Église paroissiale Saint-Martin de Chadenac

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Chadenac

L'église Saint-Martin de Chadenac apparaît en 1096 sur la liste des biens de l'abbaye de Charroux, en Poitou. Reconstruite au 12e siècle, elle comprend une nef, un transept et un chœur. L'église est remaniée aux 13e/14e siècles : la chapelle nord, qui s'élève à l'emplacement du transept nord, et le chœur à chevet plat sont repris et voûtés d'ogives. Ce même voûtement est choisi au 16e siècle pour couvrir la nouvelle chapelle édifiée à l'emplacement du transept sud.

Au 19e siècle, l'édifice subit plusieurs restaurations. En 1840, le clocher de la croisée du transept menace ruine et est abattu. Un nouveau clocher est reconstruit à l'extrémité ouest de la nef.

Plusieurs campagnes de travaux sont menés à la fin du 19e siècle et au 20e siècle. Les dernières ont tenté d'enrayer la maladie alvéolaire qui ronge la pierre.

Périodes

Principale : 12e siècle

Secondaire : limite 13e siècle 14e siècle

Secondaire : 16e siècle

Secondaire : 2e quart 19e siècle

De l'église romane subsistent donc la nef, sans sa voûte en berceau, et la façade. Soigneusement édifiées en pierres de taille, elles sont d'une grande qualité architecturale et décorative.

Les murs latéraux de la nef sont animés à l'extérieur par de hautes arcades en plein cintre montant jusqu'à la corniche. Les arcades orientales sont ornées de motifs géométriques et dotées aux angles de colonnettes. Chaque arcade encadre une baie en plein cintre. Au sud, les fenêtres sont flanquées de trois colonnettes.

Ce décor architectural se retrouve à l'intérieur, le recours aux colonnettes d'angle étant plus systématique. La nef est dépourvue de sculptures ; l'ornementation est portée par les chapiteaux de la croisée du transept, dernière partie de l'église romane.

La façade est l'élément roman le plus remarquable de l'église. Le rez-de-chaussée, où s'ouvre le portail encadré de deux arcades aveugles, présente un riche décor sculpté roman. Le deuxième niveau, orné d'une arcature aveugle, et le pignon ont été remaniés lors de la construction du clocher.

Le décor se concentre particulièrement sur les sept rouleaux (arcs) que compte la voussure du portail.

Sculptées en haut relief, les figures, aux formes équilibrées, épousent la courbe des arcs.

Autour de la Vierge, sculptée au centre des deux premiers arcs, sont représentés quatre personnages puis le combat des vertus et des vices. Sur le troisième arc prennent place quatre saints, celui de droite étant peut être Eutrope, l'évêque qui aurait évangélisé la Saintonge. Viennent ensuite des scènes de lutte entre dragons et hommes, la parabole des vierges sages et des vierges folles extraite de l'évangile de Matthieu, des dragons et des lions et, sur le dernier arc, des saints.

Les arcs retombent sur les colonnes des piédroits du portail dont les chapiteaux sont très endommagés. On y devine des feuillages, des luttes entre oiseaux et hommes..., sujets récurrents dans l'art roman.

Le thème général de ce portail est le combat du bien et du mal et la nécessité pour le chrétien de se préparer à la mort en suivant les enseignements de l'Église. C'est notamment le sens du combat des vertus et des vices ou de la parabole des vierges sages et folles dont la dernière phrase est explicite : Veillez donc, car vous ne savez ni le moment ni l'heure. Ces sujets sont également représentés en Saintonge à Aulnay, Corme-Royal, Fenioux, Pont-l'Abbé-d'Arnoult...

Le décor du portail est complété par celui des arcades latérales. À gauche de la façade, une arcade aveugle est couverte d'une voussure ornée de motifs géométriques. Elle abritait un saint dont il ne reste que les jambes foulant un dragon et, sur le faux-tympan, un homme combattant un lion. Ils illustrent vraisemblablement la lutte du bien et du mal. Sur les chapiteaux, la tête avalant une colonne, dont les cheveux dressés évoquent le diable, le personnage entre deux animaux tenus par une laisse, relèvent certainement de cette thématique.

À droite du portail, l'arcade aveugle abrite également un personnage sans torse ; sur le faux-tympan, deux personnages (des anges ?) s'inclinent. Les chapiteaux, très rongés, sont ornés de végétaux, de luttes entre des animaux... Le deuxième chapiteau gauche porte un Christ dans une mandorle entouré de deux anges. Sur le bandeau en retour de l'angle sud-ouest de la façade qui prolonge les chapiteaux sont représentées les saintes femmes au tombeau.

Une des particularités de l'église Saint-Martin est la présence, au-dessus du portail et des arcades latérales, de figures sculptées en haut relief. Celles de gauche représenteraient saint Georges et la princesse dont la robe aux manches évasées appartient à la mode de la seconde moitié du 12e siècle ; ils évoquent le récit légendaire de la délivrance par saint Georges d'une princesse prisonnière d'un dragon, allégorie de la délivrance de l'Église par la Foi.

Les statues de droite représentent le combat, relaté dans l'Apocalypse, de l'archange Michel et du dragon personnifiant le diable.

Deux quadrupèdes se dressant vers un troisième sculpté entre eux sont également représentés au-dessus de chaque arcade.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Chadenac , Le bourg

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1813 c 272, 2012 D 20

Localiser ce document

Leaflet | © OpenStreetMap contributors