Église paroissiale Saint-Michel

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Dizant-du-Gua

La paroisse de Saint-Dizant-du-Gua tient son nom de saint Dizant, évêque de Saintes d'origine irlandaise, vivant au milieu du 7e siècle. Au début du 12e siècle, l'église est donnée à l'ordre de Cluny par Pierre de Soubise, évêque de Saintes, donation confirmée en 1127 par son successeur, Pierre de Confolens. Les parties les plus anciennes de l'édifice dateraient de cette époque, en particulier la chapelle située au sud-est, avec son étroite baie en plein cintre, placée en hauteur, et ses départs de voûte en berceau. Les parties romanes ont toutefois été considérablement masquées par la forte reprise de l'édifice à l'époque gothique : l'abside à chevet plat a alors été construite, de même que la porte latérale sud, avec son décor sculpté du début du 14e siècle, et les différentes baies en arc brisé voire à réseau qui percent les murs. Ces travaux ont peut-être été réalisés du temps de Gombaud de Ligondo, prêtre-recteur de l'église de Saint-Dizant, mentionné dans une donation du 1er mai 1369.

En 1613, une nouvelle cloche est bénite et placée dans le clocher qui se trouve alors au-dessus de la chapelle. Celle-ci a perdu sa voûte en pierre et est désormais couverte d'une charpente. Curé de Saint-Dizant de 1714 à 1761, l'abbé Nicolas Chevallier fait faire de nombreux travaux à l'église entre 1715 et 1732. Si l'on en croit les inscriptions lisibles sur deux des clés de voûte de la nef, cette dernière est en grande partie reconstruite en 1767 alors que l'abbé Jean Berni est curé de Saint-Dizant, et grâce à un don de 9000 livres fait par son prédécesseur, l'abbé Chevallier (inhumé dans le choeur de l'église le 23 novembre 1765). La réalisation des travaux aurait été confiée à Christophe Macaire, alors jeune architecte originaire de Bourgogne et installé à Lorignac. Outre la reconstruction de la nef, les travaux se traduisent par l'adjonction de contreforts tout autour de l'église. A l'intérieur, la réalisation du décor et du mobilier du choeur entraîne la fermeture des deux baies gothiques.

Au début du 19e siècle, l'église, qui est encore entouré par le cimetière, apparaît en mauvais état. En 1807, 1821 et 1860, des réparations sont réalisées, en particulier sur la charpente et la couverture. En 1851, les abords de l'église sont libérés grâce au transfert du cimetière à l'extérieur du bourg et, entre 1861 et 1866, l'ancien cimetière est déblayé. Son ancien emplacement est marqué par des bornes en pierre reliées par des barres métalliques. En 1872, la cloche de 1613 est remplacée par une nouvelle bien que l'ancien clocher, au-dessus de la chapelle, soit "petit et peu solide". Le conseil municipal décide alors de vendre tous les terrains communaux pour financer la construction d'un nouveau clocher. Les plans en sont établis par E. Rullier, architecte à Saintes. Le projet prévoit l'élévation d'un clocher-porche accolé à la façade occidentale de l'église, masquant un ancien portail en arc brisé. Le 21 juin 1877, les travaux sont adjugés à Henri Périneau, entrepreneur à Jonzac. Leur achèvement est constaté le 18 octobre 1878. Depuis cette époque, l'église a connu peu de modifications. L'électricité y a été installlée en 1925, avec financement par moitié de la veuve de Marcel Lièvre. L'ancienne chapelle a été restaurée en 1986, et une nouvelle sacristie lui a été accolée à l'est.

Périodes

Principale : 12e siècle

Principale : 14e siècle

Principale : 3e quart 18e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1767, porte la date

1878, daté par source

Auteurs Auteur : Rullier E., architecte (attribution par source)

L'église est située à l'entrée nord du bourg, à l'angle formé par la rue Saint-Vincent, rue principale du bourg, et la rue du Presbytère. Au sud et à l'est, elle est contournée par une ruelle. Au nord, elle est séparée de la rue du Presbytère par une petite place arborée. L'église comprend une nef, couverte d'un toit à longs pans en tuile creuse, avec deux collatéraux, un chevet plat, une ancienne chapelle au sud, à laquelle est accolée la sacristie, et un clocher-porche à l'ouest.

Les murs de la nef et du chevet sont soutenus par des contreforts massifs et sont percés de plusieurs baies, murées pour certaines : la plupart sont en arc brisé, avec parfois un réseau ; quelques-unes, essentiellement sur le mur sud de la nef, sont en plein cintre. Le mur sud de la nef présente par ailleurs un petit portail en plein cintre. Ses trois rouleaux retombent sur des colonnettes à chapiteaux.

Le clocher s'élève au-desus d'un porche à une seule travée, voûtée d'arêtes. Ce porche ouvre par trois arcades en plein cintre qui, comme la voûte et comme l'arc de la porte qui donne dans la nef, retombent sur des colonnes engagées à chapiteaux. Au-dessus, le clocher comprend d'abord un premier niveau de plan carré, percé par de hautes baies jumelles en plein cintre. Puis vient un niveau intermédiaire où se trouvent l'horloge et la porte d'accès aux cloches, avec garde-corps en pierre. Les angles de ce niveau sont occupés par des pinacles ornés de colonnettes, de frontons et de pyramidions. Ensuite, un niveau octogonal, qui abrite les cloches, est flanqué de fines colonnes à chapiteaux, qui soutiennent une corniche à modillons. Ce niveau est percé de baies en plein cintre au décor identique à celui des aux arcades du porche. Enfin, une flêche octogonale en pierre coiffe le tout. Percée de lucarnes à fronton triangulaire, elle est surmontée par une croix en ferronnerie.

A l'intérieur, la nef se décompose en trois travées. Une quatrième travée, identique aux trois autres, est occupée par le choeur et les deux chapelles latérales. Le vaisseau central de la nef présente une voûte d'arêtes en pierre qui retombe sur six gros piliers à pilastres et à corniche. Ces piliers soutiennent aussi les voûtes en berceau des deux collatéraux. Accolés au chevet, deux autres piliers soutiennent la voûte du choeur et celles des chapelles latérales. La chapelle sud se trouve dans l'axe de la travée du choeur. Couverte d'une charpente, elle possédait à l'origine une voûte en pierre et en berceau dont il reste l'amorce. Ses murs présentent des arcades en plein cintre et sont percés de rares baies également en plein cintre.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : moellon

  3. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : chien

  2. Representations : pointe de diamant

  3. Representations : ornement végétal

  4. Representations : armoiries

  5. Representations : croix


Précision sur la représentation :

Au-dessus du contrefort central du chevet de l'église, a été replacée une ancienne gargouille de forme animalière, sans doute un chien, et dont la tête a été perdue. Juste à côté, sur la gauche, une pierre sculptée en dents de scie a été remployée dans le mur du chevet.

Les chapiteaux des colonnes du portail sud sont ornés d'enroulements végétaux en forme de coquilles, sous un tailloir en pointes de diamant.

Les chapiteaux du porche et du clocher sont richement sculptés de feuillages et d'enroulements végétaux. La clé de voûte du porche porte les armoiries et la devise de Mgr Léon-Benoît-CharlesThomas, évêque de La Rochelle au moment de la construction du clocher-porche en 1878.

A l'intérieur de l'église, sur les murs des collatéraux, on remarque des croix de consécration en pierre. Un morceau de sculpture non identifué a été remployé dans le mur sud de la chapelle.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Dizant-du-Gua , rue Saint-Vincent

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

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