Église paroissiale Saint-Jean-l'Évangéliste

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Sossay

L'église paroissiale de Sossay est dédiée à saint Jean l'Évangéliste. Avant la Révolution, elle dépendait du prieuré-cure de Sossay, qui lui-même relevait de l'abbaye Saint-Hilaire-de-la-Celle à Poitiers. Pendant l'Ancien Régime, l'édifice était pourvu de plusieurs chapelles, dédiées à la Vierge, à saint Mandé et à saint Laurent. Cette dernière est fondée en 1402 par les seigneurs de Puygarreau. Les prieurs étaient enterrés dans l'église et leur caveau était situé près du maître-autel.

La nef, le chœur et l'abside sont les parties les plus anciennes de l'édifice. De style roman, elles pourraient dater du 12e siècle. La forme des contreforts permet de dater l'adjonction du collatéral sud au 12e ou au 13e siècle. Pour que la nef, désormais constituée de deux vaisseaux, soit protégée par une seule charpente, la structure du bâtiment a dû être modifiée et le pignon occidental agrandi. De cette modification résulte le désaxement du faîtage de la nef par rapport à celui du chœur. Le portail occidental s'en trouve aussi excentré. Celui-ci a été reconstruit au début du 16e siècle dans un style flamboyant et doté de vantaux décorés en plis de serviette.

Le clocher de plan carré est reconstruit en 1604 comme l'indique un chronogramme porté sur l'élévation sud. Au début du 18e siècle, le pignon occidental est doté d'un porche à auvent appelé "balet". Il était couvert de tuiles. Vers 1742, plusieurs travaux sont réalisés dans l'édifice : nouvelle couverture du clocher en ardoises, redressement de la croix au sommet de la flèche, rebouchage de fissures, pose de carrelage dans le chœur, la nef et la sacristie. Le balet occidental, "entièrement ruiné", est refait à cette occasion. À cause d'un contentieux, une partie seulement de ces travaux sont exécutés vers 1742. En 1747, Contreau, le nouveau prieur, s'engage à les faire terminer dans les quatre années.

Avant le 19e siècle, seul le chœur de l'église est voûté en pierre. Le reste de l'édifice est dit "sous la latte", c'est-à-dire couvert d'une charpente apparente. Une partie de la nef ou du collatéral sud est voutée en bois de sapin vers 1833. La date de 1857, inscrite sur l'arcature aveugle au nord du choeur, indique probablement un remaniement de cette partie de l'église.

Vers 1900, la voûte en sapin menace ruine. Afin de revoûter l'église, une souscription est lancée auprès de la population pour récolter des fonds. Le ministère de l'Intérieur accorde aussi un secours financier. Les travaux sont conduits par un architecte de Poitiers et exécutés par Jules (?) Pasquinet, entrepreneur à Lencloître. Ils consistent à créer de nouvelles voûtes en briques et à ajouter des arcs doubleaux dans le chœur, sous le clocher et dans le collatéral. Les briques proviennent de l'atelier de Paul Chédozeau à Ingrandes-sur-Vienne.

Le 28 avril 1937, le portail occidental et ses vantaux sont inscrits au titre des Monuments historiques.

La foudre endommage la couverture de la nef en 1948. Les réparations ont lieu deux ans plus tard. En 1968, une girouette est placée au sommet de la flèche.

Périodes

Principale : 12e siècle (incertitude)

Secondaire : limite 15e siècle 16e siècle

Principale : 1er quart 17e siècle (porte la date)

Principale : 1er quart 18e siècle (daté par source)

Secondaire : milieu 18e siècle (daté par source)

Secondaire : 2e quart 19e siècle (daté par source) (détruit)

Secondaire : 3e quart 19e siècle (porte la date)

Principale : 1er quart 20e siècle (daté par source)

Secondaire : 3e quart 20e siècle (porte la date)

Dates

1604, porte la date

1857, porte la date

1968, porte la date

L'église paroissiale est située au centre du bourg au croisement des routes de Saint-Gervais-les-Trois-Clochers, Orches, Lencloître et Châtellerault. Son élévation sud n'est visible que depuis le jardin de l'ancien prieuré. Le bâtiment est intégralement construit en pierre de taille calcaire et couvert d'ardoises.

Extérieur de l'église :

Le bâtiment est constitué d'une nef munie d'un collatéral côté sud. Ces deux vaisseaux sont couverts par la même charpente. Cette disposition crée un décalage entre le faîtage du chœur, encore aligné sur la nef originelle, et celui de la nef actuelle. Ce faitage est situé à l'aplomb de l'arcade séparant les deux vaisseaux.

Le vaisseau principal de la nef se poursuit vers l'est par une travée sous clocher de plan carré et par un chœur terminé par une abside demi-circulaire.

L'entrée principale est située sur le pignon occidental. Elle est abritée par un auvent reposant sur un mur-bahut. Le portail est couvert d'un arc en anse de panier surmonté d'une grande accolade. Cette dernière est agrémentée de crochets et couronnée d'un fleuron. Elle est soutenue à ses extrémités par deux culots en forme d'anges. Les deux vantaux de la porte arborent des motifs de plis de serviettes et des pentures métalliques ornées de coeurs. À droite de la porte, des peintures murales sont partiellement conservées. La plus grande semble être un ange dont le bras droit levé tient une lance. Il s'agissait peut-être d'une représentation de l'archange saint Michel. Il est cependant impossible de l'affirmer car la partie basse de l'oeuvre est manquante. La seconde œuvre est probablement une croix de consécration inscrite dans un cercle. Ces deux peintures emploient les mêmes pigments ocres rouge et jaune.

L'élévation sud du collatéral présente deux larges contreforts, ainsi qu'une porte couverte d'une plate-bande et deux fenêtres. Celles-ci sont couvertes d'arcs en plein-cintre et dotées d'importants ébrasements extérieurs.

Le chevet est ajouré par trois fenêtres couvertes en plein-cintre et surmontées d'archivoltes. Elles sont sculptées de motifs variés, notamment de palmettes. Une fenêtre murée est visible entre la première et la seconde baie côté sud. Trois contreforts épaulent le parement extérieur. L'un d'entre eux prend la forme d'une colonne engagée surmontée d'un chapiteau et d'un glacis. Sous les fenêtres, un cordon règne sur le pourtour du chevet. Le décor sculpté qu'il arbore est similaire au portail de l'église paroissiale de Targé. De même, une corniche de denticules est visible en partie haute de l'abside.

Sur l'élévation nord de la nef, une porte couverte d'un linteau en bois a été murée. Une fenêtre est couverte d'un arc monolithe en plein-cintre. Les maçonneries sur cette façade sont très hétérogènes et laissent deviner des remaniements.

Le clocher carré présente huit baies reparties par paires sur chaque élévation. Elles sont surmontées d'arcs en plein-cintre et pourvues de clés et de sommiers saillants. Sur l'élévation sud, un cadran solaire daté du 17e siècle est visible. Le chronogramme 1604 surmonté des lettres RGP est inscrit entre les deux fenêtres de cette élévation. Un grand cercle est aussi gravé à droite des fenêtres de l'élévation ouest du clocher. Il est couvert d'un toit en pavillon surmonté d'une flèche polygonale.

Intérieur de l'église :

La nef est constituée de deux travées et couverte d'une voûte en berceau. Elle s'ouvre au sud sur le collatéral par deux arcades couvertes d'arcs brisés. Leurs piliers sont flanqués de colonnes engagées.

La travée sous clocher est délimitée à chaque angle par des colonnes engagées. Cet espace est couvert d'une voûte d'arrête percée d'un oculus. L'une des piles côté sud est pourvue d'un hagioscope qui permettait aux fidèles de voir l'autel depuis le collatéral.

Le chœur est constitué de deux travées séparées par un arc doubleau. La première est voutée en berceau et la seconde en cul-de-four. Une arcature aveugle est visible sur le mur nord de la première travée. Dans la seconde travée, deux portes permettent d'accéder à la sacristie accolée au nord du chœur. Elles flanquent une niche couverte d'un arc en plein-cintre. L'arc doubleau qui sépare les deux travées est supporté par deux colonnes engagées. Leurs bases sont similaires à celles de colonnes observées à l'église Notre-Dame de Coussay-les-Bois.

Sur le mur sud, une extension demi-hors-œuvre de plan carré abrite un escalier en vis. Il conduit au comble du chœur, puis à la chambre des cloches par une échelle.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Étages

2 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte en berceau voûte d'arêtes cul-de-four en brique
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe ronde

  2. Forme de la couverture : flèche polygonale

  3. Forme de la couverture : appentis

Escaliers
  1. Emplacement : escalier demi-hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis sans jour

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. menuiserie
  2. ferronnerie
  3. peinture
  4. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : pli en serviette

  2. Representations : coeur

  3. Representations : ange

  4. Representations : croix

  5. Representations : feuille

  6. Representations : crochet

  7. Representations : fleuron

  8. Representations : accolade

  9. Representations : palmette

  10. Representations : denticule

  11. Representations : ornement architectural

  12. Representations : ornement végétal

  13. Representations : entrelacs


Précision sur la représentation :

Menuiserie : vantaux du portail occidental décorés de plis en serviette.

Ferronnerie : pentures métalliques du portail occidental portant des motifs de cœur.

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