Château Rosemont-Geneste

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Labarde

La propriété est vendue en 1795 par Marguerite Marginier, veuve de Laurent Faget à Jean Giron, ancien capitaine de navires et Pierre Geneste et Joseph Deyme, courtiers d'assurance. Les bâtiments consistent alors en "une maison pour le propriétaire, logement des cultivateurs, chay, cuvier et autres bâtiments, jardin, vignes, bois, prairie, vimiaire, aubarède et autre nature de fonds, le tout avec ses appartenances et dépendances".

En 1817, le domaine est vendu à Dominique Maurice Lassus, ancien négociant à Philadelphie demeurant commune de Macau, qui le revend en 1821 à Pierre Geneste.

Les bâtiments figurent sur le plan cadastral de 1826 et sur une lithographie tirée de l'ouvrage de Gustave de Galard de 1835. Ils sont disposés de telle sorte qu'ils forment deux cours en U fermées par des grilles. Ces bâtiments sont encore en partie conservés, notamment le long bâtiment nord abritant logements et parties viticoles. En revanche la seconde aile en retour vers le sud a été détruite.

La propriété revient en 1849 à Antoine-Félix Dusolier, gendre de Pierre Geneste décédé en 1845. Le domaine apparaît dans l'édition de l'ouvrage de Cocks de 1850 sous le nom Faget-Geneste et produit 40 tonneaux. A cette époque, le domaine comprend : "maison de maître double comprenant cuisine, salle à manger, salon de compagnie, 7 chambres à coucher, chambre de domestique et caveau, éclairée et ouvrant de trois côtés sur cours et parterres, un cuvier assorti de 7 cuves de diverses capacités, toutes cerclées en fer, un pressoir à trois compartiments avec vis en fer, cage, trappe et tous les ustensiles de la vinification, un grand chai à la suite du cuvier, un petit chai à vin vieux, une tonnellerie, un autre grand chai, une salle de billard, une orangerie, une dépêche, une fosse d'aisance avec deux cabinets, un chai à bois, une chambre pour le régisseur, deux cours ayant chacune un puits garni, entourées de bâtiments, plantées de tilleuls, acacias, arbustes et clôturées par une claire-voie donnant vue sur les vignes de la propriété, une vaste basse cour dans laquelle sont des hangars, tous ces articles sont en un tenant".

En 1879, Paul Skawinski, régisseur des propriétés d'Armand Lalande et demeurant jusqu'alors à Cantenac-Brown, acquiert le domaine. En 1883, un plan des bâtiments est dressé par l'architecte Ernest Minvielle : il semble s'agir de la modification de cloisons intérieures au niveau du vestibule d'entrée. Les matrices cadastrales révèlent par ailleurs que le bâtiment abritant le chai est affecté pour le commerce en 1883.

Un plan daté 1890 montre le projet d'aménagement du bureau de Paul Skawinski.

Quelques années plus tard en 1894, l'architecte Minvielle propose les plans pour une extension et la construction d'un logis qui vient compléter et magnifier la chartreuse d'origine. Pavillon, porche, frontons chantournés, baies à traverses et meneaux, couverture en ardoise, toitures débordantes avec aisseliers sculptés : le vocabulaire architectural s'inspire des constructions néo-élisabéthaines en vogue à l'époque.

La propriété reste dans la famille Skawinski jusqu'à nos jours. En 1939 puis en 1950 et 1953, les bâtiments sont divisés au gré des successions familiales ; les vignes sont finalement vendues.

Périodes

Principale : 2e moitié 18e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1883, daté par source

Auteurs Auteur : Minvielle Ernest, architecte (attribution par source)

La demeure, située au sud-ouest du bourg, est entourée d'un parc. Elle se compose de deux parties bien distinctes correspondant à deux étapes de construction.

La partie la plus ancienne en rez-de-chaussée est organisée selon un plan en T qui regroupe une aile sud dont la façade donne à l'est, disposée perpendiculairement au nord à un long bâtiment qui abritait à l'ouest des logements et à l'est chais et cuvier.

La façade est de l'aile sud, côté jardin, est construite en pierre de taille, surmontée d'un garde-corps d'attique avec tables décoratives. La porte principale, encadrée de deux fenêtres, forme un léger ressaut souligné par des pilastres en brique et pierre de taille. La façade est percée de deux autres fenêtres plus larges, aux appuis moulurés et aux allèges en ressaut.

La façade nord du long bâtiment regroupant logement et dépendances viticoles est également construite en pierre de taille et dotée de trois portes aux encadrements travaillés. La porte centrale donne accès aux logements de la partie ouest et de l'aile sud : en arc segmentaire à agrafe et encadrement moulurés, elle est encadrée de pilastres à bossage supportant un entablement et un fronton triangulaire à volutes rentrantes, interrompu par une table décorative sommée d'une boule en amortissement. La porte est donne accès aux chais : elle présente un arc segmentaire à claveaux en ressaut et encadrement à bossage ; le fronton triangulaire interrompu qui la surmonte abrite une table décorative avec l'inscription ROSEMONT GENESTE et des initiales entrelacées avec probablement le S de la famille Skawinski. A l'ouest, la troisième porte, remaniée, est surmontée d´un fronton triangulaire.

Le pignon est de cette vaste aile nord est percée de deux baies de décharge par lesquelles était déversée la vendange. La façade sud était également percée d'une baie de décharge dont on aperçoit encore aujourd'hui la trace dans les maçonneries.

A l'intérieur, certains équipements de l'ancien cuvier sont conservés : pressoir, maie.

La distribution de la partie habitation s'organise selon un vestibule accessible par la porte centrale au nord qui dessert une pièce à cheminée à l'ouest, suivie d'autres espaces remaniés, et un vaste couloir qui distribue les pièces de l'aile sud, à l'est et à l'ouest.

A ce plan en T vient se greffer au sud un corps d´habitation à étage et comble, donnant sur le parc, qui est venu agrandir la chartreuse d'origine. De plan rectangulaire, le logis est agrémenté d'un pavillon carré avec parement de brique et encadrements de baies en pierre de taille. La travée centrale forme pignon aux formes chantournée : un porche en pierre de taille monumentalise l'entrée. Les décrochements de volumes et de toitures, les baies à traverse et meneaux, les cheminées à conduits doubles donnent à la construction un style néo-élisabéthain. Le décor associant écu et phylactères n'a, semble-t-il pas, été achevé (les plans indiquent l'inscription SALVE qui ne semble pas avoir été sculptée).

De l'autre côté de la route au nord, subsiste une partie des dépendances agricoles du domaine, notamment une écurie-hangar.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Étages

en rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

  3. Partie de toit : croupe

État de conservation
  1. bon état

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Labarde , chemin de Blanquefort

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1826 B 116, 2009 A3 295, 373

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