Église paroissiale Saint-Aubin

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Saint-Aubin

Comme l'ont montré les travaux de l'abbé Lamaignère (1938), la paroisse de Saint-Aubin dépendait à l'origine de la seigneurie de Poyaller, dont le titulaire possédait le droit de collation à la cure. L'église est une fondation romane de la seconde moitié du XIIe siècle (J. Cabanot, 1987) présentant des traits communs avec d'autres édifices voisins (églises de Nerbis, Caupenne et Larbey), tous dans la mouvance stylistique de l'abbaye bénédictine de Saint-Sever, comme le décor sculpté de Saint-Aubin en fait foi. Le bâtiment primitif comportait un vaisseau unique. La nef rectangulaire, au couvrement charpenté (actuellement lambrissé), percée d'une porte au sud, ouvre sur une abside semi-circulaire en cul-de-four, voûtée dès le XIIe siècle.

Les ajouts et réfections apportés par la suite n'ont toutefois pas dénaturé les dispositions d'origine. Au XIVe siècle, époque de troubles, une tour massive est construite sur la première travée de la nef, dont les murs sont exhaussés pour l'occasion. Dans le même temps, le chevet est surélevé d'un niveau fortifié. Un collatéral, plus court que l'ancienne nef romane, est ajouté au nord, peut-être au lendemain de la guerre de Cent Ans, plus probablement au début du XVIe siècle, comme le montre le profil des nervures de sa voûte d'ogives. Brûlée lors du passage des troupes protestantes en 1569 (les capitaines Touzin, Langlade de Labat et Gabriel de Poches), l'église est probablement restaurée sommairement au XVIIe siècle.

Les dernières adjonctions notables consistent dans l'édification d'une sacristie dans le courant du XVIIIe siècle et d'une petite "chapelle" baptismale à l'extrémité occidentale du collatéral par le maître-maçon Jean Labat, dit Labarre, en 1764. Les XIXe et XXe siècles n'apportent que des modifications mineures : percement d'une porte dans le mur nord du collatéral en 1859, dégagement de l'arcature intérieure romane du chœur en 1877-1878, exécution d'un décor peint par le Mugronnais Tiburce Meyranx en 1881, pose d'un dallage en céramique blanche en 1912. En revanche, ni le projet de construction d'un collatéral sud par les architectes départementaux Jules Sibien en 1855 et Alexandre Ozanne en 1872, ni celui de l'érection d'une flèche au clocher grâce au legs de l'ancien maire Ulysse Dupoy (1888), ni, surtout, celui d'une reconstruction totale de l'église par l'agent-voyer de Saint-Sever V. Séron, souhaitée par la fabrique et heureusement rejetée par l'évêque et le préfet (1901-1905), n'aboutiront. En 1911, l'architecte et agent-voyer mugronnais Jean Temboury procède à une restauration générale de l'édifice.

Périodes

Principale : 1ère moitié 12e siècle

Principale : 14e siècle

Principale : 1er quart 16e siècle

Principale : 3e quart 18e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Dates

1764, daté par source

1859, daté par source

1911, daté par source

Auteurs Auteur : Labat Jean

Maître maçon en Chalosse dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, qui travailla pour l'église de Saint-Aubin (canton de Mugron) en 1764. Il s'agit peut-être du Jean Labat, habitant de Larbey, qui épousa en l'église de Saint-Aubin, le 11 novembre 1760, Marie Bordelanne, dont un fils, également prénommé Jean, né à Saint-Aubin en 1762 et mort à Mugron en 1808.

, maître maçon (attribution par source)
Auteur : Séron Victor Emmanuel

Prénom usuel : Victor. Né le 23 janvier 1844 à Abergement-la-Ronce (Jura) et mort à Dax le 28 juillet 1920 ; fils du farinier et entrepreneur Pierre Séron (1812-1884) et d'Anne Martin, et frère d'Alphonse et Charles Séron, tous deux architectes. Il épouse à Dax, le 29 août 1877, la Landaise Élisabeth Clara Cazalis (Saint-Vincent-de-Xaintes, 31 décembre 1850 - Dax, 14 avril 1919), fille du charpentier Jean Cazalis et de Jeanne Justine Laborde, dont il aura cinq fils et une fille. Qualifié d'agent-voyer d'arrondissement dans son acte de mariage, il est alors domicilié à Dax. Architecte municipal de la Ville de Dax (en poste dès avant 1881 et en 1895) et agent-voyer de l'arrondissement de Saint-Sever, il travaille aux églises de Gamarde en 1882-1887, Nassiet et Castaignos-Souslens en 1893, Aubagnan et Monségur en 1894, Castelnau-Tursan et Lagastet en 1897, Castel-Sarrazin en 1898, Buanes en 1898-1900, Banos en 1900-1901, Morganx et Saint-Aubin en 1901, Lahosse en 1902-1904, Amou en 1903 et Laurède en 1906.

, agent voyer (attribution par source)
Auteur : Temboury Jean

Jean Théodore Anselme Temboury, agent voyer à Mugron au tournant des XIXe et XXe siècles (encore en poste en 1930) ; reconstruit en 1910 le beffroi de l'église de Baigts et transforme la mairie de Mugron (1884) en foyer municipal en 1930-1933. Né à Mesplède (Basses-Pyrénées) le 20 avril 1875, fils de Pierre Temboury et de Marie-Louise Camy ; marié à Geaune (Landes), le 5 septembre 1908, avec Marie Antoinette Jeanne Piraube (née à Geaune le 13 février 1887), fille de Pierre Piraube, juge de paix à Geaune, et de Marie Françoise Lacaze. Le couple divorça le 17 juillet 1925 et Marie Antoinette Piraube se remaria à Grenade-sur-l'Adour, le 4 janvier 1926, avec Pierre Daudon, muletier.

, architecte (attribution par source)

L'église, érigée sur une butte dominant le village et autrefois entourée par le cimetière, est un édifice à deux vaisseaux bâti essentiellement en moyen appareil de grès (friable) pour ses parties romanes et en moellon de calcaire et de grès pour les parties ajoutées au XIVe siècle (clocher) et au XVe-XVIe (collatéral). Elle est entièrement couverte en tuiles creuses (toit à longs pans et croupe ronde pour la nef et le chevet, toit à deux pans pour le clocher, en appentis pour la sacristie). La nef romane est une salle rectangulaire, couverte à l'origine d'une charpente et actuellement d'un lambris en plâtre à doucines ; une porte romane à rouleau et archivolte sculptée est percée dans le gouttereau sud. La première travée du vaisseau est surmontée d'un clocher massif, fortifié, de plan rectangulaire, érigé sur les murs exhaussés de la nef. Le mur nord du vaisseau est percé de deux arcades en tiers-point sur piliers arrondis aux bases sculptées de congés. Elles ouvrent sur un collatéral de deux travées couvertes de croisées d'ogives, dont les nervures se fondent sans solution de continuité dans les demi-colonnes qui les supportent. Une porte moderne (1859) est percée dans le gouttereau nord au niveau de la première travée (murée entre 1992 et 2014).

Le vaisseau principal ouvre à l'est sur une travée droite de chœur et, par l'intermédiaire d'un arc triomphal à chapiteaux sculptés, sur une abside en hémicycle légèrement plus étroite, couverte en cul-de-four et ornée intérieurement d'une arcature en plein cintre sur colonnes à chapiteaux. Extérieurement, le chevet, surélevé d'un niveau fortifié (maçonné jusqu'à une date récente, aujourd'hui fermé de planches de bois), est percé de cinq étroites fenêtres romanes inscrites dans des arcs cintrés sur colonnettes à chapiteau sculpté. D'épais contreforts ou pilastres, régnant sur la hauteur du chevet (niveau fortifié inclus) en raidissent le pourtour.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

Toits
  1. tuile creuse mécanique
Plans

plan allongé

Étages

2 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte d'ogives voûte en berceau cul-de-four
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe ronde

  2. Forme de la couverture : toit à deux pans

  3. Forme de la couverture : appentis

Décors/Technique
  1. vitrail (étudié)
  2. sculpture (étudié)
  3. sculpture
  4. peinture (étudié)
  5. peinture
Décors/Représentation
  1. Representations : entrelacs


Précision sur la représentation :

Décor sculpté des chapiteaux des arcades encadrant extérieurement les fenêtres du chevet (mauvais état) : cordes nouées, entrelacs, feuilles, un homme assis jambes écartées (chapiteau de droite de la fenêtre nord-ouest). Décor sculpté de l'archivolte de la porte sud de la nef : frise de rosaces. Décor sculpté du linteau de la porte de la sacristie (XVIIIe siècle) : deux tables saillantes, rectangulaires horizontales à oreilles, séparées par deux besants.

Fragments de décor peint sur enduit, sur les pilastres raidissant le chevet et au-dessus des arcades de ses fenêtres (XIXe siècle ?) : motifs végétaux dans des panneaux rectangulaires à fond rose saumon, bordés de rouge sombre et se détachant sur un champ vert bouteille ; cartouches bordés de voltes ocres et ornés de bandeau perlés, d'étoiles dorées, de palmettes romanes, etc.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Saint-Aubin

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2016 A 293

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...