Église paroissiale Saint-Michel, aujourd'hui salle de concert et lieu d'exposition

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Prignac-et-Marcamps

L'église Saint-Michel est une annexe de Saint-Pierre de Prignac relevant de l'abbaye Saint-Vincent de Bourg. L'édifice de base romane a été largement remanié. La partie la plus ancienne, le chœur voûté en cul-de-four, remonte au 12e siècle. La partie est de la nef et les fondations du clocher sont également médiévales.

L'église a peut-être été fondée au 12e siècle, associée à un château établi sur ce promontoire rocheux. C'est ce qu'indique l'architecte Charles Durand en 1865 : "En dehors du cimetière et à l'est, a existé un château dont il ne subsiste plus que des vestiges sans caractère et d'ailleurs presque nuls". L'aspect stratégique et défensif se retrouve encore au 16e siècle avec le cimetière qui entourait l'église, protégé de remparts équipés de meurtrières. En 1865, Charles Durand décrit les fortifications encore visibles dans les murs du cimetière ainsi qu’un porche, qui couvre la façade ouest et une partie de l’élévation sud, "lui-même défendu et conserve une partie de ses embrasures". Cet édicule formait alors une sorte de "donjon".

La chapelle castrale serait devenue église paroissiale, demeurant toutefois simple annexe de Prignac jusqu'au 18e siècle.

Le clocher est probablement rebâti au début du 16e siècle. Sur le contrefort sud, à la jonction du chevet et de la chapelle, une inscription donne une date ainsi que le nom du "viguier", juge du lieu ayant contribué à la construction ou à des travaux : "1599 [?] / IAMMET / DELAUNAY / VIGIER". En dessous, sur une table décorative : "PIERRE / DV . FOV".

Au cours du 17e siècle, une chapelle est fondée "par de Naudes et Vidault" (1628-1630) et la construction d'une chapelle est indiquée en 1650. Selon un acte notarié en date du 14 décembre 1658 passé devant Me Chavasse, notaire à Marcamps, la chapelle dédiée à saint Jean Baptiste est dotée de vitraux, d'un tableau et d'une tapisserie (conservée dans la sacristie ?). Cette chapelle aurait été fondée par Raymond de Launay (acte non consulté, mentionné sur un panneau installé à l'étage de la sacristie).

D'après l’abbé Paul Selb, c’est entre le 17e et le 18e siècle qu'apparaît le pèlerinage à saint Jean-Baptiste. Il se déroulait le lundi de Pentecôte et consistait à faire neuf fois le tour extérieur de l'église, puis à faire toucher la statue aux enfants. En 1850, Ch. Grellet-Balguerie indique qu'on y présentait "les jeunes enfants pour que Saint-Jean leur donne des forces ; même tradition qu'à Saint-Seurin de Bordeaux. On les fait passer par une espèce de pierre creuse" (voir l'article de Pierre Coudroy de Lille sur les veyrines). Charles Durand rapporte que "deux brèches pratiquées dans la muraille servaient à l’entrée et à la sortie des pèlerins" venus vénérer le saint et embrasser la statue installée dans le chœur derrière l'autel. Les brèches ont été obturées "depuis quelques années" et la statue transportée "dans un petit bâtiment construit à cet effet derrière l’abside", dont subsiste la niche sur le chevet.

Au 18e siècle, des travaux sont réalisés comme le suggèrent les inscriptions à gauche de la baie sud du chevet : "L AN / 1755 / COVRA[LL] / AV DO[UVR]IER". En 1783, une cloche est fondue et bénite sous le parrainage de "messire Leblanc, commandeur chevalier de Malte" et "Madame Leblanc de Grissac" : il s'agit de Marie Françoise Leblanc de Mauvezin (1703-1784) épouse de Pierre de Montalier, seigneur de Grissac (1698-1770).

Sur le plan cadastral de 1819, l'église est indiquée sous le vocable Saint-Jean-Baptiste. En 1824, la commune de Marcamps est réunie pour le culte à l’église de Prignac. En 1853, l'église de Marcamps est érigée en succursale.

Le conseil municipal décide en février 1864 de réaliser des travaux de reconstruction du clocher et de réparations de l’édifice. Il sont confiés à l’architecte Charles Durand qui s’entoure de l’entrepreneur Mellier et du maître serrurier Véran Massol. Ce dernier fournit les ferrements des portes et une grille pour les fonts baptismaux. Charles Durand dresse plusieurs plans qui donnent l'état de l'édifice avant les restaurations : on note notamment la présence d'un auvent ou balet qui englobe l'angle sud-ouest de l'église, abritant des portes d'accès sud et ouest au bâtiment. La niche extérieure, placée au chevet, était également abritée par un édicule, encore visible sur des cartes postales du début du 20e siècle. Charles Durand remanie le massif occidental, supprime le balet, aménage le portail au sud, agrandi la chapelle sud et construit la chapelle des fonts baptismaux sur l'élévation nord.

A la fin du 19e siècle, des vitraux sont installés comme l’indique l’inscription, située dans l’embrasure de la fenêtre sud du chevet : "VITREAUX / POSE[S] [1885] / LER[O]V".

En 1992, l’église désacralisée est restaurée et convertie en un lieu culturel.

Une statue en bois de Vierge à l'Enfant, datée du 14e siècle, a été déplacée dans l'église Saint-Pierre. Elle avait été photographiée par Jean-Auguste Brutails au début du 20e siècle.

Périodes

Principale : 12e siècle

Principale : 16e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 20e siècle

Dates

1599, porte la date

1755, porte la date

1885, porte la date

Auteurs Auteur : Durand Charles

Fils de Gabriel-Joseph Durand, architecte. Homonyme d'un l'architecte périgourdin œuvrant au début du 20e siècle.

, architecte (attribution par source)

L'église se situe dans l'ancien village de Marcamps, constituant aujourd'hui un hameau. Elle est placée sur un promontoire rocheux qui domine les marais du Moron.

De plan allongé, elle se compose d’une nef unique et d'une abside semi-circulaire. Au chevet, une niche est encadrée de pilastres à chapiteaux ioniques et surmontée d'un fronton triangulaire à denticules. Le clocher de plan carré, ouvert en partie haute de jours rectangulaires, et la sacristie à deux niveaux sont greffés au nord du chevet et de la nef. Un escalier en vis donne accès au clocher et à la chaire. Le flanc nord de l'église est également marqué par le volume de la chapelle des fonts baptismaux.

Une chapelle de plan rectangulaire percée d'oculus flanque la nef au sud. Elle est accessible à l'ouest par une porte extérieure, surmontée d'un couvrement formant pignon.

Le portail d'entrée avec couvrement en bâtière est placé sur l'élévation sud, à l'ouest. Il est orné d'un tympan orné de bas-reliefs : un Christ trônant et des têtes d'angelots ailés. Des archivoltes à billettes sont inscrites dans un pignon dont le rampant est également souligné de billettes et couronné d'une croix en pierre en amortissement. La porte est encadrée de colonnes engagées à chapiteaux aux motifs de palmes et de crosses.

Les élévations sont rythmées de contreforts et soulignées d'une corniche à modillons. La toiture de la nef à longs pans est dotée de pignons découverts surmontés de croix en pierre sculptée.

A l’intérieur, le couvrement de la nef n'est pas conservé. Côté nord, une chapelle, fermée par une grille, abrite les fonts baptismaux. Vers le chœur, une chapelle dotée d'un autel donne accès à l'escalier qui communique avec la chaire et le clocher. La chaire est en pierre polychrome, composée d'une cuve à cinq pans ornés de tables décoratives, avec double support galbé reposant sur un dé. Côté sud, une chapelle est séparée de la nef par deux arcades reposant sur un pilier aux angles adoucis, orné de croix pattées. Elle dispose encore d'un autel en pierre polychrome et des vestiges d'un retable en bois.

Le chœur est formé d'une travée voûtée en berceau et d'une abside en cul de four. La jonction de la nef et du chœur est marquée par la présence de deux colonnes engagées à chapiteaux ioniques ornés de fleurs et surmontés de vases de fleurs.

La sacristie, accessible par une porte depuis le chœur, s’élève sur un étage auquel on accède par un escalier en bois. Une cheminée en pierre y est conservée ainsi qu’une tapisserie (devant-d'autel).

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse, tuile mécanique
Plans

plan allongé

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. voûte en berceau cul-de-four
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon découvert

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

  3. Forme de la couverture : toit à deux pans

    Partie de toit : croupe ronde

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis sans jour

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Prignac-et-Marcamps

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Marcamps

Cadastre: 1819, 2015

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