées en vigne. Isolées et souvent placées à flanc de coteaux ou en bordure (ligne de crête ou pied de colline), les cabanes semblent avoir servi d'abri pour les hommes et les bêtes ou de remise pour les outils et le petit bois. Associées à d'autres bâtiments, certaines ont servi de remises, de poulaillers ou de petites étables : aux Charoulies, la grande borie a selon la propriétaire servi d'habitation avant la construction de la ferme voisine. La borie possédait un plancher dont seules quelques poutres subsistent. A Fongouge, un ensemble ruiné comprend deux cabanes de plan circulaire associées à de petites unités de plan quadrangulaire. Nous touchons aux limites du corpus : il s'agit peut-être davantage d'une ferme que de cabanes. Autre exemple : sur 21 cabanes repérées à Montignac, 6 se trouvent sur la rive gauche, mais la majorité (15) occupe les coteaux situés au nord et à l'ouest du bourg, là où étaient les plus grandes parcelles de vigne. Nombre d'entre elles utilisent la déclivité du terrain pour consolider la construction. Les cabanes rondes sont les plus fréquentes (16 repérées, contre seulement 5 de plan quadrangulaire). Si la plupart des cabanes sont construites en pierres sèches, c'est-à-dire sans mortier, certaines sont liées par un mortier de terre (la Manocherie). La couverture en tas de charge est une constante ; elle est parfois consolidée par quelques poutres en bois. La majeure partie de leur porte est couverte par un linteau en bois, à de notables exceptions près, tel le linteau en pierre de la Manocherie. Elles possèdent pour la plupart de petites fenêtres, ce qui atteste bien leur usage d'abri. Les cabanes sont très menacées par l'envahissement de la végétation et par manque d'entretien.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : pierre sèche

  3. Mise en oeuvre : moellon

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