Logis seigneurial d'Irleau, puis ferme dite le Logis, actuellement maisons

France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Le Vanneau-Irleau

La seigneurie d'Irleau est mentionnée au 14e siècle, alors détenue notamment par Jean de Béchillon (1325-1393), puis par Pierre de Béchillon (vers 1380-1448) qui l'unit à la seigneurie du Vanneau. Un aveu rendu le 18 juillet 1616 par Samuel de Béchillon à Claude Gillier, seigneur de Mauzé, pour "l'isle Réau et ses dépendances", mentionne cette "isle Réau où souloit anciennement être batie la maison noble dudit lieu".

Cet ancien logis seigneurial est aujourd'hui divisé en deux logements. Le bâtiment, avec plusieurs ouvertures à linteau en arc délardé, pourrait remonter, au moins en partie, au 18e siècle, avec de probables remaniements au 19e siècle (notamment l'étage ou encore la partie sud du logis et sa corniche). Le 26 janvier 1752, Pierre Charles de Béchillon, seigneur de Valans, Irleau et Le Vanneau, demeurant à Niort, afferme à Charles et Pierre Guitton, marchands à Irleau, la terre et seigneurie d'Irleau "consistant en château et principale maison seigneuriale, leur servant de logement, cens, rentes, terrages, droits seigneuriaux de complants, de chasses, écluses, eaux et pêcheries", avec aussi cinq métairies (dont celles de Sainte-Sabine, du Défens et les deux métairies de la Porte) et deux moulins à vent (dont le moulin de la Paloube), des terres, prés, bois, marais, ainsi que des terrées que ledit seigneur a fait édifier et planter dans les marais. Le bail du domaine est consenti en 1766 à Jean Bastard et Marie Mallet son épouse.

A la mort de Pierre Charles de Béchillon en 1781, le domaine d'Irleau passe à son héritier, le marquis Henri Charles de Senectère (1714-1785), homme de lettres, époux de Marie Louise Victoire de Crussol Saint-Sulpice. Le 8 août 1783, devant Moriceau notaire à Niort, Senectère vend Irleau à Jean-Michel Martin l'aîné (1726-1807), négociant et propriétaire, époux de Jeanne Delavault, demeurant au faubourg du Port, à Niort. Le 21 novembre 1797 (1er frimaire an VI), celui-ci afferme le domaine à Charles Bastard et Marie Jamois son épouse (fils et belle-fille des précédents fermiers), domaine qui consiste en une maison principale, écluse, eau et pêcherie "dans l'état qu'elles sont au désir des nouvelles lois", avec, toujours, des métairies, deux moulins à vent, des prés, terres, bois et marais. Un nouveau bail est passé le 17 avril 1805 (26 germinal an XIII) au profit de Pierre Noirault, marchand, et son épouse Marie-Magdeleine Sauquet, demeurant à Vausseroux, près de Parthenay. Aux biens ci-dessus décrits, s'ajoutent les terres dépendant de la ci-devant métairie de la Cure du Vanneau, ainsi que celle de l'ancienne chapelle Sainte-Catherine du Vanneau.

Jean-Michel Martin s'éteint en 1807 à Niort, rue du Port, laissant pour héritiers ses fils Jean-Paul (1768-1835) et Louis (1772-1826). Ces derniers poursuivent la gestion du domaine d'Irleau dont la ferme est renouvelée au profit des époux Noirault le 29 décembre 1811. Le 21 août 1833, Jean-Paul Martin, seul propriétaire après la mort de son frère, afferme à François Gabillaud et Françoise Gabillaud son épouse, demeurant à Irleau, le logis d'Irleau et ses dépendances, consistant en une maison de maître et autres bâtiments de servitudes tels que granges, écuries avec cour et jardin, plus divers marais, prés et terres, ainsi que la métairie de la Coquetterie, les deux métairies appelées la Porte, etc.

A la même époque, le domaine apparaît sur le plan cadastral de 1830. Il englobe alors tout l'espace situé à l'ouest de l'actuelle place du Péré, créée à la fin du 19e siècle. On y voit le logis, à l'ouest d'une grande cour que ferment d'importants communs et dépendances au nord-est, à l'est et au sud. La rue des Essarts n'existe pas encore, et l'emplacement de la place du Péré fait partie de la Garenne, vaste pré dépendant de l'ancien logis seigneurial. Au nord-ouest s'étend, jusqu'au bief d'Irleau, le "pré de l'Etable".

Jean-Paul Martin meurt, sans enfants, le 1er janvier 1835 à Niort, rue du Port, et ses biens sont partagés le 7 juillet, devant Gigaux de Grandpré, notaire à Niort, entre ses nombreux cousins et héritiers. Le logis d'Irleau échoit aux 17 héritiers du côté paternel, tandis que les métairies et moulins, désormais distraits du reste du domaine, passent aux cousins du côté maternel. A l'issue de nouveaux partages et rachats de parts, le logis d'Irleau appartient au milieu du 19e siècle à Michel François Dumas, décédé en 1859, puis à sa fille, Thérèse Marie Dumas, décédée en 1868, épouse de René Auguste Ferdinand Cassin de la Loge, demeurant au château de Monriou, à Feneu, près d'Angers. Le 10 mai 1874, celui-ci s'entend avec la commune du Vanneau pour un échange de parcelles et de droits de passage à proximité du logis et dans les marais environnants.

En 1886, M. Cassin de la Loge décide de vendre aux enchères ce qui reste du domaine. Le 11 mars 1887, son mandataire, Joseph Moreau cède à la commune l'extrémité nord du pré de la Garenne, à l'est du logis, pour y créer une place publique (la place du Péré). La vente aux enchères aboutit au démantèlement de la propriété, désormais divisée en plusieurs fermes. Au nord de l'ancien logis seigneurial, se trouvaient d'importantes dépendances, encore visibles sur les vues aériennes du milieu du 20e siècle.

Périodes

Principale : 18e siècle

L'ancien logis seigneurial est une demeure de plan rectangulaire, à un étage, sous un toit à croupes. La façade est présente au total cinq travées d'ouvertures. Celles du rez-de-chaussée possèdent chacune un linteau en arc délardé. La partie sud du logis est couronnée par une corniche.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Typologie
  1. Ferme à bâtiments jointifs
  2. Maison de maître
  3. 5

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Le Vanneau-Irleau , 3 et 5 rue du Péré

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Irleau

Cadastre: 1830 A 56, 2023 AD 307, 378

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