Port de Saintes

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Au cours des siècles, les rives du fleuve à Saintes ont accueilli divers lieux d'abordage. Aucune installation portuaire n'a été identifiée à ce jour pour l'époque antique, mais il est vraisemblable qu'il a existé des bâtis en bois pour des appontements qui n'ont pas laissé de traces. Un certain nombre de petits ports sont connus au Moyen Age, comme sur la rive gauche, d'amont en aval, celui des Tanneries - dit Saint-Aignan en 1270 - , le port du sel en amont du vieux pont - établi en 1372 par Charles V -, le port Mouclier ou des Moules - cité dès le 13e siècle (il existe encore de nos jours une ruelle du Port Mouclet) -, le Petit-Port (auparavant Anguiller), le port des Bouchers, le port Tavernier, le port des Frères et le port la Rousselle ; du côté de la rive droite, le port des Bateaux, le port Chapitre et le port du Pilori.

Sur le "Pourtrait de la ville et cité de Saintes", daté de 1560, sont mentionnés le port des frères Cordeliers (D), le port Mouclier (E), le petit port (G), et le port du Chapitre (H). Ils se situent sur la rive gauche, d'aval en amont, et à peu de distance les uns des autres de part et d'autre du pont. En 1680, un aveu par François Duplais relatif au droit de coutume dû "sy en laditte rivière se chargent ou deschargent marchandises de quelque sorte que ce soit depuis les moullins de Luserac jusque au port de Dignevertu." Ce dernier semble être situé en aval de la ville.

Durant les grands travaux d'urbanisme du 18e-19e siècle, les berges sont progressivement réaménagées pour lutter, en premier lieu, contre les inondations. Les travaux sont pour la plupart réalisés dans le cadre d'ateliers de charité financés par l'intendant de la généralité. Le premier quai aménagé est le quai de Verdun (de la place Blair à la rue Saint-Pierre et appelé plus tard Reverseaux), à partir de 1787, sur les plans de l'intendant Reverseaux. Le deuxième, dénommé Reverseaux et formé des anciens quais Royal et des Récolets, entre la rue Saint-Pierre et le Cours National, est fondé à partir de 1794 sur les déblais des fortifications de la ville de manière à le surhausser. Parallèlement à la construction de quais, un port marchand est établi entre 1785 et 1788 au faubourg de la "Bretonnière", du côté sud de la ville (actuel quai Palissy). Malgré tout, des cales servant au transbordement des marchandises sont aménagées en d'autres lieux de la ville par la suite. Au début du 19e siècle, l'ingénieur Labretonnière constate que l'insuffisance d'équipements portuaires freine le développement commercial de la ville, pourtant avantagée par sa position sur la Charente.

Les quais servent aux chargements et déchargements des marchandises, au halage des bateaux et sont également des lieux de promenade. Sur la rive gauche, le quai des Frères (actuellement de l'Yser) est construit entre 1816 et 1837, puis exhaussé de 0,80 mètre en 1857. L'aménagement de ce quai et l'empierrement de la chaussée à l'arrière ont été réclamés par les négociants pour faciliter l'embarquement et le débarquement des marchandises, ce quai étant considéré à partir des années 1810 comme le port de commerce de la ville. De l'autre côté de la ville, le quai Palissy est complété par un perré en 1895.

Sur la rive droite, un vaste terre-plein est remblayé - les remblais ici, comme pour les différents quais, sont formés des chargement des dragages opérés. Ces travaux de remblais de grande ampleur permettent de diminuer la largeur du fleuve d'une quinzaines de mètres. Un mur de soutènement au chemin de halage est construit, tandis qu'une cale est aménagée, en 1843-1845, à l'endroit et en bordure de ce qui correspond de nos jours à la place Bassompierre. Cette place est aménagée à la suite d'une ordonnance édictée par Louis-Philippe en 1846 ; la porte monumentale du pont romain y est remontée. Les quais qui la longent sont surhaussés dans les années 1850.

Dans les années 1860, le commerce de Saintes consiste en grains, vins, eaux-de-vie, bois et cuirs. Un bureau de navigation et de jaugeage est mentionné dans le port de Saintes dans le Manuel de la navigation de la France en 1877. Des travaux de réparation sont sans cesse nécessaires pour maintenir les maçonneries des quais en bon état. Ainsi, les deux cales de la rive droite, en aval et en amont du pont, sont-elles reconstruites en 1882 par les entrepreneurs Marchat et Bonniot, comme le mur de quai sur une longueur de 151 mètres (à l'amont du pont Palissy) vers 1910.

En 1900, des dragages du lit de la Charente sont réalisés de manière à élargir la passe dans la traversée de la ville et faciliter le croisement des bateaux lorsque l'un est en déchargement au quai Bassompierre ou aux quai des Frères.

En 1936, des trottoirs en encorbellement viennent élargir les quais de la République et de l'Yser, qui ne font plus partie du domaine fluvial depuis 1929. Ils remplacent les anciens parapets en pierre, et sont destinés à faciliter le trafic, intense certains jours. A cette époque, seules quelques maisons de négoce utilisent encore la voie d'eau pour le transport de leurs eaux-de-vie, et l'activité portuaire est minime.

Dans les années 2000, des pontons flottants sont installés le long de la rive droite, en amont de la passerelle et en amont du pont Palissy à destination de la navigation de plaisance. Au port de la Rousselle, en aval de la ville, des aménagements sont aussi réalisés pour la mise à l'eau d'embarcations de plaisance.

Périodes

Principale : Antiquité, Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine

Le port de Saintes est constitué de plusieurs quais, ceux des Roches, Palissy, de Verdun, de la République et de l'Yser sur la rive gauche, celui de Bassompierre sur la rive droite. Les quais des Roches et de Verdun, ainsi que la partie aval du quai de l'Yser ne sont formés que par la berge, tandis que les autres sont maçonnés, constitués d'un mur de soutènement ou d'un perré.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saintes

Milieu d'implantation: en ville

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