Abbaye, puis église paroissiale

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Séverin-sur-Boutonne

L'église de Saint-Séverin-sur-Boutonne est érigée au 14e siècle, au sud d'un ancien sanctuaire qui était compris dans les bâtiments d’une puissante abbaye de chanoines réguliers de l’ordre de saint Augustin. Cette abbaye aurait été fondée en 1068 ou 1069 par Guy Geoffroy ou Guillaume VII, duc d'aquitaine et comte de Poitou. L'église, bâtie dans l'enclos de l'abbaye, est l'unique vestige de cet établissement conventuel qui s'étendait au nord et à l'ouest et qui était entouré d'un mur subsistant par endroits. Des fouilles réalisées en 1878 dans un champ au nord de l’édifice religieux ont permis de mettre au jour les fondations de l'ancien sanctuaire datant vraisemblablement du 11e et 12e siècle et détruit au 16e siècle. Une crypte, renfermant de nombreux tombeaux, a également été découverte.

L'édifice était intégré à un ensemble défensif qui commandait l’un des rares passages à gué de la Boutonne. Voûté d'ogives, il est doté d'un bras de transept sud (ou chapelle) muni de contreforts d'angle surmontés d'échauguettes. Duguesclin y séjourne vers 1372 lorsqu’il combat les anglais. Au 15e siècle cette église est réduite, la nef est raccourcie tout comme le chevet : le pignon est, avec sa grande fenêtre et ses contreforts, date de cette campagne de travaux.

En 1568, l’édifice a été incendié par les Huguenots. C'est vraisemblablement lors de cet événement que les voûtes et une partie des murs de l'église sont détruites. La nef est couverte par la suite d'une nouvelle toiture plus basse, et le mur pignon ouest est rebâti. Sur un plan d'une partie de la forêt de Chizé du 17e siècle, l'abbaye est représentée entourée de murs et dotée d'un grand clocher.

L'abbaye perd de son importance et n'est plus habitée que par quelques religieux, elle devient simple presbytère de la paroisse. Elle continue cependant à percevoir les revenus de ses 80 prieurés. Ainsi, vers 1780, le poète Delille, commendataire, perçoit annuellement 3500 livres de bénéfice. Au moment de la Révolution, il reste dans l'enclos de l'abbaye, près de l'église, une maison, des servitudes et le presbytère.

En 1810, il est question de démolir l'église quasiment en ruines, mais les habitants s'y opposent catégoriquement et l'édifice est restauré au cours des années 1840 ; il est vraisemblable que le mur pignon ouest soit rebâti lors de cette campagne de travaux.

Lors de fouilles menées en 1882, contre le mur nord de l’édifice, les archéologues ont découvert les vestiges d’un clocher, écroulé en 1774, dans lequel se trouvait la statue en pierre peinte du saint aujourd’hui exposée dans l’église.  

Périodes

Principale : 14e siècle, 15e siècle

Principale :

L’église de Saint-Séverin-sur-Boutonne, construite en pierre de taille et couverte d’un toit à longs pans en tuile creuse, se situe en hauteur de la vallée de la Boutonne sur un monticule presque à pic. Elle est accessible soit par une vaste esplanade au nord, soit par un chemin devancé d’un escalier au sud. L’édifice mesure 23 mètres de longueur sur 8 mètres de largeur. De nombreux remaniements, témoins de l’histoire du bâtiment, sont visibles sur les façades. L'édifice est éclairé par des baies ogivales géminées ornées d'un quadrilobe, à l'exception des deux pignons.

 

Sa façade orientée à l’ouest, ornée d’un campanile, comprend un portail en plein cintre sans décoration, surmonté d’une ouverture en plein cintre aussi.

 

Sa façade orientée au nord comprend deux ouvertures dont une en partie murée. Les quatre feuilles du quadrilobe de la fenêtre à l’est sont obstruées. Un contrefort soutient le mur à l’est.

 

La façade orientée à l’est, encadrée de deux contreforts, comprend une immense ouverture ogivale du 15e siècle. Le mur pignon, plus haut que l’actuelle toiture, est percé d’une petite baie en plein-cintre.

 

Le mur sud de la nef comprend deux ouvertures et un contrefort dans le même alignement que celui du mur nord.

 

Le bras nord du transept semble n'avoir jamais existé, le bras sud (ou ancienne chapelle) en saillie est flanqué aux angles de contreforts quadrangulaires surmontés d’échauguettes avec mâchicoulis. Cette partie de l'édifice, orientée au sud et tournée vers la Boutonne, est le seul élément défensif encore visible.

 

A l’intérieur la nef se compose de trois travées gothiques dont les voûtes n’existent plus. De nombreuses sépultures de moines et laïcs sont disposées sous les dalles de l’édifice. L’abside comprend un autel en bois surmonté d’une statue de saint. De nombreuses statuettes à l’effigie de personnage biblique sont disposées dans tout l’édifice. Une plaque commémorative de la guerre 1914-1918 et celle d’un dénommé Michel Burgaud mort pour la France en octobre 1950 se trouvent à l’intérieur de l’église. Le bras sud du transept (ou chapelle) communique avec la nef par une vaste ouverture à arc brisé. Un autel en pierre est adossé au mur sud, une statue de 1,15 mètre de hauteur et une plaque funéraire sont posées au sol. La statue, à laquelle il manque la tête et les bras, représente probablement saint Séverin.

Murs
  1. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse
Couvrements
  1. voûte d'ogives charpente en bois apparente
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Décors/Technique
  1. vitrail
  2. sculpture
Décors/Représentation

Précision sur la représentation :

Sujet : figures géométriques ; support : vitrail ; sujet : Christ ; support : mur du choeur.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Séverin-sur-Boutonne , place de la Porte Rouge

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1839 C3 106, 2017 OC 351

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