Mairie, école primaire

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Barzan

La première mention d'une "maison commune" à Barzan date de 1840 : le conseil municipal, qui vient d'élire Pierre André Chardavoine, maire, décide alors d'acheter une table, des bancs et un poêle pour chauffer la chambre où il se réunit. Le bâtiment est probablement loué à un particulier. A la même époque, la question se pose d'ouvrir une école primaire, comme l'impose la loi Guizot de 1833. En 1841, la municipalité, contrainte et forcée par l'Etat, se résoud à acheter une maison pour y installer l'école. Celle-ci est tenue par le sieur Bon, instituteur, dans sa propre maison. Lorsqu'il décède, en 1844, ses héritiers reprennent la maison. Un autre bâtiment, situé dans le bourg, constitué de deux pièces, d'un couloir et d'un cellier, est alors loué pour abriter à la fois la classe et le logement du nouvel instituteur.

En 1858, la municipalité décide d'acquérir une maison dans le bourg, appartenant à Frédéric Charles Maillard, employé des douanes, demeurant à La Tremblade, pour y établir l'école (cette maison se trouvait à l'emplacement de l'ancien logement d'enseignants aujourd'hui en place). Une expertise des lieux est réalisée le 15 avril par Michel Augier, géomètre-arpenteur à Talmont, qui établit un devis des travaux à y effectuer, le 30 mars 1859. La maison est achetée le 18 juillet 1861, pour 5000 francs, et le 15 septembre suivant, les travaux sont adjugés à Elie Herbert, entrepreneur à Barzan. Ils consistent en la construction d'une salle de classe dans le prolongement ouest de la maison, avec façade au sud. La maison sera utilisée pour la mairie et pour loger l'enseignant. Ces travaux sont réceptionnés le 25 janvier 1864. En 1868, un hangar est construit dans le prolongement de la nouvelle classe pour abriter les garçons du mauvais temps, et l'espace dévolu à la mairie est agrandi en abattant des cloisons.

La nouvelle école reste réservée aux garçons. En 1858 cependant, la municipalité décide d’engager une surveillante pour les filles, l’instituteur ne pouvant plus assurer la garde des garçons et des filles, trop nombreux. En 1860, du mobilier est acheté pour les filles, et peu à peu, l'école devient mixte. En 1867 et 1873, la municipalité refuse d'ouvrir une école réservée aux filles, faute de moyens et d'effectifs suffisants. Une indemnité est versée à une "maîtresse des travaux d'aiguille". Il faut attendre 1879 pour que la municipalité accepte enfin de former une classe de filles, confiée à une institutrice laïque. La première institutrice, Mme Biraud, épouse de l’instituteur tout juste arrivé, est installée dans ses fonctions le 1er août.

En 1895, faute de moyens et de pouvoir agrandir les salles de classe, le conseil municipal décide de faire construire un préau pour les filles, entre la cour des garçons et celle des filles. Le devis et les plans en sont établis par M. Beguet, de Barzan. Ce préau devient finalement commun aux garçons et aux filles. Le 16 août 1903, le conseil municipal déplore le mauvais état de l'école : les salles de classe sont mal éclairées et beaucoup trop petites ; on ne dispose que d'un seul préau pour les garçons et les filles ; les cabinets sont insalubres et mal placés ; le logement d'enseignant est insuffisant. Par ailleurs, le nombre d'élèves augmente, l'ouverture de la carrière du Pilou amenant de nouveaux habitants. En 1903, on compte 45 garçons et 30 filles.

Le 15 mars 1904, Georges Naud, architecte à Saintes, présente un projet de reconstruction de la mairie-école, avec des préaus séparés et nouveaux cabinets d'aisance. La pierre de taille proviendra des carrières de Thénac, les fondations seront en béton, les marches d’entrée seront faites en pierre de taille de Dreux ou du Douhet. La mairie-école sera couverte en tuiles plates losangées de Roumazières. Par ailleurs, un nouveau mobilier scolaire sera fourni : 32 tables à deux places en bois de hêtre, avec casier en sapin et tablette en chêne ; deux chaires avec armoirettes latérales ; deux estrades en chêne, 32 encriers à pivot, deux tableaux noirs et deux poêles en fonte. Adjugés le 24 juin 1906 à Edouard Bolotte, entrepreneur à Mortagne, les travaux sont réceptionnés le 22 octobre suivant.

Le programme de travaux se poursuit dès 1907 avec la reconstruction du logement des enseignants. Le 7 mars, l'architecte Georges Naud présente son projet : il comprend la surélévation de l'ancien logement, l’aménagement des servitudes et la clôture de la cour. Pour les encadrements des ouvertures et les angles, on utilisera de la pierre de taille de Sainte-Même-les-Carrières. La couverture sera en tuiles plates losangées de Roumazières ou analogues. Adjugés à Edouard Bolotte le 26 juillet 1908, ces travaux sont réceptionnés le 25 octobre suivant.

Après la Grande guerre, le recul démographique de la commune entraîne une baisse du nombre d'élèves: on ne compte plus que 18 garçons et 13 filles en 1923. En 1924, les deux classes sont fusionnées en une seule, au sein d'une école mixte. En 1980, une partie de l'ancienne cantine est vendue, l'autre est transformée en salle de réunions au cours de l'été 1982, sur les plans de Francis Allain, architecte à Cozes. Le logement de fonction est désaffecté et vendu en 1983. L'école ferme en 1990. En 2002, un syndicat à vocation scolaire regroupe Barzan, Arces, Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet et Epargnes. En 2007-2008, la salle polyvalente installée dans l'ancienne cantine est réaménagée et agrandie, sur les plans de François Archaimbault, architecte à Pons.

Périodes

Principale : 1er quart 20e siècle

Dates

1906, daté par source

1908, daté par source

Auteurs Auteur : Naud Georges

Architecte à Saintes, architecte des Monuments historiques pour les arrondissements de Saintes et Saint-Jean-d'Angély à partir de 1905.

, architecte (attribution par source)

L'ensemble formé par la mairie, l'ancienne école primaire, l'ancien logement d'enseignants, la salle des fêtes et les ateliers municipaux occupe un espace rectangulaire entre la rue de la Mairie et la route de la Treille. Un escalier et un portail marquent l'entrée sur la rue de la Mairie. A l'ouest se trouvent les ateliers municipaux et la salle des fêtes, ancienne cantine. A l'est se succèdent la mairie, l'ancienne école et l'ancien logement d'enseignants. Au sud de ces bâtiments, de l'autre côté de la cour, le long de la rue de la Mairie, se trouvaient les cabinets et les préaux.

La mairie et l'ancienne école, aujourd'hui réunies en une seule entité abritant les services de la mairie, étaient déjà unis par une homogénéité architecturale (matériaux employés, forme des ouvertures...). La mairie se distingue toutefois par sa façade sur le mur pignon, sous un débordement de toit soutenu par des consoles. La porte est surmontée d'un fronton sous lequel est inscrit le mot "MAIRIE".

La façade de l'ancienne école s'organise autour de la porte centrale. Celle-ci est placée dans un léger avant-corps en pierre de taille et est surmontée d'une partie de toit formant pignon, avec débordement. Au-dessus de la porte, on lit le mot "CLASSES". De chaque côté prennent place deux baies à linteau en arc segmentaire et à encadrements saillants.

L'ancien logement d'enseignants (le mot "INSTITUTEURS" est inscrit au sommet de la façade) possède un étage, au contraire des autres bâtiments. Sa façade s'organise là aussi de manière symétrique, autour d'un avant-corps central en pierre de taille, dans lequel s'inscrit la porte et une baie de l'étage, le tout surmonté d'une partie de toit formant pignon, avec débordement. Un bandeau marque la façade à l'horizontal. Les baies présentent un linteau en arc segmentaire et à clé saillante. La porte est surmontée d'un fronton en arc segmentaire brisé, duquel retombent des culots.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile mécanique
Étages

en rez-de-chaussée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Barzan , 3 route de la Treille

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

Cadastre: 2009 OB 399, 1833 C 602

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