La navigation sur la Charente (entre Saintes et l'Océan)
La Charente est un fleuve utilisé depuis l’antiquité pour le transport de matériaux et de marchandises. Entre Angoulême et Cognac, le cours d’eau a été aménagé dès le Moyen Âge pour devenir navigable. Plus en aval, entre Cognac et l’océan, c'est au 19e siècle, avec l’intensification du trafic commercial et l’arrivée de bateaux à plus forts tirants d’eau, que d’importants aménagements ont été réalisés pour améliorer la navigation dans cette partie du fleuve située en Charente-Maritime.
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Publiée le 11 avril 2022
# Charente-Maritime
# Opération d'inventaire : Vallée de la Charente
# Patrimoine maritime et fluvial, génie civil
# Du 13e au 21e siècle
La Charente est un fleuve utilisé depuis l’antiquité pour le transport de matériaux et de marchandises. Entre Angoulême et Cognac, le cours d’eau a été aménagé dès le Moyen Âge pour devenir navigable. Plus en aval, entre Cognac et l’océan, sa profondeur naturelle était déjà suffisante pour permettre le passage des bateaux à fond plat, notamment grâce à l’effet de la marée qui remonte depuis l’estuaire, jusqu’à 82 km en amont de l’embouchure.
Au 19e siècle, avec l’intensification du trafic commercial et l’arrivée de bateaux à plus forts tirants d’eau, d’importants aménagements ont été réalisés pour améliorer la navigation dans cette partie du fleuve située en Charente-Maritime. C’est le cas sur la commune de Chaniers, dans une zone où le fleuve se divise en deux autour de l’île de la Baine. Sur le bras mineur, à droite de l’île, des aménagements permettent d’actionner des moulins depuis le 14e siècle. Sur le bras principal, les hauts-fonds rocheux rendaient régulièrement le passage difficile en périodes de basses eaux. Un canal de dérivation a donc été aménagé en 1843 pour éviter cet obstacle et faciliter le passage des bateaux. Il traverse en ligne droite l’île de la Baine, entre les deux bras du fleuve. Ses berges sont plantées d’un bel alignement de peupliers. Son niveau d’eau est régulé par une écluse à sas, autrefois manœuvrée par un gardien qui résidait dans la maison éclusière construite juste à côté. Un barrage aménagé sur le bras principal du fleuve permet de diriger l’eau vers le canal.
A Saint-Savinien, en aval de Saintes, l’effet de la marée se fait beaucoup plus sentir. L’existence d’un port y est attestée dès le Moyen Âge, avec un chantier de construction de bateaux dans lequel le Roi Philippe le Bel faisait réparer des galères en 1303. Pourtant, dans le bourg, le méandre du fleuve comporte aussi des hauts fonds qui gênent le passage des gros bateaux. En périodes de basses eaux, même les gabares devaient attendre la marée haute pour pouvoir passer le méandre, ou décharger une partie de leur cargaison dans des petits bateaux d’allège, ou encore se faire tracter par des bœufs depuis la berge. Pour remédier à ces désagréments, un canal de dérivation a été aménagé en 1875, comme à Chaniers, équipé d’une écluse à sas. Elargi dans les années 1960, il a été complété par deux barrages et un autre canal en amont pour éviter les crues et alimenter en eau douce les marais de Rochefort et de Brouage. L’écluse se ferme à marée haute pour bloquer la remontée d’eau de mer salée et s’ouvre à marée basse pour permettre l’écoulement de l’eau de la Charente. Ce dispositif permet de stopper périodiquement le mouvement de la marée en amont de Saint-Savinien. Un pont à travée mobile permet de franchir le canal, comme le pont à travée tournante de Taillebourg, détruit par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Des solutions diverses ont ainsi été trouvées pour que l’implantation de ponts ne nuise pas au trafic fluvial.
A Tonnay-Charentes, c’est un pont suspendu qui a été construit en 1842 pour franchir les 80 mètres de largeur du fleuve. Sa hauteur impressionnante de 25 mètres permet le passage sous son tablier d’importants navires et leurs mâts. Sur la rive gauche il monte en pente douce par une rampe en pierre, bâtie sur 51 arcades d’inspiration gothique qui enjambent 500 mètres de marais. Sur la rive droite les piles en pierre se raccordent à la falaise. Aujourd’hui ce pont est classé Monument Historique. Tonnay-Charente a toujours été un port de rupture de charge entre navigation maritime et fluviale. Les marchandises y étaient transvasées entre navires à grands tirant d’eau voyageant depuis l’océan et gabares à fond plat capables de circuler en amont sur le fleuve. Elles transportaient généralement vers l’amont du sel et des marchandises d’importation, et vers l’aval du cognac, du vin, du bois, mais aussi des chargements de pierres issues des carrières de calcaire de la vallée.
A quelques kilomètres en aval de Tonnay-Charente, le pont transbordeur de Rochefort construit en 1900 est une impressionnante structure métallique de 68 mètres de haut sur plus de 175 mètres de long. Il permet de traverser la Charente sur une nacelle mobile, suspendue à des câbles et mise en mouvement grâce à un ingénieux système de poulies motorisées. Initialement il était actionné par une machine à vapeur. Sa nacelle pouvait transporter jusqu’à 200 piétons, ou 9 charrettes et 50 piétons. Récemment restauré, il est classé Monument Historique.
Au 19e siècle, avec l’intensification du trafic commercial et l’arrivée de bateaux à plus forts tirants d’eau, d’importants aménagements ont été réalisés pour améliorer la navigation dans cette partie du fleuve située en Charente-Maritime. C’est le cas sur la commune de Chaniers, dans une zone où le fleuve se divise en deux autour de l’île de la Baine. Sur le bras mineur, à droite de l’île, des aménagements permettent d’actionner des moulins depuis le 14e siècle. Sur le bras principal, les hauts-fonds rocheux rendaient régulièrement le passage difficile en périodes de basses eaux. Un canal de dérivation a donc été aménagé en 1843 pour éviter cet obstacle et faciliter le passage des bateaux. Il traverse en ligne droite l’île de la Baine, entre les deux bras du fleuve. Ses berges sont plantées d’un bel alignement de peupliers. Son niveau d’eau est régulé par une écluse à sas, autrefois manœuvrée par un gardien qui résidait dans la maison éclusière construite juste à côté. Un barrage aménagé sur le bras principal du fleuve permet de diriger l’eau vers le canal.
A Saint-Savinien, en aval de Saintes, l’effet de la marée se fait beaucoup plus sentir. L’existence d’un port y est attestée dès le Moyen Âge, avec un chantier de construction de bateaux dans lequel le Roi Philippe le Bel faisait réparer des galères en 1303. Pourtant, dans le bourg, le méandre du fleuve comporte aussi des hauts fonds qui gênent le passage des gros bateaux. En périodes de basses eaux, même les gabares devaient attendre la marée haute pour pouvoir passer le méandre, ou décharger une partie de leur cargaison dans des petits bateaux d’allège, ou encore se faire tracter par des bœufs depuis la berge. Pour remédier à ces désagréments, un canal de dérivation a été aménagé en 1875, comme à Chaniers, équipé d’une écluse à sas. Elargi dans les années 1960, il a été complété par deux barrages et un autre canal en amont pour éviter les crues et alimenter en eau douce les marais de Rochefort et de Brouage. L’écluse se ferme à marée haute pour bloquer la remontée d’eau de mer salée et s’ouvre à marée basse pour permettre l’écoulement de l’eau de la Charente. Ce dispositif permet de stopper périodiquement le mouvement de la marée en amont de Saint-Savinien. Un pont à travée mobile permet de franchir le canal, comme le pont à travée tournante de Taillebourg, détruit par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Des solutions diverses ont ainsi été trouvées pour que l’implantation de ponts ne nuise pas au trafic fluvial.
A Tonnay-Charentes, c’est un pont suspendu qui a été construit en 1842 pour franchir les 80 mètres de largeur du fleuve. Sa hauteur impressionnante de 25 mètres permet le passage sous son tablier d’importants navires et leurs mâts. Sur la rive gauche il monte en pente douce par une rampe en pierre, bâtie sur 51 arcades d’inspiration gothique qui enjambent 500 mètres de marais. Sur la rive droite les piles en pierre se raccordent à la falaise. Aujourd’hui ce pont est classé Monument Historique. Tonnay-Charente a toujours été un port de rupture de charge entre navigation maritime et fluviale. Les marchandises y étaient transvasées entre navires à grands tirant d’eau voyageant depuis l’océan et gabares à fond plat capables de circuler en amont sur le fleuve. Elles transportaient généralement vers l’amont du sel et des marchandises d’importation, et vers l’aval du cognac, du vin, du bois, mais aussi des chargements de pierres issues des carrières de calcaire de la vallée.
A quelques kilomètres en aval de Tonnay-Charente, le pont transbordeur de Rochefort construit en 1900 est une impressionnante structure métallique de 68 mètres de haut sur plus de 175 mètres de long. Il permet de traverser la Charente sur une nacelle mobile, suspendue à des câbles et mise en mouvement grâce à un ingénieux système de poulies motorisées. Initialement il était actionné par une machine à vapeur. Sa nacelle pouvait transporter jusqu’à 200 piétons, ou 9 charrettes et 50 piétons. Récemment restauré, il est classé Monument Historique.
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