Bassin à flot n° 3, dit port de commerce

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Rochefort

La construction du bassin à flot n° 3, destiné à compléter les bassins n° 1 et 2, est déclarée d'utilité publique en juillet 1880. Les travaux se déroulent entre mars 1882 et mai 1890, époque de son ouverture à l'exploitation. Pour le chantier, les pierres qui proviennent de la carrière de l'Aubrée, sur la commune d'Echillais, sont transportées par gabares hâlées par des attelages de boeufs, sur le canal de la Bridoire. Les travaux, réalisés sous la direction de M. Crahay de Franchimont, ingénieur en chef des ponts et chaussées, donnent lieu à quelques applications nouvelles de l'air comprimé pour l'exécution des fondations rendues difficiles par la nature du sol.

Une écluse à sas de 163 mètres de long et de 18 mètres de largeur relie le bassin au fleuve ; elle prend la place de l'ancien chenal de Mouillepied qui pouvait contenir jusqu'à quatre navires caboteurs. Cette écluse est dotée de deux paires de portes d'èbe et de deux paires de portes de flot, fournissant deux sas de manière à rendre indépendants les niveaux d'eau dans la rivière et dans le bassin. Un pont tournant de 18 mètres de portée permet de franchir l'écluse au droit de la porte d'èbe aval et assure la circulation entre la Cabane-Carrée et le centre de Rochefort.

Ce bassin permet de faire face à l'augmentation du trafic qui consiste surtout en importation de bois de Norvège et de charbon de Grande-Bretagne. Ses quais sont équipés de voies ferrées qui les relient aux gares (de la Compagnie d'Orléans et celle de l'Etat) et au port de la Cabane-Carré. Sur le quai nord-ouest, la Chambre de commerces fait construire quatre magasins, dont un en maçonnerie, desservis également par des voies ferrées. Plusieurs grues permettent le déchargement rapide des bateaux. L'ancienne forme de radoub, exploitée par le Ville de Rochefort, complète l'équipement du bassin, tout comme l'ancien fossé de la ville au pied du bastion de la vieille forme transformé en forme de radoub. Un bâtiment administratif, à l'ouest du canal d'accès au bassin, porte la date 1899.

En 1924, la Chambre de commerce est autorisée à administrer l'ancien parc de stockage de Mouillepied, créé pendant la Première Guerre mondiale par les Américains et le chemin de fer de l'Etat. Ce parc, relié au bassin n° 3 et à la gare de Rochefort, offre un grand potentiel de stockage de marchandises. Dans les années 1950-1960, un petit bâtiment de pilotage des portes et du pont tournant est bâti sur les bords de l'écluse. A cette époque, le trafic commercial se concentre dans ce bassin.

L'équipement du bassin est modernisé dans les années 1970. Il reste desservi par la SNCF, même si les marchandises sont surtout transportées par camions. Un nouveau pont tournant est installé en même temps que l'écluse est restaurée, en 2007-2008.

De nos jours, ce port fonctionne en binôme avec celui de Tonnay-Charente ; tous deux, gérés par la Chambre de commerce et d'industrie de Rochefort et de Saintonge, représentaient, en 2010, le premier port départemental français. Le port de Rochefort reçoit principalement des bateaux chargés de bois du Nord et expédie des chargements de céréales.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Le bassin possède une superficie de plus de 6 hectares et un développement de quais d'environ 1150 mètres. Son accès se fait par une écluse à sas de 100 mètres de long et 18 mètres de large. La taille des navires qui accèdent au bassin ne doit pas dépasser 115 mètres de long, 16,50 mètres de large, avec un tirant d'eau de 6,50 mètres. Ceux de plus de 115 mètres de long franchissent les portes ouvertes à l'étale de pleine mer.

Le système de construction adopté pour les murs de quai verticaux est celui de voûtes en plein cintre de 9,20 mètres d'ouverture, reposant sur des piles de 8 mètres d'épaisseur dans le sens perpendiculaire au couronnement du quai, et de 5 mètres das le sens parallèle. Ces piles ont été fondées sur des puits coulés par havage.

Le bassin est doté de sept postes, dédiés chacun à différentes marchandises : bois sciés, engrais, céréales, marchandises dangereuses, ferraille ou autres... Des hangars privés et publics sont répartis autour du bassin pour le stockage des marchandises. Pour libérer le passage, le pont tournant en poutre en treillis s'efface sur le quai ouest.

Le bâtiment de 1899, doté d'un étage carré et d'un comble à surcroît, est couvert d'un toit à longs pans, à croupe unique du côté est, en tuile creuse. Les ouvertures à encadrements moulurés forment cinq travées, des oeils-de-boeuf éclairant le comble. Une horloge est insérée au centre du fronton en plein-cintre d'un petit édicule imitant une lucarne au centre de l'unique croupe du bâtiment. Le poste de pilotage, en béton, est un petite construction en hauteur, de forme arrondie, dotée d'un escalier extérieur.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 étage carré, comble à surcroît

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier tournant

    Structure : en maçonnerie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Rochefort , avenue de la Libération

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2015 BH 48 à 64

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