Présentation de la commune de Meschers-sur-Gironde

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1- Heurs et malheurs d'un port de l'estuaire jusqu'au 17e siècle

Plusieurs indices laissent entrevoir une occupation humaine ancienne du territoire de Meschers. Dans l'arrière-pays, sur une hauteur, se dressent les vestiges du dolmen de Beloire. Des ossements, peut-être d'époque celte, auraient été mis au jour le long de la corniche, d'autres vers Chantier. Vers la pointe de Suzac et entre les plages des Nonnes et des Vergnes, la découverte de morceaux de tuiles, de poteries, de mosaïques, de colonnes et de pièces de monnaie témoigne de l'époque romaine. Des objets funéraires provenant de Meschers sont conservés au Musée de Royan, de même que des fusaïoles (petites pierres rondes percées, enfilées sur un fuseau de fileuse).

Au Moyen Âge, la première mention de Meschers remonte à 814, sous l’appellation Miscaria. Un prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Jean-d'Angély s'y développe. Une commanderie de templiers est indiquée à Beloire en 1232. Comme Talmont sa voisine, Meschers revêt un caractère stratégique qui la place sur le chemin des belligérants pendant la guerre de Cent ans. L'église semble subir d'importants dégâts à cette période. Son clocher, toujours en place de nos jours, a dû être construit au 15e siècle, à l'issue du conflit.

La paix revenue, Meschers fait partie des ports les plus actifs sur la rive saintongeaise de l'estuaire de la Gironde, dans la première moitié du 16e siècle. Il est une des plaques tournantes du sel de Saintonge à destination de Bordeaux. Les habitants de Meschers s'opposent violemment dans les années 1540 à la mise en place de la gabelle, nouvel impôt sur le sel. Leur révolte est réprimée en 1548, mais la Saintonge se retrouve exemptée dès 1549. Le blé, récolté en abondance dans l'arrière-pays, alimente déjà plusieurs moulins à vent sur la corniche, mentionnés sur une carte en 1545. À partir des années 1550, les marins de Meschers participent aux campagnes de pêche en direction de Terre-Neuve, mais aussi à la guerre de courses qui prend notamment pour cibles les navires espagnols. Une telle expédition est organisée en 1552 aux Antilles à partir de Meschers, par Jean Testu, Nicolas Letellier, marchand, et Jean Poussard, seigneur de Château-Bardon.

À la même époque, une communauté protestante se développe rapidement. Une assemblée huguenote est mentionnée dans les grottes en 1576, et les guerres de Religion mettent à mal la prospérité de la région. Cette instabilité se poursuit pendant toute la première moitié du 17e siècle. En 1622, le roi Louis XIII, venu lui-même réprimer une nouvelle révolte protestante, fait bombarder Meschers et son église, qui perd vraisemblablement à cette occasion deux des quatre clochetons de son clocher, et une grande partie de sa nef (elle ne sera reconstruite qu'au 19e siècle). En 1623, la dame de Théon fait régner la terreur parmi la population protestante de Meschers. Après la fermeture du temple en 1651, des assemblées clandestines se tiennent dans les grottes.

2- Une économie tournée vers l'arrière-pays (18e siècle - début du 19e)

Anéantie par ces événements, l'économie de Meschers se relève peu à peu au cours du 17e siècle. Dès les années 1620, le cardinal de Richelieu, conscient du potentiel de la région, envisage de faire creuser un canal reliant la Seudre à l'estuaire de la Gironde, pour faciliter la navigation et le commerce entre Bordeaux et La Rochelle. Ce canal, qui ne sera jamais réalisé, devait se jeter dans l'estuaire à travers les marais situés entre Meschers et Talmont, via le ruisseau de Bardécille. Un marché et des foires annuelles sont créés en 1679. Au début du 18e siècle, un terrier de la seigneurie de Théon et les cartes et mémoires établis par l'ingénieur du roi Claude Masse, mentionnent un vignoble assez étendu et plusieurs moulins le long de la corniche. Un étang apparaît entre Compin et Serres : il sera desséché et mis en culture sans doute au début du 19e siècle.

L'état de la commune à la fin du 18e siècle et au début du 19e est bien connu grâce à une enquête statistique rapportée par le registre des délibérations du conseil municipal en 1802. En 1789, la commune comptait 1 020 habitants, chiffre stabilisé à 1 004 en 1800. On ne dénombre que 5 maisons éparses dans la campagne, les autres habitations étant concentrées dans le bourg et dans les principaux hameaux. En 1789, la commune bénéficie déjà des services de deux enseignants. En 1797, on compte 46 marins "et ouvriers de la marine".

L'enquête se penche aussi sur des considérations à la fois économiques et paysagères : la commune ne dispose que de peu de bois de chauffage (du chêne noir), et les "montagnes de sable", au nord, gagnent chaque année sur les terres cultivables. Au sud, les prairies dans les marais sont souvent submergées et ne produisent que peu de foin. Le sol de la commune, "aride, argileux et brûlant" pour la plus grande partie, ne produit qu'un vignoble de piètre qualité et aucun arbre fruitier. En revanche, l'élevage est pratiqué de manière importante. Ce tableau est complété par les données du cadastre établi au début des années 1830 : les terres labourables couvrent la moitié de la commune, les vignes à peine plus de 12 %, les prés 20 % ; on compte 9 moulins à vent et encore quelques marais salants, entre le port et Saint-Martin.

Au cours des guerres napoléoniennes, Meschers subit de nouveau les événements militaires. En 1814, le navire français "le Régulus" vient se saborder devant les falaises pour ne pas tomber aux mains ennemies, tout en laissant son nom à un ensemble de grottes. Construit vers 1811 à la pointe de Meschers, au-dessus du port, un fort est démantelé dès 1815 par les Anglais, après la chute de Napoléon.

3- Une commune agricole et portuaire, au 19e siècle

Sous la Restauration et la Monarchie de juillet, les notables de la commune, dont plusieurs protestants, en prennent les rênes. En 1826, Victor Isle, propriétaire de Château-Bardon, est désigné maire. Daniel Massy, marchand, est nommé adjoint avec le notaire, Pierre-Philippe Barbotin qui devient à son tour maire en 1830, avec Massy et Isle comme adjoints. Barbotin sera à nouveau maire de 1852 à 1870. Les familles Filleux, Barbotin, Massy et You donneront plusieurs maires à Meschers jusqu'en 1939, dont Paul Massy, de 1908 à 1934, qui laissera son nom à la rue principale du bourg.

Pendant tout le 19e siècle et la première moitié du 20e, la population de Meschers vit d'abord de l'agriculture : céréales, élevage et vignes sont à la base de l'activité des petites exploitations familiales. À cette population agricole s'ajoutent de nombreux artisans, commerçants, employés des douanes, marins, qui vivent pour beaucoup aux Roches. Dans les années 1830, de 40 à 50 marins sont employés sur le port où 15 bateaux de pêche sont actifs, en plus des gabarres pour le cabotage. Le port de Meschers bénéficie peu après des aménagements réalisés par l'État sur les ports de l'estuaire, et voit ensuite son activité augmenter, sans atteindre toutefois des sommets. En 1900, il n'y a plus sur le port que 26 marins, 16 en 1931. Le relais est pris par les pêcheurs, en particulier pour la pêche à l'esturgeon, à l'origine de la production de caviar, "l'or noir de l'estuaire", et pour la pêche au maigre, gros poisson carnassier qui se capture au large de Meschers en juin-juillet.

Parallèlement, les habitants exploitent les ressources de l'estuaire sur ses rives. En 1847, le conseil municipal décide d’instituer un calendrier "pour la pêche ou coupe du fart ou goémon", utilisé comme engrais. Cette récolte pourra se dérouler du 15 septembre au 1er février de chaque année. Connus depuis le Moyen Âge au moins, les marais salants près du port sont encore actifs en 1897. Ces activités en bord d'estuaire sont souvent remises en cause par les débordements de ce dernier. Le 10 février 1895, par exemple, une tempête provoque l'inondation des marais, prairies, vignes, jardins, magasins et même de certaines maisons. Les récoltes sont compromises, les digues brisées, la route de Talmont très dégradée. En 1907 et 1913, des terrains entiers sont engloutis par l'estuaire.

Pendant ce temps, le nombre d'habitants décroît. Après avoir augmenté pendant la première moitié du 19e siècle, pour atteindre 1 146 habitants en 1841, puis après s'être stabilisé autour de 1 100, ce nombre tombe à 900 en 1901, à 816 en 1931. Au 19e siècle, la communauté protestante est nombreuse, regroupée principalement dans la partie nord-ouest du bourg, autour du temple construit en 1841. En 1876, elle représente un quart de la population totale. Sa prise en compte se traduit dans les aménagements publics, par exemple lors de l'ouverture du nouveau cimetière, dont la partie sud est réservée aux protestants ; ou pour la construction de l'école publique de filles, en 1881, divisée en deux parts égales, l'une catholique, l'autre protestante, juste avant la laïcisation de l'enseignement.

4- Les débuts de « Meschers-les-Bains », à la fin du 19e siècle et au début du 20e

À partir de la fin du 19e siècle, la commune connaît une évolution radicale dans le cadre du développement du tourisme et de la villégiature en bord d'estuaire. Visiteurs et baigneurs apprécient la côte, les plages et les falaises de Meschers, dont les mérites sont vantés en 1895 dans le Guide pratique des familles aux bains de mer, édité par Armand La Fare. Le phénomène, qui concerne toute la côte de part et d'autre de Royan à partir de 1850, va définitivement imprimer sa marque sur l'histoire et la physionomie de Meschers.

Dès le milieu du 19e siècle, la mode des bains de mer touche Meschers, du moins son littoral (l'arrière-pays, agricole, est plus à l'écart). Preuve en est la décision prise en 1867, et renouvelée en 1887, par la municipalité de réglementer l'accès aux plages, notamment en termes de tenue correcte exigée. Dès 1861, le conseil municipal, constatant l'augmentation du nombre de baigneurs étrangers à la commune, décide de faciliter leur accès aux plages. Il est ainsi proposé d'aménager le chemin qui relie le bourg à la plage des Vergnes (actuelle avenue des Vergnes), et de créer un nouvel axe vers la conche des Nonnes (actuelle avenue des Nonnes).

La construction de cette nouvelle voie, rectiligne et longue de plus de 700 mètres, est très progressive. Une commission chargée d'élaborer son tracé est désignée en 1878, et les travaux sont encore en cours en 1893. Leur retard est en partie dû aux éléments : le 20 janvier 1890, une violente tempête détruit un perré (revêtement en pierre) construit dans la conche des Nonnes, à l'aboutissement de la nouvelle avenue, et compromet l'accès à la plage. Sa réparation est entreprise au printemps 1892, avant l'arrivée des baigneurs, de plus en plus nombreux. En 1893, l'accès à la plage des Nonnes est encore facilité par la pose d'une rampe en métal au nouvel escalier qui y descend. À l'été de cette année-là, le nombre de baigneurs est estimé à 500. On en compte 1 000 en 1904.

Parallèlement, la commune de Meschers sollicite l'État pour valoriser ses plages, améliorer leur accès difficile et faciliter la venue de visiteurs depuis Royan. À partir de 1882, elle demande à être raccordée à la ligne de tramway Decauville qui commence à Royan et qui, à partir de 1891, s'arrête à Saint-Georges-de-Didonne. En attendant, un système de voiturage quotidien entre Royan et Meschers est organisé. Un arrêt sur la ligne de bus Royan-Mortagne sera établi à Meschers en 1924. Entre-temps, par décret présidentiel du 22 décembre 1898, la commune de Meschers est rebaptisée "Meschers-sur-Gironde". En 1908, on tente de modifier de nouveau ce nom en "Meschers-les-Bains", en vain.

L'accès amélioré à la conche des Nonnes incite de plus en plus de promeneurs venus de Royan à poursuivre leur escapade par le petit sentier de douaniers qui longe la corniche, jusqu'au port. On y apprécie le panorama, agrémenté par les anciens moulins à vent et, en contrebas, par les grottes. En 1900, la municipalité décide donc d'élargir ce sentier, mais se heurte à un obstacle : l'ancien fort qui se trouve à la pointe, au-dessus du port, et que le sentier traverse. Un accord est finalement trouvé avec l’État et le nouveau chemin (actuels boulevards de la Corniche et de la Falaise) est aménagé en 1906-1907. L'action de la municipalité en faveur des adeptes de la villégiature, se traduit aussi par l'ouverture d'un deuxième jour de marché hebdomadaire pendant la saison estivale, puis d'un troisième en 1911. L'éclairage électrique commence à être installé dès 1914 ; l'électrification de la commune sera véritablement engagée en 1928.

5- De plus en plus de visiteurs et de résidents, à la première moitié du 20e siècle

En dépit de ces actions, Meschers ne devient pas une véritable station balnéaire, avec front de mer, casino, théâtre et autres lieux publics d'accueil et de divertissement pour les visiteurs, comme à Royan ou même à Saint-Georges-de-Didonne. L'initiative, fragmentée, est plutôt prise par des particuliers qui investissent plages et grottes pour tirer profit de l'afflux de visiteurs et de baigneurs. En 1896, M. Tessier, marchand de bois à Saujon, établit une buvette au carrefour entre la nouvelle avenue des Nonnes et la route de Royan. En 1898, M. Gruget est autorisé à occuper 680 mètres carrés sur la plage des Nonnes pour établir des cabines de bain en location. Un droit de plaçage sur une partie de la plage est institué en 1911. La location des cabines de bain, florissante dans l'Entre-deux-guerres, est tenue, après M. Gruget, par M. Coudin puis Mme Barraud, laquelle propose aussi une restauration.

Non loin de là, dans les grottes de la falaise, d'autres particuliers ouvrent des cafés et buvettes, en faisant visiter les lieux aux curieux de la bonne société, venus de Royan, Paris ou Bordeaux. Parmi les habitants des grottes, plusieurs, comme "la Femme Neuve" ou Marie Guichard se font guides et/ou vendeurs de cartes postales qu'édite Aristide Bouron, commerçant dans le bourg. Un des premiers cafés-restaurants ouverts est tenu par Isidore Videau, dans les grottes des Fontaines. Un autre se tient dans les grottes de l'Ermitage. En 1906, dans les grottes de Matata, Émile Letourneau ouvre un restaurant repris en 1925 par Raoul Rémon et qui va bénéficier, au cours des décennies suivantes, d'une solide réputation.

L'afflux de visiteurs et de baigneurs se transforme assez vite en un afflux de résidents, saisonniers dans un premier temps. Des locations estivales sont proposées, ainsi que des pensions pour séjours courts ou longs, à l'hôtel de la Croix Blanche et à celui du Lion d'Or, dans le bourg, ou encore au restaurant Brise de Mer, sur le boulevard de la Falaise. Juste avant la Première Guerre mondiale et dans les années 1930, de premières pensions et colonies de vacances, destinées au bien-être de leurs jeunes pensionnaires, ouvrent leur porte : ainsi à la villa de l'Enclouse, entre le bourg et le port, ou à l'Arnèche où est établie une colonie de scouts.

L'implantation de résidents, saisonniers puis de plus en plus définitifs, se traduit aussi par la construction de villas au bord de la corniche ou à proximité immédiate. L'une des premières, le long de la toute nouvelle avenue des Nonnes, est la villa des Lauriers (aujourd'hui "le Castel Blanc"), édifiée en 1896 pour Nicéphore Lefour, membre de l'administration des Ponts et chaussées, originaire de la Creuse. En 1903 et 1907, Léon Poussigue, entrepreneur dans les houillères de l'Est, achète à la fois une maison dans le bourg (l'actuelle mairie) et la pointe rocheuse qui surplombe la plage des Nonnes. En 1927, James Boucher, maître verrier en Charente, acquiert une maison au 61 boulevard de la Corniche et la transforme en villa baptisée "Don Quichotte".

Toutefois, dans leur grande majorité, les maisons de villégiature construites à Meschers restent modestes dans leur architecture et leurs proportions, loin de l'exubérance de certaines villas visibles à Royan par exemple. La plupart d'entre elles sont construites pour des membres de la classe moyenne qui, tout en souhaitant bénéficier d'un lieu de détente sur la côte, ne disposent pas de moyens financiers illimités.

6- Meschers après 1945 : du village à la ville

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Meschers subit durement les événements qui frappent les environs de Royan. Au printemps 1940, un navire, "le Condé", arraisonné par les Allemands dans la baie du Verdon, est amené en échouage devant la pointe de Suzac et est alors utilisé comme cible pour les exercices d'artillerie. Son épave sera démantelée en 1954. À la fin de la guerre, les combats autour de la Poche de Royan font des victimes aux environs, par exemple Albert Lupiet, tué le 25 septembre 1944 là où une stèle rappelle aujourd'hui sa mémoire, route de Semussac. Le 22 janvier 1945, René Dussier, Henri Deyres et M. Naud, membres des FFI, sont tués sur la route de Talmont, où se trouve aussi une stèle. À la même époque, les habitants de Meschers sont évacués dans le cadre des combats qui font rage autour de la Poche de Royan. La commune n'est libérée que le 15 avril 1945.

Aussitôt la paix revenue, la croissance balnéaire et urbaine de Meschers, engagée depuis la fin du 19e siècle, reprend de plus belle. Elle concerne en premier lieu tous les équipements capables d'accueillir visiteurs, baigneurs et résidents. En 1949, Ernest Mayeur construit un hôtel à l'entrée de la plage des Vergnes. Dans les années 1950-1960, plusieurs colonies de vacances ouvrent leurs portes à l'initiative, le plus souvent, de mairies et de départements de l'intérieur du pays (la Ville de Châteauroux ou le Conseil général de l'Aveyron, par exemple) qui souhaitent envoyer leurs enfants en vacances sur la côte. Ces établissements s'implantent à proximité des plages, sur des espaces encore dénués de constructions.

Très vite, dans les années 1960-1970, ils sont rejoints par une foule de maisons qui colonisent rapidement les abords immédiats des falaises (par exemple autour de la conche des Cadets), et ceux des principaux axes routiers qui relient le bourg de Meschers aux plages d'une part, à Saint-Georges-de-Didonne et Royan d'autre part. L'urbanisation, qui se poursuit dans les années 1980-1990, fait que des villas jusqu'ici isolées dans les bois se retrouvent au milieu de véritables quartiers urbains, par exemple dans le bois des Vergnes. Le mouvement de construction de maisons individuelles, en lotissements ou non, gagne aussi tout l'espace jusqu'ici dévolu aux champs et aux vignes, entre le bourg, les Roches, la falaise et le port.

La démographie de la commune, qui évoluait peu avant la guerre, s'en trouve dynamisée. De 1034 habitants en 1946, la population de Meschers passe à 1 546 en 1975, 2 234 en 1999 et 2 879 en 2011. Les équipements publics doivent suivre cet accroissement : par exemple, en 1954, un nouveau groupe scolaire remplace les anciennes école de garçons (rue des Carrières, démolie) et école de filles, cette dernière faisant place à une salle des fêtes et de cinéma, "la Passerelle". Les efforts se portent aussi sur le port où les activités commerciales ont périclité et où la pêche, au maigre notamment, subsiste. Deux nouveaux bassins destinés à accueillir toujours plus de bateaux de plaisance, sont creusés en 1985 et 1990. Plaisance, tourisme et villégiature sont aujourd'hui les principaux moteurs de l'économie de Meschers, avec l'agriculture qui perdure dans l'arrière-pays.

L'inventaire du patrimoine de la commune a donné lieu à la réalisation de 322 dossiers documentaires (301 sur le bâti et 21 sur les objets mobiliers et le décor porté de l'église et du temple). Parmi les éléments étudiés, 47 ont été sélectionnés pour leur intérêt historique et/ou architectural, 252 ont été repérés. Un dossier de synthèse a été réalisé sur l'habitat (maisons et fermes).

La commune de Meschers-sur-Gironde couvre 1 598 hectares. Elle s'étire sur plus de cinq kilomètres le long de la rive droite de l'estuaire de la Gironde, et s'étend sur plus de quatre à l'intérieur des terres.

La très grande majorité du territoire de Meschers est occupée par un vaste plateau agricole, faiblement vallonné, traversé par quelques routes et chemins d'exploitation. Il prolonge la plaine qui s'étire depuis la vallée de la Seudre, au nord. Culminant à 40 mètres d'altitude près de Chantier, il s'incline vers le sud, forme une cuvette où se niche le bourg, puis remonte pour former une corniche.

Cette dernière, autre composante de l'identité paysagère de Meschers, plonge dans l'estuaire en de hautes falaises. Vers le nord, celles-ci se découpent en pointes ou "becs", et en anses ou "conches", occupées par des plages dont les principales sont celles de Suzac, des Vergnes et des Nonnes. Vers le sud, et jusqu'à la pointe de Meschers ou de Diou qui surplombe le port, la muraille de falaises est plus continue. Elle est juste percée d'une suite de grottes et de "trous", et hérissée d'un chapelet de carrelets.

À l'est, le plateau s'abaisse vers des marais qui prolongent ceux d'Arces et de Talmont. Couverts de prés et sillonnés de fossés, alimentés par le ruisseau de Bardécille, ils présentent quelques tonnes de chasse et des étangs, vestiges d'anciens marais salants. Ils viennent mourir dans l'anse de Dau, et c'est entre eux et la pointe de Meschers que s'est logé le port, à l'embouchure d'un petit cours d'eau.

De l'autre côté de la commune, la forêt des Vergnes, mitée par l'urbanisation, et celle du Compin, prolongement de la forêt de Suzac, masquent un relief plus accidenté, variant entre 8 et 36 mètres d'altitude. Poussant jusqu'aux plages et aux falaises, ces forêts recouvrent et fixent à la fois d'anciennes dunes de sable. En lisière de forêt, vers le Compin et Serres, se trouvent d'autres espaces de marais, dont un étang disparu et, vers le nord, les débuts des marais de Chenaumoine.

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