Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Parmi les deux anciens moulins de la Brunette, celui situé au plus près de la rue, appelé le Gros Moulin ou le Moulin Vieux, est le plus ancien. Avec un autre moulin qui se trouvait au hameau de Puyraveau, il appartenait, jusqu'à la Révolution, aux seigneurs de Saint-Palais, siégeant en leur Logis de Saint-Palais, près de Puyraveau. Les deux moulins seigneuriaux sont mentionnés en 1630 dans un acte de mise en ferme de la seigneurie de Saint-Palais par son propriétaire, François de Marin à Jehan Michel. Les cartes de la région établies au début du 18e siècle par l'ingénieur du roi Claude Masse montrent le Gros Moulin, seul, au sud de Maine-Bertrand ; l'autre moulin de la Brunette ne semble pas encore exister. En 1760, le Gros Moulin (sans doute reconstruit au 18e siècle) fait partie, avec le moulin de Puyraveau, des biens de la seigneurie de Saint-Palais échus à Marie Hipolyte Marin, épouse de Charles de Couvidou. En 1767, le Gros Moulin est exploité par François Ballais, meunier.

En 1806, le fils de celui-ci, Pierre Ballais, après avoir succédé à son père comme meunier au Gros Moulin, achète ce dernier à la famille de Couvidou. Il est possible qu'il soit aussi à l'origine de la construction du second moulin de la Brunette, appelé le Petit Moulin, qui fait son apparition sur le plan cadastral de 1839. A cette date, le Gros ou "Grand" Moulin ainsi que la maison à côté appartiennent à Elie Chauvin, meunier, et le Petit Moulin ou "Moulin de la Brunette", avec une maison située au nord, à son beau-frère, Pierre Cornillié (1788-1858), lui aussi meunier. Tous deux ont pu en hériter de leur père et beau-père, Pierre Chauvin, marié à Marie Fouché, meunier au moulin du Vignaud (un moulin qui se trouvait près de l'actuel château d'eau).

Les deux moulins apparaissent ensuite sur une photographie en 1904. Le Gros Moulin a déjà perdu ses ailes, qui subsistent sur le Petit Moulin. Propriété de Joseph Lusinier, le Gros Moulin est vendu en 1906 à la veuve Madeleine Faure qui le rebaptise Moulin Vieux et entreprend en 1910 de le transformer en habitation et en belvédère : le toit conique est supprimé, remplacé par un toit en terrasse, et une porte-fenêtre avec balcon est ouverte au sud. Le cadastre indique aussi que la veuve Faure fait construire une porcherie en 1911, sans doute à l'arrière du logis attenant au moulin. En partie détruit par un tir d'obus au moment de la Libération, en avril 1945, le Moulin Vieux a été restauré peu après.

Quant au Petit Moulin ou moulin de la Brunette, il fonctionnait encore au début du 20e siècle, exploité par le meunier Jules Boisnard. Il a cessé son activité en 1932. Abandonné, le toit effondré, il a été racheté en 1968 puis a été restauré.