Maison
France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion
Historique
L'aile nord à pignon sur rue de l'immeuble actuel conserve uniquement en façade une construction remontant au Moyen Âge (1), dont l'emprise occupait une partie de la cour (E) et l'emplacement de cette aile. Trois portions de mur en grand appareil témoignent en outre d'une occupation du lieu remontant aux 12e-13e siècles, les vestiges étant trop fragmentaires en l'état pour déterminer l'emprise des unités d'habitation auxquelles elles appartenaient. Au nord-est, il s'agit du mur (4) qui sépare aujourd'hui le jardin et les parcelles cad. AP051 et 052. A l'extrémité est du mur nord de l'immeuble actuel côté rue, depuis la cour (E), un mur en grand appareil (5) comporte les embrasures de deux fentes de jour. Au sud, le mur (2) qui ferme la cour (B) dans le prolongement du mur sud de l'immeuble du 19e siècle est aussi en grand appareil, bien visible depuis la parcelle voisine AP049. Aujourd'hui, il ne subsiste qu'un modeste appentis de jardin (D) d'apparence récente. Les traces d'aménagements domestiques lisibles dans le mur de moyen appareil compris entre la rupture de pente et l'appentis attestent l'existence d'une unité d'habitation médiévale qui peut avoir été la même que celle dont les vestiges sont visibles en façade.
Sur le plan de 1810, la cour située à l'angle nord-ouest était encore comptée comme parcelle construite englobant l'emprise de l'aile nord de la maison actuelle. Sur les trois-quarts restant de la parcelle au sud, un bâtiment étroit longeait la rue, comme sur le plan de 1810. Figurée comme espace non couvert sur le plan de 1845, l'édifice était probablement ruiné à cette date. Au fond de la parcelle, surélevé d'environ 3 m, le jardin actuel (C) comptait encore en 1810 deux constructions séparées par un espace. Elles étaient adossées au mur nord qui ferme toujours la parcelle, et sont figurées à l'identique sur le plan de 1845. L'édifice actuel (A) n'existait donc pas encore. Ce dernier est une sobre maison bourgeoise, caractéristique de la seconde moitié du 19e siècle, composée d'un corps de logis longeant la rue flanqué au nord d'une aile à pignon sur rue.
Détail de l'historique
| Périodes |
Secondaire : 13e siècle (incertitude) Secondaire : 14e siècle (incertitude) Principale : 2e moitié 19e siècle |
|---|
Description
La parcelle, très étendue (environ 30 m sur 40), se décompose en deux parties naturellement délimitées par la configuration du terrain, le quart longeant la rue étant en contrebas d'environ 3 m par rapport au reste du terrain de plain-pied avec l'impasse des Cordeliers.
L'immeuble actuel (A), homogène, est composé d'un corps de logis à un étage côté sud, flanqué au nord d'une aile de plan barlong dont l'étage est surélevé par rapport à celui du logis attenant. Son pignon est souligné par un fronton percé au centre d'un oculus.
Les vestiges médiévaux se concentrent au nord-est de la parcelle. En façade, ils concernent la moitié nord du mur longeant la rue, l'aile nord de la bâtisse du 19e siècle comprise. Cette dernière pourrait s'être implantée sur l'angle d'une maison médiévale qui apparait au sud, sous la forme d'une chaîne d'angle légèrement projetée à l'avant du nu du mur. Son angle extérieur est à chanfrein arrêté en congé. Il est lié avec le négatif d'une porte couverte d'un arc brisé dont le perron est en parti conservé. Les deux fenêtres du rez-de-chaussée de cette aile ont coupé chacune un fenestron quadrangulaire évasé dont la partie haute est encore bien visible. La maçonnerie de ce mur, très altérée, ponctuellement enduite et perturbée par le percement des fenêtres du rez-de-chaussée de l'immeuble du 19e siècle, appartient donc à une unité d'habitation médiévale ; les pierres de cette construction se départissent des éléments rapportés par leur patine grise et leur aspect de surface moins lisse. Aucune rupture d'appareil ne démarque sur ce mur l'angle nord de l'aile du 19e siècle, corroborant, en surplus de l'unité stylistique des baies, l'hypothèse que le tout appartenait à une même unité médiévale.
Dans la partie du mur qui correspond aujourd'hui à la cour (E), subsistent les traces de quatre autres ouvertures médiévales. Au sud, il s'agit d'une large porte en arc brisé à claveaux plus longs que hauts. Au revers, l'embrasure, bouchée par une maçonnerie de tout-venant, est couverte d'un arc segmentaire. Dans la partie médiane de la portion de mur, de part et d'autre d'une porte quadrangulaire sans caractère (percement du 19e siècle), apparaissent deux fenestrons bouchés à encadrement évasé, entièrement conservés. Leur forme identique et leur linteau à même hauteur que ceux des deux autres observés plus au sud, dans la partie appartenant au logis nord du 19e siècle, confirment que ces quatre baies appartiennent à une même demeure. Enfin, près de l'angle nord-est, une troisième porte en arc brisé devait comporter une archivolte saillante qui a été entièrement bûchée. Au revers, son embrasure est conservée, couverte d'un arc segmentaire. Depuis la cour E, le mur nord actuel, bien que très altéré, comporte des portions de moyen appareil qui doivent appartenir à la même unité. Cette dernière se prolonge peut-être plus à l'est, depuis la rupture de pente et le long du jardin actuel, où une autre portion de mur présente le même type de maçonnerie (4) et plusieurs aménagements domestiques : d'ouest en est, il s'agit d'une niche d'évier à demi enterrée, couverte d'un arc segmentaire dont les sommiers forment saillie pour servir d'appui à une étagère. Au-dessus, des entailles soignées pratiquées dans les pierres de parement recevaient les marches d'un escalier probablement en bois. Plus à droite, le mur présente les traces des piédroits arrachés d'une cheminée, entre lesquels subsiste un contrecœur en terre cuite. Enfin, à peu de distance, l'arc brisé d'une baie étroite non traversante marque la présence d'un placard mural bouché. La couture entre ce mur et celui, en grand appareil, qui le prolonge jusqu'à l'impasse des Cordeliers est bien visible depuis le jardin de la parcelle AP052. Ce mur en grand appareil, typique des constructions des 12e-13e siècles à Saint-Émilion ne comporte aucune trace d'aménagement domestique.
Un autre mur, sensiblement de même axe est-ouest est conservé, à un peu plus de 6 m de distance, sur seulement 3,50 m de long, fermant actuellement la cour E (5). Ce mur conserve les ébrasements intérieurs de deux fentes de jour dissimulées au revers par du remblai rapporté pour permettre l'accès à l'aile nord de l'immeuble actuel depuis le jardin. A sa base, ce mur, posé sur le rocher qui affleure, est percé d'une entrée de carrière. Le mur adjacent qui retient la terre du jardin du côté est de la cour E, s'appuie contre ce mur et lui est postérieur, comme le montre sa maçonnerie de moyen appareil. A son extrémité nord, il est posé sur deux arcs de décharge superposés, celui du bas étant une entrée de carrière (explorée et reportée sur le plan des carrières, Antéa 2003).
A l'extrémité sud de la parcelle, seul le mur mitoyen entre la cour (B) et la parcelle AP049 est une maçonnerie de grand appareil des 12e-13e siècles, actuellement masquée par de la végétation, mais bien visible depuis la pièce du fond de l'immeuble voisin. A l'angle sud-est, subsiste un puits creusé en limite de parcelle.
Détail de la description
| Murs |
|
|---|---|
| Toits |
|
| Étages |
rez-de-chaussée, 1 étage carré |
| Élévations extérieures |
élévation à travées |
| Couvertures |
|
| Typologie |
|
| État de conservation |
|
Informations complémentaires
| Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
|---|---|
| Référence du dossier |
IA33010220 |
| Dossier réalisé par |
Marin Agnès
|
| Cadre d'étude |
|
| Aire d'étude |
Saint-Emilion (commune) |
| Phase |
étudié |
| Date d'enquête |
2011 |
| Copyrights |
(c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
| Citer ce contenu |
Maison, Dossier réalisé par Marin Agnès, (c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/c69c3b40-ed11-4d5a-8875-90fb10835e84 |
| Titre courant |
Maison |
|---|---|
| Dénomination |
maison |
| Statut |
|
|---|---|
| Protection |
Site, secteur ou zone de protection : secteur sauvegardé |
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , 6 rue de la Porte-Brunet
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Ville haute
Cadastre: (1845 C 202, 203, 204, 205), 2010 AP 50