Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Plusieurs fenêtres et portes à chanfrein droit s'observent sur les bâtiments de l'écart de Cabans. Si certaines découlent d'un remploi, d'autres semblent en place et témoignent ainsi de constructions au cours du XVIe siècle, soit la période de reconstruction de l'après-guerre de Cent ans.

Des fenêtres de la première moitié du XVIIe siècle, en place, datent également certains édifices de ce siècle. A côté de ces éléments, d'autres, tels qu'éviers, cheminées et garde-mangers, sont encore visibles. La pente de nombreuses toitures et la forme de leur charpente laissent supposer que ces bâtiments étaient à l'origine couverts en lauze.

La carte de Belleyme, planche n° 23 levée en 1768, témoigne de ces constructions anciennes : elle figure en effet l'écart de Cabans. Ce dernier était alors entouré de vignes.

Le plan cadastral dressé en 1817 témoigne de l'importance et de la densité de l'écart de Cabans, qui est déjà de taille conséquente en ce début de siècle, avec onze propriétaires différents qui y ont des parcelles (la veuve Glaine, Marc Reynal, Léonard Roqueflot fils, Jean Roqueflot père, la veuve Ganis, Jean Alix, Marc Saret, la veuve Rigal, Jean Salsas, Antoine Février et Girou Magnanou). Ces parcelles sont occupées par des maisons, des cours, des bâtiments ruraux, des granges, des jardins, tandis que des prés s'étendent autour. Ce plan rend également compte de l'organisation du hameau autour de la place centrale. Sur cette place centrale, espace commun, se trouvait alors une "masure" qui appartenait à tous les habitants de l'écart, mais dont on ignore précisément la fonction : lieu de réunion à couvert, "salle" communale ou bien fournil ? Quoi qu'il en soit, l'importance de l'écart de Cabans à cette époque se reflète encore dans l'état de section du cadastre de 1817, la section C s'intitulant la "section de Cabans". Cette implantation de l'écart semble n'avoir pas évolué, tandis que les bâtiments paraissent avoir connu un certain nombre de modifications.

Il semblerait que les terrains autour de l'écart aient à une époque accueilli des champs de tabac : la présence de séchoirs et d'une inscription "tabac" gravée sur l'embrasure d'une porte témoigne du développement de cette culture dans les environs.