Maison
France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion
Historique
Cette unité correspond à une imposante demeure édifiée à la fin du 15e siècle ou durant les premières années du 16e siècle. Remaniée durant la période moderne, elle a depuis perdu sa fonction résidentielle et accueille aujourd'hui des chais. Le cadastre de 1845 indique que cette demeure faisait alors partie d'une imposante parcelle cadastrale (n°461) qui occupait tout le sud de cet îlot entre la rue du Thau à l'est et au sud ainsi que la rue de la Petite fontaine à l'ouest.
Détail de l'historique
| Périodes |
Principale : limite 15e siècle 16e siècle |
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Description
Située dans un angle de la rue du Thau à la jonction avec la rue Vergnaud et la rue des Jurats, cette maison de plan barlong à deux étages occupe une position privilégiée non loin de la place du marché. Elevée à la fin du 15e siècle ou au début du siècle suivant, cette demeure présente une façade sur rue (le gouttereau oriental) entièrement élevée en pierre de taille dont certaines assises en grand appareil témoignent d'un remploi provenant d'un édifice roman antérieur (la piètre mise en oeuvre de ces assises indique bien qu'il s'agit d'un remontage et non d'un mur roman conservé). Le rez-de-chaussée, partiellement enterré, ne conserve pas d'ouverture d'origine ; tout juste distingue-t-on le piédroit d'une ancienne porte au sud de la façade. A l'extrémité nord, deux petites fenêtres qui devaient ajourer et ventiler un espace de stockage pourraient appartenir à la phase primitive, mais en l'état, rien ne permet de les dater avec certitude. Les éléments de décors se concentrent sur les deux niveaux supérieurs organisés en trois travées irrégulières.
Le premier étage était percé au sud de la façade d'une grande fenêtre à meneaux ornée de baguettes croisées et bases prismatiques, aujourd'hui partiellement comblée. A l'autre extrémité de la façade prenaient place deux demi-croisées implantées à la même hauteur que la baie précédente et présentant le même décor ; toutes trois comptaient à l'origine sept assises. La demi-croisée la plus au nord fut démontée durant la période moderne et remplacée par une baie plus étroite et plus haute, divisée par deux traverses. Les pierres de l'encadrement de l'ancienne baie furent réutilisées d'une part pour surélever la demi-croisée voisine qui compte aujourd'hui douze assises et deux traverses, et d'autre part pour créer une petite baie trapue qui ajourait le niveau supérieur ; les perturbations dans le parement ne laissent aucun doute. Le deuxième étage disposait au sud d'une grande baie à meneau similaire à celle du premier et parfaitement alignée sur cette dernière. La partie nord de ce niveau n'était percée à l'origine que d'une petite baie, simplement chanfreinée et couverte d'un linteau droit à accolade, à laquelle on ajouta par la suite la petite baie à baguettes croisées provenant des restes de la fenêtre du niveau inférieur. Le pignon nord a été remanié durant la période moderne et est actuellement difficile à interpréter. A la jonction avec le gouttereau oriental, semblent subsister les restes d'un chainage en pierre de taille contre lequel est venu se plaquer par la suite (au 16e ou au 17e siècle?) le pignon actuel fait de petits moellons très irréguliers. A l'autre extrémité, le pignon primitif a totalement disparu au profit de l'actuel mur en pierres de taille sciées élevé au 19e siècle. Enfin, le gouttereau occidental, difficilement accessible, est fait de moellons grossièrement assisés et pierres de tailles en remploi. Il n'est visible que dans sa partie supérieure qui conserve les bouchages d'anciennes ouvertures. Le cadastre de 1845 indique le long de ce mur l'existence d'une cour intérieure dans laquelle existait alors un escalier droit desservant l'étage de la demeure étudiée ici. L'unité mitoyenne qui occupe l'actuelle parcelle cad. 303, et à l'intérieur de laquelle se situe l'ancienne cour (aujourd'hui couverte), n'a pu être visitée.
A l'intérieur, la majeure partie des murs sont recouverts d'isolant ce qui interdit toute analyse des parements à l'exception d'une salle grande située au premier étage. Ce niveau est divisé en deux parties inégales par un mur de refend d'axe est-ouest. Le tiers sud de cet étage est occupé par la plus petite des deux pièces, éclairée par la grande fenêtre à meneaux du gouttereau oriental. L'autre partie accueille une grande salle ajourée par les deux demi-croisées et dotée d'une imposante cheminée adossée au refend. Cette cheminée présente une hotte pyramidale et des jambages formés de colonnettes aujourd'hui disparues. Bien que son plancher ait été surélevé, cette pièce a conservé son plafond d'origine dont les solives viennent s'ancrer dans une monumentale poutre d'axe est-ouest. Cette dernière était soutenue en son milieu par un poteau octogonal aujourd'hui disparu. A noter enfin dans l'angle nord-est de cette salle, la présence d'un arc en plein cintre muré qui signale probablement l'existence d'un ancien évier ou d'une armoire murale. Depuis la surélévation moderne des demi-croisées, les embrasures de ces deux baies montent jusqu'à la base du plancher alors qu'elles s'arrêtaient à l'origine au niveau de l'actuel deuxième traverse. Le deuxième étage renfermait au sud une pièce similaire à celle du niveau inférieur et dotée de la même fenêtre à meneaux. L'autre partie, implantée à un niveau bien plus élevé du fait de la hauteur sous plafond plus importante de la grande salle du premier étage, ne devait servir que de comble. A l'heure actuelle, la charpente n'a pu être visitée mais à en juger depuis l'extérieur avec la sablière et les pannes visibles côté est, il est fort probable qu'il s'agisse là de la toiture d'origine.
Détail de la description
| Murs |
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|---|---|
| Toits |
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| Étages |
2 étages carrés, étage de comble |
Informations complémentaires
| Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
|---|---|
| Référence du dossier |
IA33010319 |
| Dossier réalisé par |
Souny David
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| Cadre d'étude |
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| Aire d'étude |
Saint-Emilion (commune) |
| Phase |
étudié |
| Date d'enquête |
2013 |
| Copyrights |
(c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
| Citer ce contenu |
Maison, Dossier réalisé par Souny David, (c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/df18f5b7-c772-4a2d-bc30-edd278685e74 |
| Titre courant |
Maison |
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| Dénomination |
maison |
| Statut |
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|---|---|
| Protection |
Site, secteur ou zone de protection : secteur sauvegardé |
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , 4 rue du Thau
Milieu d'implantation: en ville
Lieu-dit/quartier: Ville basse
Cadastre: 1845 C 461, 2010 AP 304